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Test : Sony RX100 Mark V, une débauche de puissance dans le creux de la main

Equipé d’un processeur hors normes, le 5e rejeton de la famille RX100 est un compact expert d’excellence dont les rafales sont diaboliques. Bien que cet appareil soit complet et performant, il est dommage qu’il pèche toujours par son ergonomie.

L'avis de 01net.com

Sony Cyber-shot RX100 Mark V

Les plus

  • + qualité d'image
  • + vitesse d'autofocus
  • + rafale démente (24 i/s!)
  • + viseur + écran orientable + flash

Les moins

  • - autonomie
  • - pas renforcé
  • - prix

Qualité photo

5 / 5

Qualité vidéo

4.5 / 5

Ergonomie et fonctionnalités

4 / 5

Réactivité

4.5 / 5

Appréciation générale

4.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 07/04/2017

Voir le verdict

Fiche technique

Sony Cyber-shot RX100 Mark V

Définition du capteur 20.1 Mpx
Ouverture max en grand angle 1.8
Ouverture max en téléobjectif 2.8
Zoom optique 2.9 x
Ecran (diagonale) 7.5 cm
Voir la fiche complète

En moins de 5 ans Sony est devenu le maître technique de la catégorie des compacts experts. Absent du segment avant la sortie du RX100 en 2012, l’arrivée du grand capteur 1 pouce a permis à Sony de ringardiser en un rien de temps Canon, Nikon et Panasonic qui s’appuyaient jusqu’alors sur des capteurs bien plus petits (1/1.7″ pour les plus grands).

Adrian BRANCO/01net.com

Cinquième du nom, le RX100 Mark V arrive dans un tout autre contexte que son premier aïeul : si la compétition s’est emparé du capteur 1 pouce, le RX100 Mark V doit aussi être comparé à ses ancêtres. Car, fait unique dans ce segment, les RX100x ne se remplacent pas les uns les autres, ils s’ajoutent : le premier RX100 est toujours au catalogue, ce qui permet à Sony d’offrir pas moins de 5 références, une pour chaque budget. Un budget qui n’a cessé d’augmenter, pour exploser avec ce RX100 Mark V puisqu’il coûte officiellement pas moins de 1200 €. Alors face à la concurrence et face à ses pairs, le RX100 Mark V mérite-t-il son prix ?

A.B./01net.com

En apparence, le RX100 Mark V est peu ou prou le même que le RX100 Mark IV qui n’est lui-même qu’une évolution du RX100 Mark III. L’optique est la même, avec le très bon 24-70 f/1.8-2.8 et le boîtier reprend les mêmes composantes, à savoir un écran orientable non tactile (oui, en 2017… ), un flash rétractable et un viseur électronique escamotable. Si les technologies du capteur ont évolué (voir plus loin), il s’agit toujours d’un capteur 1 pouce Exmor R BSI (rétroéclairé) de 20 Mpix dont les performances au niveau de la qualité d’image sont globalement similaires à celles de ses prédécesseurs.

Excellentes photos

A.B./01net.com

En ce qui concerne la qualité des clichés, mis à part une accentuation un peu plus fine et mieux gérée que par le passé, ce boîtier est la copie quasi conforme de son prédécesseur le Mark IV : c’est bon jusqu’à 3200 ISO et les couleurs sont justes, à défaut d’avoir du caractère. On peut certes utiliser différents filtres et modes artistiques, mais Sony n’est pas encore au niveau de Fujifilm quant à la subtilité des rendus – c’est du pinaillage, certes.

L’optique est toujours aussi bonne et la conjugaison du grand capteur 1 pouce et des grandes ouvertures – f/1.8 en grand angle et f/2.8 en bout de zoom – rend possible les beaux arrière-plans flou. L’optique est toujours aussi piquée en Jpeg et le travail des fichiers RAW permet de se rendre compte à la fois de la qualité des algorithmes de correction optique, et du potentiel de développement des fichiers RAW, assez intéressant sur certaines scènes (même si plus limité que chez les boîtiers à plus grand capteur).

Toujours aussi performant, ce boîtier conservateur, dans l’aspect et la prise en main, se pose en précurseur électronique avec l’arrivée d’un couple capteur/processeur d’image dont les performances sont tout simplement d’un autre monde…

Rafale : les performances explosent

Nous vous en avions parlé lors de la présentation du boîtier à la presse : les composants au cœur de ce compact expert sont uniques. A commencer par le processeur, qui n’est rien de moins que le Bionz X qui motorise le puissant Alpha A99 Mark II, un reflex à capteur plein format de 42 Mpix qui shoote à la cadence délirante de 12 images par secondes. 504 millions donc un demi-milliard de pixels traités par seconde… Faites les comptes : avec « seulement » 20 Mpix, le RX100 Mark V profite de la puissance de ce processeur hors normes pour shooter à 24 images par seconde.

Oui.
24 images par seconde.
En RAW.
Du jamais vu.

Une performance qui largue loin, très loin la concurrence même parmi… les reflex ! Ce super processeur est épaulé par un capteur adapté : s’il embarque le même nombre de pixels que les moutures précédentes, il intègre cependant 315 points de détection de phase afin de profiter d’un AF hybride ultra précis (phase + contraste). Et surtout sa structure électronique est changée puisque la circuiterie a été optimisée. Elle reçoit, directement au dos du capteur, de la mémoire vive afin d’accélérer les temps de « vidage » de la mémoire du capteur.

Et en plus les images sont quasiment toutes nettes !

Le bilan ? Un appareil qui permet, une fois bien paramétré (et maîtrisé) d’être certain de récupérer LA bonne image, au format RAW qui plus est. La prouesse a ses limites bien sûr : une fois la mémoire tampon saturée, il faut attendre deux bonnes minutes que l’appareil digère les images et les écrive sur la carte mémoire – qui prend un grand coup au passage.

Pourtant, cette performance technique, aussi impressionnante soit-elle, s’avère superfétatoire. Quel photographe a vraiment besoin d’un tel débit d’image dans sa pratique quotidienne ? Et surtout, pourquoi avoir intégré un tel débit dans un compact dont certains éléments (la carte mémoire, la batterie) s’avère de vrais facteurs limitants. Il est toujours préférable d’avoir une corde de plus à son arc, c’est évident, et Sony veut uniquement prouver sa domination absolue en matière de rafale.
Opération réussie.

AF large et rapide

Une rafale aussi délirante ne servirait à rien sans un autofocus adapté. Or, l’autre bénéfice du Bionz X et du nouveau capteur c’est justement un AF de compétition : les 315 collimateurs à détection de phase couplés à la puissance de la puce de traitement font de ce RX100 Mark V la référence du genre en matière d’acquisition de la cible mais aussi de son suivi. Dans un contexte de rafale, les ratés sont rares, seule la basse lumière ou des mouvements trop complexes peuvent mettre l’appareil en difficulté. Une faiblesse moins prégnante sur le RX100 Mark V que sur un autre compact.

Vidéo : ADN de pro

Nous vous en avions parlé lors de sa première prise en main, mais le RX100 Mark V est aussi une bête de compétition en vidéo. Une vraie bête : outre la qualité de compression, excellente en Full HD comme en 4K comme celle de Panasonic – allô la concurrence ? – le ténor de l’industrie vidéo professionnelle qu’est Sony enfonce le clou avec des modes ralentis impressionnants (voir vidéo ci-dessus).

A.B./01net.com

Si le mode ralenti est surtout un gimmick à notre sens, la partie vidéo est tellement solide que les pros seraient même tentés de tourner de vraies séquences avec cette petite caméra. Le RX100 Mark V ne recadre pas d’un iota en vidéo (fait rare) et gère des options très pointues comme le rendu « plat » S-Log2, l’espace colorimétrique élargi S-Gamut, les zébras pour gérer l’exposition, le focus peaking pour contrôler la zone de netteté, etc. On regrette que Sony ait préféré un flash à une griffe porte-accessoire pour y brancher torches et microphones, mais le marketing de la marque a déterminé que la majorité des utilisateurs de RX100 préfèrent un flash à une griffe. Nous disons « amen » : si certains enthousiastes (dont nous) peuvent regretter ce choix, la décision a du sens car il s’agit avant tout d’un compact et non d’une caméra de cinéma.
Super rafale, super AF, 4K au top, tout cela est impressionnant. Mais cela a un coût qui se paye en argent… et en énergie.

Energie : la débauche et la débâcle

En regardant la fiche technique du premier RX100, on note que l’appareil offrait une autonomie standard (on parle de CIPA en photo) de 330 clichés. Pour le RX100 Mark V cette endurance est abaissée de 33% et plafonne officiellement à 220 images par charge ! Dans les faits, on peut même parler de 200 clichés et de 2-3 minutes de vidéo. Pas de quoi tenir une bonne journée de shoot, même en simple touriste. La faute en incombe autant aux composants, devenus aussi puissants que gourmands en électrons, qu’aux ingénieurs de Sony, inflexibles quant au format de l’appareil (lire plus loin).

A.B./01net.com

La seconde batterie est loin d’être accessoire de même que le chargeur externe. Oui, car puisque le RX100 Mark V se recharge directement en Micro USB, Sony n’a pas jugé bon de livrer le petit chargeur Micro SD en plastique si pratique que l’on retrouve dans la boîte du RX1R Mark II. En clair : tous les voyageurs s’équipant d’un RX100 Mark V doivent s’apprêter à charger régulièrement l’appareil (même par le biais d’une batterie externe pour smartphone) ou investir encore un peu plus dans quelques batteries et un chargeur externe.

Pas taillé pour la baroude

Le RX100 Mark V est le meilleur compact expert du point de vue de la technique pure et semble être le boîtier de rêve pour les voyageurs qui font le tour du monde : il s’agit tout de même d’un compact 24-70 mm f/1.8-2.8 rapide, performant en basses lumières avec un super AF qui tourne en 4K !

A.B./01net.com

Or, il a une faiblesse – de taille – qui le restreint à nos zones civilisées : il est trop fragile. Non seulement il n’est pas tropicalisé, mais en plus il est petit, sans aucun renfort, avec des boutons prêts à sauter au moindre gros choc, un viseur prêt à se faire éclater à la première chute. Nous rêvons que Sony arrête un peu sa course à la miniaturisation et décline au moins un de ses RX100 en mode baroudeur avec une ergonomie – et des résistances – adaptées au longs voyages. Dans ce domaine, les appareils de Canon sont bien mieux lotis, l’expérience du géant de la photo notamment au travers des PowerShot G et des reflex étant plus longue que celle de Sony.

Vous l’aurez noté tout du long de ce test, nous sommes critiques et restons tatillons face à ce RX100 Mark V. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est technologiquement le meilleur appareil de la compétition et qu’en tant que tel, nous en attendons beaucoup – à 1200 €, c’est plus que légitime ! En faiblesse sous certains aspects (résistances), limités par d’autres (énergie), le RX100 n’est pas un appareil parfait. Mais il est tellement performant qu’il domine largement la compétition.

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