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Christophe Cornuéjols (Nomatica) : ‘ En 2000 les analystes vantaient la globalisation, ils avaient raison ‘

Le site marchand français reprend son homologue britannique Internet Direct. Le PDG de Nomatica envisage d’autres acquisitions en Europe financées par augmentation de capital.

Le site de vente d’appareils photo numériques met un pied en Grande-Bretagne. Nomatica vient d’acquérir 50,1 % du capital de son homologue Internet Direct, avec la volonté de racheter les 49,9 % restant d’ici à la fin de
l’année. A l’occasion de cette opération, son PDG, Christophe Cornuéjols, évoque les pistes de développement de Nomatica. Inscrite sur le Marché libre, la société toulousaine emploie 150 personnes à temps plein.01net. : Pourquoi avoir racheté Internet Direct ? Christophe Cornuéjols : Nous étions mal représentés en Grande-Bretagne [les commandes étaient traitées depuis la France par une petite équipe anglophone, NDLR]. Nous n’y réalisions que quelques
millions d’euros de chiffre d’affaires alors que le marché de la photographie numérique y est deux fois plus gros qu’en France. De son côté, Internet Direct rencontrait des difficultés financières. Nous sommes donc intervenus dans le capital en
rachetant plus de la majorité des parts.N’arrivez-vous pas trop tard sur le marché britannique, réputé plus mûr que le marché français ? Non. Nous allons relancer la guerre des prix face à nos deux principaux concurrents, Pixmania et Amazon.co.uk. Sur Internet, les marques sont déjà établies. Les barrières à l’entrée y sont plus colossales que dans l’économie
traditionnelle. Pour obtenir des parts de marché, il faut soit investir 20 millions d’euros, soit racheter des acteurs locaux. Le marché du numérique va entrer dans une phase de consolidation au niveau européen. Nous avons été les premiers à
suivre cette voie et pensons poursuivre dans ce sens.Vous réalisez déjà 40 % de votre chiffre d’affaires à l’étranger. Qu’en sera t-il après la fusion ?Sur le prochain exercice, notre chiffre d’affaires avoisinera les 100 millions d’euros. Un tiers de nos revenus seront réalisés en France, un tiers en Grande-Bretagne et un tiers dans le reste de l’Europe. Quand on crée un site
dans une langue, il est très facile de le faire ensuite dans toute l’Europe. En l’an 2000, les analystes vantaient la globalisation, ils avaient raison. Regardez eBay ou encore Amazon, ils s’implantent aujourd’hui en Asie !Vous êtes intéressés par l’Asie ? Oui. Nous devons globaliser. Mais l’ouverture d’un hub [une plate-forme, NDLR] sur ce continent suppose des fonds. Nous y réfléchissons. Nous pourrions lancer une augmentation de capital auprès de nos actionnaires
ou transférer Nomatica sur un marché réglementé. Quelles sont vos perspectives sur l’année à venir ? Nous allons mettre en place des offres discount sur tous les formats de tirage papier, dont le marché est quatre fois plus important que celui des appareils photo. En interne, nous allons optimiser et rationaliser nos dépenses, de
manière à atteindre la rentabilité que nous n’avons pu dégager sur l’exercice précédent.Qu’est ce qui vous différencie de Pixmania ?Nous n’avons pas vocation à devenir généraliste pour des raisons de ressources. Contrairement à Pixmania, nous ne sommes pas tentés par l’informatique. Ce type de matériel pose des problèmes de logistique : il faut gérer les
multiples sortes de claviers, les langues des différents systèmes informatiques et mettre en place une hotline. En revanche, nous allons nous recentrer sur l’image en proposant une gamme décrans plasma. Et nous allons nous repositionner sur les
produits nomades : GPS, téléphones mobiles, lecteurs MP3…

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Propos recueillis par Hélène Puel