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Galileo, le GPS européen, a enfin pris son envol

La fusée russe Soyouz a décollé ce 21 octobre, emmenant avec elle les deux premiers satellites du futur système de navigation européen. L’aventure du GPS européen commence.

Première publication le 20 octobre 2011

Galileo, le GPS européen, attend encore sa mise en orbite

La fusée russe Soyouz devait emporter les deux premiers satellites du concurrent européen du GPS ce 20 octobre. Son lancement a été reporté. Un retard minime, mais qui s’ajoute aux difficultés déjà rencontrées dans la mise en route de ce programme ambitieux.

Encore un pépin dans la vie déjà mouvementée de Galileo, futur concurrent (et complément) du GPS américain. Ce 20 octobre 2011, à la mi-journée, les deux premiers satellites du système devaient être placés en orbite. Mais le compte à rebours a été stoppé. L’Agence spatiale européenne ne donne pas plus d’informations pour l’instant sur sa reprise.

Une fois le lancement effectué, Galileo devrait commencer sa carrière officielle, après l’envoi en 2005 et en 2008 de deux satellites de test. Et après des retards et des difficultés budgétaires qui ont fait craindre son abandon. Présenté en février 1999, il était censé entrer en service en 2008.

L’Europe cherche son indépendance technologique

Ironie de l’histoire, ce n’est pas la fusée européenne Ariane qui est utilisée pour cette mission, mais la russe Soyouz. Celle-ci décollera de la base spatiale de Kourou, en Guyane française, pour la première fois de son histoire (un événement qui pourra être suivi en direct sur le site de l’Agence spatiale européenne). L’opération, baptisée IOV (pour In Orbit Validation), inclut l’envoi de deux autres satellites d’ici à l’été 2012. Dix-huit satellites devraient évoluer en orbite moyenne en 2015, ce qui permettra de fournir les premiers services de positionnement. Ariane 5 participera aux opérations, aux côtés de Soyouz. La mise en place du système, qui comprendra au total 30 satellites, sera achevée en principe à l’horizon 2019-2020.

Le Centre national d’études spatiales (Cnes) rappelle qu’avec Galileo l’Union européenne se dotera de son propre système de navigation par satellite, afin de garantir son indépendance en la matière, surtout par rapport au GPS américain. Néanmoins, Galileo ne sera pas un dispositif isolé, puisqu’il sera compatible avec ses concurrents, le GPS mais aussi le russe Glonass. Comme ils combineront leurs signaux, l’utilisateur ne saura pas forcément qu’il recourt à un satellite Galileo. 

Un positionnement plus précis qu’avec le GPS

« Une fois opérationnel, Galileo pourra être couramment utilisé dans les transports, les opérations de secours et de sauvetage, les travaux publics, la prospection pétrolière, l’agriculture, ou tout simplement associé à la voiture ou au téléphone mobile dans la vie de tous les jours », écrit le Parlement européen dans un communiqué. Galileo est censé fournir une meilleure couverture que le GPS grâce à son orbite moyenne (plus de 23 000 kilomètres), une plus grande réactivité et une précision poussée (à 1 mètre près au lieu d’une vingtaine pour le signal GPS non militaire). Il s’appuiera aussi sur Egnos, un autre projet européen, qui corrige le signal GPS grâce à des stations au sol.

Cinq services sont prévus, selon le Cnes : « Service ouvert, service commercial, service sauvegarde de la vie, service public réglementé, service recherche et sauvetage. » Galileo est un projet civil et non militaire, à la différence de ses équivalents russe et américain. Il est intégralement financé par l’Union européenne, du fait de la défaillance du secteur privé. En 2008, le Conseil de l’Europe et le Parlement européen avaient trouvé un accord pour les 2,4 milliards d’euros manquants jusqu’en 2013. Entre cette date et 2020, selon Les Echos, 7 milliards doivent encore être dépensés, portant la facture totale à 12 milliards.


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Guillaume Deleurence