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Test : Polaroid Originals OneStep 2, le retour d’un classique de la photo instantanée

Version modernisée du OneStep, cette version 2 est désormais le meilleur appareil pour profiter des films Polaroid originaux. Mais la concurrence avec l’Intax de Fujifilm va être rude…

L'avis de 01net.com

Polaroid Originals OneStep 2

Les plus

  • + Design
  • + Batterie intégrée
  • + Vraies sensations "Polaroid"

Les moins

  • - Prix des recharges
  • - Peu de paramétrages possibles
  • - Qualité inférieure à l'Instax

Note de la rédaction

Note publiée le 16/02/2018

Voir le verdict

Fiche technique

Polaroid Originals OneStep 2

Autonome Oui
Alimentation Intégrée
Indicateur d'autonomie Non
Chargeur secteur Non
Poids 443 g
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En pleine révolution de la dématérialisation, la photographie instantanée a le vent en poupe. Entre le lancement du format carré chez Fujifilm qui porte à 3 le nombre de formats Instax, les développements permanents d’appareils chez Lomography et le retour en force de Polaroid avec un appareil aussi emblématique que le OneStep 2, l’industrie de la photo est en train de faire un pied de nez au monde numérique en rappelant qu’une photo imprimée et partagée dans l’instant a mille fois plus de valeurs que vos mille clichés enterré dans vos disques durs.

Adrian BRANCO / 01net.com
À lire : OneStep 2 l’appareil qui signe la vraie renaissance de Polaroid

Le pari de Polaroid Originals avec cette version « 2 » du OneStep est de replonger les fans dans un passé glorieux. La nouvelle mouture respecte parfaitement cette promesse :  du style aux finitions, le OneStep 2 est un bel hommage à la qualité de production passée de Polaroid. Les équipes de Polaroid Originals ont ressuscité le bon appareil qui est un petit bijou de design.

A.B. / 01net.com
A.B. / 01net.com

Ainsi qu’une belle amélioration puisque la partie électronique passe au XXIe siècle dans l’approche technique et environnementale. Exit la batterie intégrée dans chaque recharge et que l’on jetait au bout de 8 images dans les années 80 (oui, la cartouche d’époque intégrait bien une batterie très polluante qu’on jetait à chaque fois…) et bienvenue à une batterie lithium ion qui permet de tenir plus d’une soixantaine de photos et qui se recharge comme un smartphone en Micro USB.  

Un rendu emblématique… et daté

A.B. / 01net.com

Que vous soyez un vieux de la vieille qui a shooté au Polaroid dans sa jeunesse ou un minot qui a découvert les images de grand-papa dans un carton ou dans des films, vous apprécierez le rendu typique, voire emblématique des couleurs de Polaroid. Le problème en 2018 c’est que l’on peut faire une comparaison : les émulsions de Fujifilm sont meilleures, les couleurs plus belles, plus chatoyantes. Et bien plus stables à la prise de vue comme dans le temps, le rendu d’une image à l’autre étant constant et la chimie de Fujifilm beaucoup moins sensible aux variations de température.

A.B. / 01net.com

Ceux qui regrettent cette perfection japonaise sont les plus artistes d’entre vous qui apprécient le caractère un peu aléatoire (et risqué) du film Polaroid. Mais quand on s’adresse au grand public, garantir une qualité d’image homogène est très important. Et ce n’est pas la force de Polaroid.

Potentiel créatif limité

A.B. / 01net.com
A.B. / 01net.com

Un déclencheur, un bouton d’allumage, un bouton de flash (On/Off) et une règle de paramétrage d’intensité dudit flash : voici les seules fonctions disponibles. Pas de correction de l’exposition, du temps, de l’ouverture ou autre. Le OneStep 2 c’est « clic-clac-pola » et c’est dans la boîte. Avantage sur les appareils Instax, le retardateur qui permet de faire des photos de groupe.

À lire : Lomo’Instant Square, l’instantané argentique carré de Lomography

Cette critique de l’appareil trop simpliste s’applique aussi à Fujifilm qui ne développe, Instax SQ10 mis à part, que des appareils très limités – déclencheur, flash et c’est tout. C’est l’une des raisons d’être des appareils de Lomography qui intègrent des compléments optiques (fisheye, macro, etc.), des télécommandes de déclenchement à distance, des fonctions de multi-expositions, des accessoires type splitzer, des gels colorés, etc. Malheureusement pour les fans de Polaroid, Lomography ne développe que des solutions compatibles avec les films Fujifilm Instax.

Face à Fujifilm

À lire : Photo instantanée : l’irrésistible ascension de l’Instax de Fujifilm

Deux acteurs se partagent le marché de la pellicule argentique instantanée : Fujifilm et Polaroid Originals – anciennement Impossible Project. Deux entreprises, deux technologies mais surtout deux mondes qui s’affrontent. Le premier est celui de l’industrie lourde : Fujifilm est un conglomérat qui pèse des milliards, un géant de la chimie, de l’optique, du médical, etc. Le second est celui de la passion : l’entreprise a été reprise par des amoureux du Polaroid.

Le problème pour le petit poucet européen c’est que son film est handicapé par rapport à celui du japonais. Techniquement d’abord : comme on l’a vu plus haut, les émulsions de Fujifilm sont techniquement supérieures, que ce soit en matière de reproduction des couleurs, de détails ou même dans le domaine de la stabilité, du shoot mais aussi dans le temps.

Vient ensuite le côté environnemental : quand on ne jette que du papier aluminisé et une cage de plastique recyclable avec l’Instax, la recharge Polaroid contient en plus du métal, un métal qui n’est pas nécessairement recyclé !

A.B. / 01net.com

Finalement, le pire défaut du film Polaroid est son prix : 16 euros pour une recharge de 8 images (2€/photo) quand une recharge d’Instax tourne aux alentours de 10 euros pour 10 poses, un prix par photo deux fois inférieur. Soyons honnêtes : il est très difficile pour une PME comme Polaroid Essentials (qui n’a plus rien de commun avec le Polaroid américain original) de venir concurrencer un mastodonte tel que Fujifilm. Aussi le positionnement plus premium/design/hipster de Polaroid Originals se comprend aisément car il faut que la marque gagne de l’argent pour faire tourner son usine. Mais quand on prépare son budget pour une session de shoot et qu’on a le choix entre payer 100 ou 200 euros pour une centaine d’image, ce n’est ni le cœur, ni la technique qui parle. C’est le portefeuille.

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