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Broker online : financier, commercial et un peu psy

Quand les cours s’effondrent, les internautes boursicoteurs appellent leur courtier. Il est là pour les rassurer, jusqu’à 60 fois par jour.

Le soleil de la net économie ne redore pas les blasons du golden boy. Croire le contraire relève du mirage. C’est pourtant bien ce costume que souhaitent endosser nombre de candides candidats, qui franchissent la porte d’un broker en ligne.Et, au cours de l’entretien, Benoît Grisoni, directeur du service clien-tèle chez le courtier Fimatex, doit alors préciser qu’il ne s’agit pas d’un poste de trader, qui s’empresse d’acheter et de vendre des actions. Seul le port de la cravate reste de mise.Car les clients passent parfois dans ce call center : ” De cinq à dix par jour “, précise Benoît Grisoni. Au téléphone, le chargé de clientèle doit pouvoir prodiguer tous types de conseils pour la gestion du portefeuille de ses clients. En des termes toujours très généraux.Par exemple : ” Monsieur, vous avez investi uniquement dans le secteur des nouvelles technologies. Il serait prudent de diversifier vos actions “. Ces réponses de bon sens s’avèrent utiles, même si, bien souvent, “ le porteur le sait déjà“.En revanche, aucune recommandation sur une valeur ne lui est formulée. Le broker online mettrait alors en péril sa ” crédibilité “, même si Fimatex prépare une offre de gestion par mandat, destinée aux clients hyperactifs mais qui n’ont pas le temps de gérer leurs portefeuilles de titres.”Le poste requiert des compétences relationnelles, financières, fiscales, comptables et techniques “, estime Benoît Grisoni, qui s’empresse de préciser qu’elles sont amenées à évoluer. Signe que la profession se cherche encore.

En constante évolution

Depuis son entrée dans la filiale de la Société Générale en décembre 1998, Benoît Grisoni a d’ores et déjà assisté à plusieurs changements. Le niveau d’études requis est ainsi passé de bac +4 à bac +2.” Désormais, le métier inclut davantage de fonctions commerciales. ” Une évolution liée aux difficultés des brokers dans ce domaine. Les ouvertures de comptes diminuant depuis le mini-krach du printemps 2000, la société préfère miser, pour cette année, sur le développement de sa gamme de produits et services.“Il ne s’agit pas d’une démarche agressive, cherche à rassurer Benoît Grisoni. L’action consiste à dynamiser le portefeuille de titres du client en lui proposant un produit adapté à ses besoins. Comme lui suggérer, par exemple, d’acheter un livre ou un CD-Rom pour l’aider dans ses investissements personnels.”Par ailleurs, le chargé de clientèle peut se porter volontaire pour animer les séminaires destinés aux clients. Car si Fimatex privilégie “le click and talk [un site et un centre d’appels, ndlr] à l’ouverture d’agences en dur”, selon l’expression de son président, Vincent Toppino, il lui importe dentretenir une relation qui ne soit pas que virtuelle avec les internautes.

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Valérie Quélier