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Comment Facebook et Snapchat sensibilisent les plus jeunes aux élections municipales

À plus d’un mois du scrutin, les réseaux sociaux se mobilisent. L’objectif ? Que les internautes, et surtout les jeunes, s’inscrivent sur les listes électorales. 

Pendant la période électorale, Facebook et Snapchat rivalisent de créativité pour inciter leurs utilisateurs à se rendre dans les urnes les 15 et 22 mars prochain. Les deux réseaux sociaux se rêvent en alliés de la chose publique, même au niveau local.  

Notification électorale

Depuis le 28 janvier, Facebook informe ses utilisateurs qu’ils ne doivent pas oublier de s’inscrire sur les listes électorales avant le 7 février – date à laquelle les inscriptions fermeront. Avec plus de 35 millions de Français actifs chaque jour, selon les chiffres de fin 2018, le retentissement est puissant. Le message prend notamment la forme d’un post glissé dans votre fil d’actualité (voir l’image ci-dessous). Le corps du texte incite à « faire entendre [sa] voix lors des élections ».

Montage 01net.com

Un filtre « élections municipales 2020 »

Le premier réseau social du monde n’est pas le seul. À un jour de la clôture des listes électorales, Snapchat lui a emboîté le pas. L’appli adorée du jeune public a sorti un filtre spécial « élections municipales 2020 ». Le but de l’opération est d’inciter les citoyens récemment majeurs à aller voter. En France, l’appli compte 13,2 millions d’utilisateurs actifs chaque jour. 60% des 18-34 ans utilisent le réseau social au quotidien et 75% chaque mois, selon les chiffres de l’entreprise en octobre 2019.

L’ambition de l’opération est-elle à la hauteur du défi démocratique ? Alors que l’abstention est la plus forte chez les jeunes, communiquer 24 heures avant la fermeture des registres semble un peu juste…

Montage 01net.com

15 000 modérateurs Facebook

Outre les dispositifs innovants spécialement dédiés à la période électorale, les réseaux sociaux, et Facebook en tête, redoublent d’efforts dans leur lutte contre les fausses informations puisque la publication de posts explose. Selon le sondage hebdomadaire de L’Opinion, 11 666 messages ont été publiés autour des municipales entre le 17 et le 24 janvier 2020. Soit 17 % de plus que la semaine précédente.

Depuis les dernières élections européennes et leur lot de trolls russes, la pression des pouvoirs publics se fait de plus en plus forte. Ayant pris sa part de « responsabilité », l’entreprise de Mark Zuckerberg emploie actuellement plus de 15 000 modérateurs pour filtrer son réseau. En mai 2017, les human reviewers étaient seulement 7 500. 

Interdiction de faire de la publicité politique en France

Au milieu des images sanglantes, leur objectif est aussi de traquer les infox. C’est à dire les dates de scrutin erronées, les informations fausses sur tel ou tel candidat ou parti et surtout les faux comptes. Le réseau social aux 2,5 milliards d’utilisateurs quotidiens s’est associé à 55 médias dans 45 langues pour certifier les publications partagées sur ses pages. C’est le dispositif de fact checking développé en France avec Les Décodeurs du Monde, Checknews de Libération, Factuel de l’AFP et Les Observers de France24. 

Le rôle des réseaux sociaux se limite pour l’instant à assurer la véracité des informations diffusées et à prévenir les citoyens de leur droit de vote. En France, les publicités à caractère politique sont interdites sur tous les supports six mois avant le scrutin. En revanche, elles sont autorisées aux États-Unis. Ce qui provoque une levée de boucliers. Mercredi 5 février, la Web Foundation de Tim Berners-Lee a publié un communiqué pour dénoncer ces pratiques anti-démocratiques. En conséquence de quoi les plates-formes adoptent chacun leurs stratégies : Google limite le ciblage politique, YouTube interdit les publicités partisanes, Facebook filtre et Twitter bannit

Source : Facebook et Snapchat

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Marion Simon-Rainaud