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Comment Orange imagine l’assistant vocal du futur

Orange a imaginé une maison expérimentale où il teste la personnalisation à l’extrême de l’intelligence artificielle au service de chaque membre de la famille.

Demain, lorsque vous arriverez de bon matin dans la salle de bain, votre assistant vocal comprendra immédiatement que vous êtes particulièrement fatigué grâce à une caméra dissimulée dans le miroir et un algorithme qui analysera votre expression. Alors, il adoucira le ton de sa voix et ne vous proposera pas forcément de lancer la radio comme d’habitude. Ce type de scénario est actuellement testé par Orange à Rennes via une plate-forme de recherche baptisée Home’in.

Le postulat de départ, c’est que cette maison du futur est équipée de l’assistant vocal d’Orange Djingo, qui ne devrait plus tarder à être commercialisé. Il a pour mission de s’adapter au mieux à chaque membre de la famille qu’il identifie grâce à des détecteurs de présence et de la reconnaissance faciale et vocale.

Stéphane Richard, lors du dernier Show Hello d'Orange où il a longuement évoqué Djingo et la maison connectée.
Orange – Stéphane Richard, lors du dernier Show Hello d’Orange où il a longuement évoqué Djingo et la maison connectée.

Nous avons pu avoir un aperçu de ses possibilités lors d’une démonstration sur le campus technologique de l’opérateur à Orange Garden. Si vous avez l’habitude d’être en retard, par exemple, Djingo vous rappellera que vous avez rendez-vous chez le dentiste alors que vous vous apprêtez à regarder la télévision. Mais il ne prendra pas cette peine si vous faites preuve d’ordinaire d’une ponctualité sans faille.

Une maison « sensible » qui préserve la vie privée

Car le concept phare d’Orange, c’est celui de « maison sensible ». Cela veut dire que l’intelligence artificielle ambiante introduite par les assistants vocaux à la maison devra prendre en compte la personnalité, l’emploi du temps, les émotions et les sentiments de chaque membre de la famille. La « maison sensible » d’Orange se distingue aussi par son côté non invasif : l’intelligence artificielle doit intervenir de façon pertinente, « douce et distribuée ». L’inverse des assistants vocaux qui se déclenchent à tout bout de champ sans qu’on l’ait voulu, donc. « C’est de cette manière que les assistants vocaux deviendront de vrais majordomes numériques », promet Maryline Clare-Charrier, responsable de la plateforme Home’in.

Imaginons que vous aimiez le sport. Djingo commence à vous faire le résumé des résultats du week-end. Si quelqu’un rentre à ce moment à la maison, l’assistant vocal va cesser de parler et afficher la suite des informations directement sur le miroir de salle de bain où vous vous êtes déplacés. Dans le cas où un autre membre de la famille ferait irruption dans la pièce, les résultats sportifs finiront par être envoyés sur votre smartphone. Car l’assistant vocal considère que ces informations ne regardent que vous et qu’ils relèvent de votre vie privée.

Bientôt de vrais pièces expérimentales

La maquette d'Orange.
01net.com – La maquette d’Orange.

Pour le moment, la maison est représentée par une maquette numérique sur un écran tactile, comme on peut le voir dans l’image ci-dessus. L’idée, c’est de voir jusqu’où on peut aller en matière d’intelligence artificielle, qu’il s’agisse d’un point de vue technique, éthique, sociologique ou de design. Avec pour objectif final de mettre sur pied des pièces témoins et de les confronter à de vrais utilisateurs.

Une expérimentation bien concrète à laquelle tient absolument Nicolas Demassieux, le directeur de la recherche chez Orange. « L’intelligence artificielle seule est de peu d’utilité. C’est comme si nous avions un cerveau et pas de muscles. Nous ne vivons pas dans un data center. Il faut donc confronter nos données au monde physique réel », conclut-il.

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Amélie CHARNAY