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Du professionnel au travailleur du savoir

La production et la vente de prestations à caractère immatériel interfèrent sur les méthodes de travail. Et nous n’en sommes qu’aux balbutiements.

‘ Mutations et travail ‘. L’intitulé des récentes rencontres organisées par la société de conseil Synapsis et par l’association des anciens de l’ESCP est significatif. Récurrent, le sujet est pourtant d’une
brûlante actualité, porté par l’accélération et l’étendue des changements.Les auteurs d’ouvrages sur la question, invités à cette occasion pour une remise des prix, ne s’y sont pas trompés. Et ce par quelque bout qu’ils abordent le problème : performance, excellence, management, chômage,
savoir…Les lauréats, Pierre Cahuc et André Zylberberg, se sont vus couronnés pour leur réflexion sur la destruction, mais aussi la création simultanée d’emplois – chaque jour, en France, 10 000 disparaissent, et autant sont
créés.Mais un autre auteur mérite d’être signalé : Jean-Pierre Bouchez. Ancien DRH, aujourd’hui consultant, il s’est penché sur ‘ les nouveaux travailleurs du savoir ‘. Et distingue
clairement les professionnels et les travailleurs de ce ‘ savoir ‘.Autrement dit, ceux qui en font leur business et ceux qui triment, entraînés par une industrialisation de plus en plus contraignante. Et qui atteint toutes sortes de métiers, en particulier les informaticiens, concernés sur les deux
plans ! Les conseillers, éditeurs ou concepteurs imaginent, conçoivent, …, et les développeurs appliquent, adaptent, reproduisent dans un cadre déterminé.A priori, rien de grave. Mais, petit à petit, la mise en ?”uvre des outils technologiques de plus en plus sophistiqués aidant, l’imagination individuelle, mise à rude épreuve, s’érode. Et subrepticement, à coups de procédures
– aussi remarquables soient-elles – , les plus talentueux se retrouvent peu à peu réduits à exécuter.Alors, quid de la créativité ? Certes, l’auteur insiste sur l’émergence de l’intelligence collective. Réalité ? V?”u pieux ? Combien faudra-t-il de révolutions culturelles avant que tombent les
baronnies managériales, plutôt réticentes à se plier à cette nouvelle forme de partage ?* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 10 janvier 2005

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Anne-Françoise Marès*