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Avec eLiza, IBM prépare l’autoadministration des systèmes

Le constructeur lance un grand projet pour minimiser l’intervention humaine dans l’administration de systèmes. IBM veut réaliser avec eLiza une infrastructure intelligente.

Les ordinateurs sont-ils intelligents ? Oui, lorsqu’ils battent un champion du monde d’échecs. Non, lorsque la moindre opération imprévue les met hors service, lorsqu’une montée en charge brutale les ralentit, ou lorsque la défaillance d’un composant provoque une panne. Le projet eLiza annoncé par IBM s’attaque à ce paradoxe, pour donner aux systèmes informatiques la capacité de s’administrer sans intervention humaine.

Un middleware d’autoadministration

eLiza est prévu pour s’adapter aussi bien à la diversité des plates-formes qu’à celle des systèmes d’exploitation. Il s’agit en fait de développer un middleware (une couche logicielle intermédiaire entre les systèmes d’exploitation et les applications) capable de surveiller, d’administrer, de réparer et d’optimiser un système informatique sans intervention humaine.Le système est ici défini sur le principe des infrastructures Internet comme un ensemble de matériels (frontaux Internet, serveurs généralistes et dédiés, équipements de stockage) et de logiciels. L’ensemble est relié par des commutateurs.

Copier le fonctionnement des organismes biologiques

Le modèle dont s’inspire eLiza provient du règne biologique. Il existe des cellules fonctionnelles (matériels) reliées par des chemins de communication (commutateurs). Ces cellules se combinent en fonction des travaux à effectuer. eLiza réaliserait un système informatique adaptatif, capable de réagir à une demande imprévue, de se réparer ou de se configurer en fonction de son activité.

Une voie déjà explorée par IBM

Le but d’eLiza est, d’une part, d’assurer une disponibilité et une optimisation maximale du système, et, d’autre part, de limiter les interventions humaines dans l’administration, voire de les supprimer. S’agit-il d’un pur effet d’annonce ? Si la disparition des administrateurs système n’est sans doute pas pour demain, IBM dispose déjà de quelques pièces fonctionnelles ou en développement du puzzle des technologies eLiza.Le middleware Internet maison WebSphere offre dès à présent des fonctions de reconfiguration automatique en fonction de la charge. Les grands systèmes maison S/390 (eServer z900) sont déjà partiellement autoadministrés, et en particulier capables de prévoir et d’éviter des incidents (on parle de maintenance proactive).IBM dispose aussi d’Oceano, un prototype de ferme de serveurs Web autoreconfigurable en fonction des requêtes des utilisateurs. En cas de forte hausse de la demande sur un des sites hébergés sur la ferme de serveurs, Oceano détermine l’endroit où trouver de la puissance inexploitée et la configure pour l’attribuer au site le plus sollicité.

eLiza sera-t-il réservé aux seules machines IBM ?

IBM reste évasif sur le modèle de commercialisation final d’eLiza. Il semble que le constructeur ne soit pas décidé entre l’option propriétaire, qui consisterait à embarquer eLiza sur les seuls serveurs IBM, l’option licences, qui reviendrait à faire d’eLiza un logiciel commercial, et l’option services, qui ferait tomber eLiza dans le giron d’IBM Global Services.
La branche services d’IBM se chargerait ensuite de déployer eLiza dans le cadre de son offre d’infogérance.Le projet eLiza est planifié sur cinq ans, il consommera 25 % des ressources en recherche et développement de l’activité serveur d’IBM. Les développements se feront dans cinq laboratoires d’IBM, et particulièrement en Allemagne et en Israël.

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Renaud Bonnet