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Des serveurs vendus comme des yaourts

Dur d’être directeur informatique sans jouer les épiciers. La gestion de parc ressemble de plus en plus à celle des produits frais. Les PC sont aussi…

Dur d’être directeur informatique sans jouer les épiciers. La gestion de parc ressemble de plus en plus à celle des produits frais. Les PC sont aussi périssables que les yaourts : à peine sont-ils installés que leur prix a baissé et qu’un modèle plus puissant brigue leur place.Résigné, le responsable micro se débrouille comme il peut. Les machines renouvelées sont réattribuées, en cascade, dans les services les moins bien lotis. C’est certes contraignant, mais, finalement, pas très stratégique. Car l’essentiel se passe sur les serveurs. Et, jusqu’ici, cet environnement est resté stable, avec des machines “longue conservation” où une même configuration peut tenir des années sans devenir obsolète.Profitons-en. Car, avec l’Itanium, Intel et ses amis constructeurs sont bien décidés à vendre les serveurs au rayon frais. A en croire HP, par exemple, les machines équipées des puces de la génération McKinley seront “deux fois plus rapides et deux fois moins chères que les modèles lancés l’été dernier”. Et il ne s’agit pas uniquement du processeur. C’est la machine tout entière qui ridiculisera celle vendue depuis neuf mois. Et ce n’est qu’un début. Le carnet de route d’Intel est garni de jolis noms comme Madison, Mentecito ou Chivano. Une kyrielle de nouveaux processeurs toujours plus puissants, qui vont se succéder à un rythme effréné ces cinq prochaines années. Intel a pris du retard sur le haut de gamme. Il veut donc aller très vite… beaucoup trop vite.Au secours ! Après la micro, l’obsolescence programmée arrive sur les serveurs. Pour un directeur informatique, acheter un serveur va devenir un casse-tête. Plus question de passer des mois à qualifier ses applications ou de négocier le tarif pendant des semaines. Il lui faudra faire vite. Car, à peine déployée, la machine très chère qu’il pensait installer pour cinq ans pourra être rendue obsolète par un nouveau modèle “deux fois moins cher et deux fois plus performant”. Une aubaine pour les fournisseurs, qui pourront vendre plus de machines, proposer davantage de contrats de location évolutive, ou assurer l’infogérance. Le DI, lui, na pas fini de jouer les épiciers.

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Anicet Mbida