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Facebook essaie-t-il de gagner de l’argent avec des ados en détresse ?

D’après les informations d’un média australien, Facebook aiderait les annonceurs à cibler de jeunes utilisateurs dans leurs moments de faiblesse.

Grâce à Facebook, les annonceurs peuvent cibler les utilisateurs qui aiment les hamburgers, les chats, ou les deux. Mais en plus de nos goûts, notre catégorie socio-professionnelle, notre sexe, notre tranche d’âge ou notre couleur de peau, le réseau social s’intéresserait de près à nos émotions. Selon le journal The Australian, certains cadres de l’entreprise se vantent de permettre aux annonceurs de cibler les adolescents en plein doute existentiel.

À lire : Facebook reconnaît que ses utilisateurs peuvent être manipulés politiquement

Le média australien s’appuie sur un document interne – non publié – qu’il se serait procuré. On pourrait y lire que les algorithmes de Facebook sont capables de déterminer les moments où «les jeunes ont besoin d’un regain de confiance». Le but est de profiter de cet état pour promouvoir certains produits ou services, par exemple pour faire du sport ou perdre du poids. Facebook se vanterait de pouvoir déterminer avec précision si ses jeunes utilisateurs se sentent «sans valeur», «anxieux», «stupides» ou «accablés». Pour analyser le ressenti de ses membres, le site étudierait leur utilisation du réseau social et leurs publications – comme leurs statuts ou leurs photos.

Facebook s’intéresse de près à nos émotions

A la suite de la diffusion de ces informations, Facebook a contesté l’article de The Australian, précisant que les «états émotionnels» des utilisateurs ne sont pas utilisés pour le ciblage publicitaire. Admettant au passage l’existence du document, l’entreprise affirme qu’il s’agit d’un travail de recherche destiné à permettre aux publicitaires «de mieux comprendre comment les gens s’expriment sur Facebook», et non à améliorer le ciblage publicitaire. Nuance…

Facebook.com

Si Facebook ne propose pas officiellement de ciblage publicitaire en fonction des émotions de ses utilisateurs, le géant californien s’y intéresse de près. Début 2016, il remplaçait le bouton «J’aime» par une série de six réactions différentes. Une façon de mieux analyser nos sentiments, qui avait à l’époque suscité l’inquiétude des autorités belges.

Par le passé, Facebook s’est déjà illustré en réalisant des expériences sur ses utilisateurs, sans leur demander leur autorisation. En 2012, le réseau social avait manipulé le fil d’actualité de 700.000 membres pour étudier l’impact de messages positifs et négatifs sur leurs émotions. Une étude qui avait provoqué de nombreuses réactions négatives. Désormais, Facebook nous demande de croire qu’il ne rentabilise pas les milliards de données qu’il a pris soin de collecter.

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Raphaël GRABLY