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Doom III revisite l’enfer du jeu

Troisième épisode d’une série mythique, le jeu d’ID Software marque une étape supplémentaire vers le réalisme graphique. Il sort ce mardi aux Etats-Unis.

Doom a été un grand boom. En 1993, ce maelström d’action et de fureur a favorisé l’essor du jeu sur PC, graphismes et ambiance révolutionnaire à l’appui. Doom, c’est
l’intronisation d’un genre, le FPS (First Person Shooter, ou jeu de tir à la première personne), dont les émules ne se comptent plus. La suite, et les trois volets de Quake, ont consacré
l’expertise technique du studio ID Software et de son gourou, John Carmack.Dans ce nouvel épisode, l’action se déroule sur une base martienne dans un lointain futur. Le joueur incarne un Marine, seul contre une armée de démons libérés après une catastrophe scientifique. Pour survivre, il lui faudra
exterminer ses ennemis. Un scénario pas vraiment original, mais l’intérêt de Doom III, qui sortira en France le 13 août (60 euros), est ailleurs.La gestion poussée des lumières et des ombres, au c?”ur même du jeu, est unique. Elle conforte la sensation d’oppression et intensifie la surprise et l’effroi, quand une créature répugnante surgit d’un couloir
sombre. La technique de l’ultrashadow en est à l’origine : elle ne calcule que les ombres visibles. Cette économie permet de multiplier les effets d’ombre et de lumière, sans nuire à la fluidité des
images. Ces ombres, accentuées à la base des objets et des personnages, s’estompent graduellement vers les extrémités, comme dans la réalité.

Digne des films d’animation

Doom III exploite massivement un procédé d’application de textures sur les polygones, rencontré à petites doses sur certains jeux (Far Cry). Le relief des objets, des murs et des sols
n’est plus suggéré, mais existe réellement. Quand vous rasez un mur métallique, le profil des rivets apparaît ‘, explique Jérôme Darnaudet, corédacteur en chef de
Canard PC (hebdomadaire spécialisé dans les jeux vidéo). Habituellement, de tels détails en trompe-l’?”il se fondent dans la masse.La précision accrue des collisions, au polygone près, est un autre élément innovant.Quand on tire entre les pattes d’une créature, celle-ci est
indemne
‘, observe Gaël Fouquet, rédacteur à Gamekult. L’impact n’étant plus déterminé grossièrement, exit le mitraillage au petit bonheur la chance. Dans le même esprit, les
personnages soufflés par une explosion sont plaqués sur les murs, sans qu’un bras ou une jambe ne les traverse.L’animation des personnages, particulièrement naturelle, est en partie le fruit du travail de Fred Nilson. Cet artisan du film Shrek a été recruté par ID Software. Un témoignage de l’interaction entre
les industries du jeu vidéo et du cinéma !Ce festival deffets requiert une carte graphique musclée… si possible basée sur le récent processeur Geforce FX6800, de nVidia. Le fabricant et ID Software ont en effet collaboré étroitement. En corollaire, Doom III
se révèle un peu plus beau et plus fluide sur le dernier processeur nVidia. Au détriment d’ATI, le rival canadien, et de son Radeon X800. La riposte interviendra avec Half-Life 2, autre jeu dont la sortie est
prévue avant la fin de l’année, qui privilégie la puce d’ATI. De tels partenariats promotionnels sont inédits ‘, s’étonne Jérôme Darnaudet. Pas sûr que
les joueurs apprécient.

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Frédéric Monflier