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Câble, satellite et télécoms : le ménage à trois

Pour les opérateurs de télécoms et de satellite, la réussite sur les nouveaux marchés convergents des communications et des médias ne peut reposer uniquement sur les compétences techniques.

Avec ses offres globales de télévision, accès internet haut débit et téléphonie, le câble joue cavalier seul et marche sur les plates-bandes du satellite et des opérateurs télécoms, qui devraient réagir rapidement.La concurrence entre le câble et l’ADSL se joue pour l’instant autour de l’accès internet. Cependant, les opérateurs télécoms européens pourraient bien perdre des parts de marché conséquentes s’ils continuent à commercialiser uniquement de l’accès haut débit et de la téléphonie. En effet, chez nos voisins européens, le câble est déjà en mesure de fournir aux clients une réponse globale à leurs besoins de téléphonie, télévision et accès internet, alors que la télévision est pour l’instant absente de l’offre ADSL. Quelles peuvent être les stratégies des opérateurs télécoms face à cette menace ? Il n’y a pas de réponse unique, tant les contextes nationaux varient en termes de concurrence, réglementation et pénétration des réseaux.Ces réponses devront certainement intégrer un troisième acteur, les opérateurs satellite, qui se voient aussi menacés par l’offre globale du câble. Toute une gamme de solutions est envisageable : de l’exploitation du réseau DSL pour proposer aussi de la télévision ?” possible techniquement, mais nécessitant des investissements élevés sur la boucle locale ?” jusqu’à des rapprochements plus ou moins engageants entre les opérateurs télécoms et des plateformes satellite.

Le câble allemand arrose large

Prenons le cas de l’Allemagne, où le câble bénéficie d’une forte implantation ?” avec 60 % des foyers abonnés ?” et d’une large gamme de services. Deux des quatre opérateurs de câble, Ish et Iesy, proposent déjà une offre triple, télévision, voix et internet, et les deux autres, Primacom et Liberty Media, prévoient d’étendre rapidement leur offre. L’extension de la télévision gratuite sur le câble représentera une menace significative pour la télévision par satellite, qui touche 25 % des foyers. Les investissements de Deutsche Telekom se concentrent aujourd’hui sur l’extension de son réseau DSL, qui devrait couvrir le quart des foyers en 2005, contre 5 % aujourd’hui.Une alternative à la télévision sur DSL, moins onéreuse, sera l’alliance avec le satellite, avec la création d’une plateforme technologique commune et de solutions ” hybrides “, dans une logique de barrage du câble.Le cas de la France est très différent : tous les opérateurs de câble (Noos, FT Câble, NC Numéricâble et UPC Group) réunis ne dépassent pas les 15 % de taux de pénétration, soit un niveau proche de celui des deux opérateurs satellite, TPS et Canal Satellite. Tous ces acteurs se concentrent aujourd’hui sur leur métier de base, à l’exception d’UPC qui offre les trois services ?” voix, vidéo et accès internet ?” sur le câble et de Noos, qui a ajouté le haut débit à ses services. Dans ce contexte de concurrence encore peu exacerbée et de libéralisation moindre qu’en Allemagne, il existe une opportunité importante pour le développement doffres jointes entre la DSL et le satellite.

Créer de nouvelles offres valorisées

Pour les opérateurs télécoms et satellite, la réussite sur les nouveaux marchés convergents des communications et des médias ne peut reposer uniquement sur les compétences techniques traditionnelles dont ces acteurs font preuve. Leur succès sera déterminé davantage par leur capacité à nouer de nouveaux partenariats et à celle de créer et de présenter au marché des offres valorisées par les consommateurs.* vice-président, Mercer Management Consulting

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George Vialle