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Test : Nikon D700, roi du reportage … et du full frame

Montée en ISO incroyable, boîtier tropicalisé très solide, autofocus performant: le D700 est une franche réussite.

L'avis de 01net.com

Nikon D700

Les plus

  • + Capteur plein format
  • + Robustesse du magnésium
  • + Plage ISO

Les moins

  • - Emplacement de carte mémoire moins protégé que sur le D3

Appréciation générale

5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 22/01/2009

Voir le verdict

Fiche technique

Nikon D700

Format de capteur Plein format 24 x 36
Définition du capteur 12.1 Mpx
Type de capteur CMOS
Sensibilité ISO min 100
Voir la fiche complète

Nikon D700 : la promesse

Avec son D3, un appareil plein format pour professionnels, Nikon avait surpris tout le monde en étendant la plage ISO à des cieux encore jamais atteints, conservant sa patte en matière de construction de boîtier tout temps, c’est-à-dire indestructible ou presque…
Mais le D3 était proposé à un prix stratosphérique et Nikon se devait de proposer un boîtier à capteur plein format à mettre en face du Canon 5D et surtout qui puisse tenir la route face à son successeur, le 5D Mark II et … à l’Alpha 900 de Sony. En pleine «guerre» des «pleins formats», que vaut le D700?

Nikon D700 : la réalité

Sorti en juillet dernier, le D700 est un boîtier qui intime le respect dès qu’on le tient en main. Robuste, aux lignes sobres, l’appareil est massif. Le dos est équipé d’un large écran LCD très lumineux et du panel de commandes commun à la majorité des reflex Nikon.
Mais lorsque l’on s’approche du dessus de l’appareil, le nombre de commandes devient plus conséquent, avec un sélecteur-molette en trèfle sur la gauche et deux molettes proches de la poignée, à droite.

La qualité de fabrication? Du Nikon de haut vol

La qualité des boîtiers est, chez Nikon, une marque de fabrique. Cette robustesse, couplée avec la qualité et le choix -plus restreint que chez Canon- des optiques, est la pierre angulaire de l’image de la marque. Nikon se devait donc de maintenir le niveau et, soyons clairs, la marque a placé la barre très haut.
Hormis le compartiment à carte mémoire Compact Flash I que nous aurions préféré voir aussi bien protégé que celui du D3, c’est un sans-faute. Boîtier en magnésium avec baïonnette intégrée au châssis, grips antidérapants, œilleton renforcé, joints d’étanchéité, tropicalisation… c’est un appareil de baroudeur fait pour encaisser chocs, poussières et pluie. Un reflex renforcé dans son rôle de combattant par sa particularité: sa puissante montée en ISO…

Sa force: sa gestion exemplaire des hautes sensibilités

Mais commençons par sa faiblesse: il a moitié moins de photosites que les appareils de la concurrence. Le Canon 5D Mark II affiche 21,1 Mpix et l’Alpha 900 de Sony 24,5, tandis que le D700 n’en aligne que 12. Un manque de définition qui, s’il peut jouer contre lui, notamment pour ceux qui auraient à préparer d’énormes agrandissements, est également sa grande force.
En effet, disposer de deux fois moins de photosites sur une surface fixe (24×36 mm) c’est, aussi, offrir deux fois plus de lumière à chacun de ces photosites. Et être donc bien plus sensible à la lumière. Or en photographie, la lumière est le nerf de la guerre.
On ajoute à cela un processeur de traitement d’image de qualité (l’Expeed) et on obtient un appareil capable de shooter comme qui rigole à 6400 ISO. On ne parle pas ici d’images bruitées, moutonneuses, etc. On parle d’images propres, prêtes à être servies à des magazines en vue de faire de belles doubles pages. Au-dessus, le 12800 ISO reste utilisable et seul le 25600 ISO délivre des images vraiment trop bruitées. Mais jusqu’à 6400 ISO, le D700 se balade. Et largue la concurrence, laissant l’Alpha 900 dans les choux (la montée en ISO étant son point faible) et coiffant le 5D Mark II -même s’il s’en sort très bien au vu du nombre de pixels.

Optiques DX compatibles: enfin un constructeur qui ne se fiche pas du monde

Comme vous le savez peut-être, la majeure partie des capteurs sont plus petits que le plein format (et se nomment APS-C chez Canon, DX chez Nikon). De ce fait, ils modifient la focale des objectifs «classiques»: un 50 mm devient à peu près un 80 mm. On y perd en grand-angle mais on y gagne en zoom.
Pour bénéficier de focales équivalentes à celles de l’ancien monde des reflex -que les reflex plein format perpétuent-, les constructeurs ont des optiques adaptées. Ces dernières, appelées EF-S chez Canon et DX chez Nikon, ont un défaut pour les capteurs pleins formats: elles ne couvrent pas toute leur surface. Réponse de Canon: elles sont donc incompatibles avec les reflex pro… Réponse de Nikon: ça marche et l’appareil réduit l’image enregistrée à la partie couverte par l’optique, ignorant le cadre noir ainsi généré.
Il faut être honnête: sur un tel boîtier, il faut investir dans de bonnes optiques. Mais en proposant cette compatibilité (au prix d’une perte de résolution conséquente), Nikon offre à ceux qui effectuent une montée en gamme une transition plus en douceur, le temps de s’offrir un 24-70 mm f :2,8 bien cher… Merci Nikon.

Autofocus de tueur

Un autre point fort de cet appareil est sans nul doute son autofocus ultraréactif à 51 points. Rapide et ultraprécis, c’est sans conteste le meilleur de sa catégorie. Le point à vérifier était bien sûr sa disponibilité en basse lumière et nous n’avons pas été déçu: sur un parking à 3 heures du matin, l’autofocus du D700 attache ses cibles et les tient, pour peu qu’un peu de lumière les effleurent.
Là où l’Alpha 900 a encore du chemin à faire et où le 5D Mark II en est resté au 11 points de son aïeul le 5D, le D700 est une fois encore bien devant.

Ce qu’on perd et qu’on gagne par rapport au D3

Le D700 est une déclinaison d’un appareil encore plus pro, le D3. Le grand frère offre une meilleure cadence de shoot (9 images/seconde contre 5 pour le D700, 8 avec le grip et la batterie supplémentaire), une couverture de l’image de 100% là où le D700 s’arrête à 95%, deux slots pour cartes mémoire SD & Compact Flash (un seul Compact Flash pour le D700) et un boîtier encore plus massif et solide (si, si, c’est possible mais c‘est plus cher).
En contrepartie, le D700 est plus léger de 350 grammes, plus compact et est équipé d’un flash, qu’on ne retrouve ni sur le 5D Mark II ni sur l’Alpha 900 ni… sur le D300, pourtant plus bas en gamme. En ce sens, le D700 apporte un réel plus: déboucher une ombre sans avoir à se trimbaler un flash en plus dans le sac est toujours appréciable. Certains auraient préféré une couverture d’image de 100% dans le viseur. Il faut faire un choix. D’autres auraient voulu le flash et la couverture de 100%: la physique (la taille de l’appareil) a des limites…

Ce qu’il n’a pas, ses faiblesses

Si le D700 a le Liveview, il n’a pas de mode vidéo comme son petit frère le D90, sorti plus récemment, ou comme, bien sûr le 5D Mark II, le vrai concurrent. Son œilleton est, flash intégré oblige, non seulement moins large mais aussi moins lumineux que celui de l’Alpha 900, LA référence du moment, avec son prisme démesuré.
Le D700 est aussi un peu plus capricieux dans les lumières artificielles, sa balance des blancs se laissant un peu plus facilement prendre en défaut que chez la concurrence -un problème qu’on rattrape sans problème en utilisant le post-traitement intégré à l’appareil ou un logiciel de développement RAW.
Et bien sûr, pour le marketing et pour certains photographes (plutôt studio) qui ont réellement besoin d’un maximum de résolution, son capteur n’est «que» de 12 Mpix. Dans les faits, rares sont ceux qui ont réellement besoin d’aller au-delà, mais ils existent.

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