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Des chercheurs ont connecté un ordinateur à un cerveau grâce à des veines

Un tuteur vasculaire bardé de capteurs permet d’enregistrer l’activité des neurones proche de la surface du cortex. Une technologie que des patients ont réussi à dompter pour manipuler par la pensée un Windows Surface Book 2.

Un groupe de 35 chercheurs anglo-saxons vient de présenter une nouvelle méthode pour connecter un ordinateur au cerveau humain. Rappelons que la méthode la moins intrusive est de placer des électrodes sur le cuir chevelu et d’enregistrer les ondes cérébrales. Malheureusement, le signal capté est plutôt de faible qualité.
Placer des électrodes directement dans le tissu cérébral permet d’avoir un écho bien plus précis de l’activité des neurones, c’est pourquoi Elon Musk a choisi cette voie dans le cadre de Neuralink. Mais cela se fait au prix d’une intervention chirurgicale très invasive, qui nécessite d’ouvrir la boîte crânienne et d’y insérer un corps étranger.

Il existe maintenant une troisième voie moins intrusive, celle des veines. Le groupe de chercheurs anglo-saxons a montré qu’il était possible de capter l’activité de certaines zones cérébrales en déposant un tuteur vasculaire bardé de capteurs dans une veine environnante.
Ce genre de dispositif, également appelé « stent » ou « endoprothèse vasculaire », est constitué d’un maillage métallique qui, une fois écarté, permet de maintenir ouverts des vaisseaux sanguins qui ont tendance à se boucher, par exemple dans le cadre d’une artériosclérose avancée. L’insertion d’un stent se fait par un cathéter et c’est une opération courante, beaucoup moins risquée que d’ouvrir une boîte crânienne.

L’idée de cette étude est d’utiliser le stent comme un support de captation proche de la surface du cortex. Des électrodes vont, là encore, enregistrer l’activité des neurones et transmettre ces signaux par l’intermédiaire d’un câble à une sonde télémétrique placée sous la peau de la poitrine. Les signaux sont ensuite transmis par des ondes radio à une unité informatique extérieure.

DR – Capter les signaux neuronaux par l’intermédiaire d’un tuteur vasculaire

La suite du processus est assez classique. Les données captées sont interprétées par un logiciel d’intelligence artificielle que le patient devra entraîner pendant un certain temps afin de pouvoir identifier les commandes. Cette technologie a été testée auprès de deux patients qui ne pouvaient plus bouger leurs membres supérieurs en raison d’une sclérose latérale amyotrophique.
Le stent a été logiquement placé sur la surface du cortex moteur. Résultat : cette technologie leur a permis de générer des clics courts et des clics longs sur un Surface Book 2. Sachant que la position du curseur était induite par le mouvement des yeux, cela était suffisant pour un usage général du système : naviguer sur le Web, écrire un message, consulter son compte bancaire, etc.

Reste à savoir si cette technologie permettra de réaliser des actions plus complexes. Le signal capté est, certes, plus précis qu’avec un encéphalogramme externe, car il n’est pas déformé par la paroi osseuse. Mais il est sans doute moins fiable que des électrodes placées directement sur la surface du cortex, voire dans le tissu cérébral, car il transite d’abord par les cellules du vaisseau sanguin.

Source : Etude universitaire

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Gilbert KALLENBORN