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Du texte à l’image, pour filtrer ou rechercher

Les technologies de recherche ont grandement participé au succès d’internet, en aidant très précocement ses utilisateurs à trouver l’information ou les produits de leur choix à…

Les technologies de recherche ont grandement participé au succès d’internet, en aidant très précocement ses utilisateurs à trouver l’information ou les produits de leur choix à travers un océan de données. D’abord appliqués aux mots-clés puis au texte naturel, les outils de recherche permettent aujourd’hui d’analyser les images. Un segment de marché qui pourrait représenter environ 1,6 milliard d’euros (10,49 milliards de francs) en 2005, selon la société de conseil McKenna Group. Car ces nouveaux outils pourront s’appliquer aux quelque 2 milliards d’images que comptera alors le web, si l’on en croit l’université californienne de Berkeley, mais aussi aux nombreuses bases de données multimédias professionnelles (presse, agences photo, police, propriété intellectuelle, etc.).

“Signature numérique”

Pour la plupart des acteurs du secteur, l’analyse d’images numériques consiste à découper le fichier en objets d’intérêt (segmentation), à calculer sa ” signature numérique ” selon une série de descripteurs (forme, texture, couleur, etc.) pour indexer le fichier et, éventuellement, à procéder à la reconnaissance d’images grâce à des fonctions d’apprentissage des catégories d’objets, d’intégration des variations d’apparence et d’enrichissement d’une base de données. Une recherche par comparaison de signatures numériques peut alors être lancée, sur le net ou dans une base de données.Cette technologie apporte donc deux grandes familles de services : la gestion de contenu (recherche), le plus souvent dans des bases de données indexées (catalogues commerciaux, banques d’images, etc.), qui participe à augmenter la probabilité de l’achat, et la modération de contenu (filtrage) pour les flux d’images incontrôlés (sites communautaires, logiciels de sécurité, etc.).Le filtrage peut s’effectuer sur le téléchargement de pages web ou sur les messageries. La société d’études Survey.com a montré que 43 % des internautes américains attendaient ce service pour leur messagerie, tandis que Jupiter Research affirmait en 2000 que 40 % des parents américains étaient prêts à payer pour une technologie empêchant leurs enfants de se rendre sur des sites non appropriés. Les grandes entreprises semblent aussi concernées, au regard des licenciements régulièrement évoqués par la presse (Orange, Merrill Lynch, etc.) pour téléchargement ou échange d’images pornographiques. Le cabinet d’études IDC affirme, en effet, que 30 à 40 % de l’activité internet des employés n’est pas liée à leur travail. Sextracker affirme de son côté que 70 % des images pornographiques sont téléchargées pendant les horaires de travail. La société First 4 Internet s’est spécialisée dans le marché du filtrage (texte et image), estimé à 1,8 milliard d’euros en 2004, selon Frost & Sullivan. Un marché sur lequel se distingue notamment la société de sécurité Baltimore (Pornsweeper, etc.). Gartner Group évalue le marché mondial du contrôle d’accès au net entre 1,6 et 2,3 milliards d’euros en 2003, l’essentiel étant généré par les entreprises.

Au-delà de la photo

D’autres sociétés (Lookthatup, Easyglider, Evision…) sont présentes sur le marché du filtrage, mais aussi sur celui de la navigation à travers des catalogues en ligne, des banques d’images, voire de la vidéo et du son. Lookthatup s’attaque aussi au marché de la propriété intellectuelle, où elle pourrait trouver l’Allemand Cobion (récemment racheté par Biodata), tandis qu’Easyglider s’apprête à commercialiser son logiciel d’analyse vidéo, marché sur lequel interviennent également Virage et Convera. Certaines sociétés développent leur propre outil de recherche de texte, d’autres, comme Lookthatup, préfèrent s’associer à des spécialistes.Tout autant stratégique que le ciblage, la distribution passe le plus souvent par des intégrateurs, des VAR (Value Added Reseller), voire des OEM (Original Equipment Manufacturers), afin d’assurer un déploiement rapide pour un coût modéré.

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BM