Passer au contenu

Global Crossing part à la conquête des entreprises

L’opérateur américain Global Crossing construit par étapes un réseau mondial en fibre optique. Simple fournisseur de fibre noire hier, il proposera demain une offre complète de services aux entreprises.

Après avoir raccordé les continents par un réseau sous-marin, puis les villes par un réseau terrestre, nous allons maintenant raccorder les immeubles “, lançait Wim Huisman, président pour l’Europe de Global Crossing, lors de l’inauguration de son centre de supervision londonien, le 16 septembre dernier.

Offrir des services à haute valeur ajoutée

En tant que carrier’s carrier (opérateur d’opérateurs), Global Crossing souhaite désormais concurrencer France Télécom ou les réseaux des sociétés d’autoroute. Comme fournisseur de fibres nues (pour AT&T et Deutsche Telekom, notamment), il s’oriente donc vers les services aux entreprises : voix sur Internet, liaisons spécialisées, bande passante, hébergement de serveurs Web et d’applications, ainsi que services de voix à valeur ajoutée (conférences ou cartes prépayées). Après le succès de son premier câble transatlantique AC 1 et celui du réseau Frontier Corporation, le président de Global Crossing, David Lee, veut accélérer la cadence. Persuadé que l’accès à l’utilisateur n’est pas pour demain, le groupe se concentre sur les appels longue distance. Il recherche un réseau mondial pour compléter cette offre à forte valeur ajoutée. Aux stratégies tous azimuts d’Oxygene et d’Interoute Global Crossing oppose sa démarche par étapes et à base de partenariats. Le rythme est très soutenu puisque l’ensemble des boucles continentales sera relié aux câbles transocéaniques avant 2003.

Une démarche progressive s’appuyant sur des partenariats

Global Crossing sera présent sur 80 % du trafic mondial dès la fin de 2000. A cette date, pour un investissement de 900 millions de dollars, le réseau terrestre paneuropéen sera achevé et unira dix-huit villes dans neuf pays, grâce à 11 000 km de fibres, d’une capacité de 9,6 Tbit/s par câble. Déjà, Cable & Wireless, Swisscom, et Versatel ont acheté des capacités de trafic. Les investissements sont partagés avec d’autres partenaires. En Asie, Global Crossing s’est associé à Microsoft et à Softbank pour la construction et l’exploitation d’Asia Global Crossing. Chacun apportera 175 millions de dollars et son expertise technologique, en échange d’une participation de 3,5 %. En retour, Global Crossing attribue au joint-venture 57,75 % du capital qu’il détient dans le câble transpacifique PC 1, ainsi que son réseau East Asia Crossing. Dès juin 2001, les 18 000 km de fibres terrestres et sous-marines d’EAC s’étendront de l’Amérique au Japon, à Taïwan et à la Chine… En Amérique du Sud, c’est Alcatel qui se charge de la conception, de la construction et de l’installation des liaisons sous-marines. En contrepartie de ce contrat de 700 millions de dollars, le Français s’engage à faire appel, dans les cinq prochaines années, aux quinze câbliers de Global Marine Services, pour effectuer les travaux de sous-traitance, d’un montant qui s’élève à 100 millions de dollars.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


par Vincent Bussières