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Test DJI Osmo Action : l’alternative à l’action-cam GoPro, qui mise sur un écran en façade

Si la possibilité de visser des filtres et compléments optiques est une bonne idée, la vraie force de cette caméra DJI est son écran en façade, véritable atout pour les vloggers. Mais elle manque encore d’arguments technologiques majeurs pour éclipser sa rivale, la GoPro.

L'avis de 01net.com

DJI Osmo Action

Les plus

  • + Ecran secondaire en façade
  • + Pas-de-vis pour monter des filtres sur l'optique
  • + Conception mécanique de qualité

Les moins

  • - Qualité photo
  • - Stabilisation pas au niveau de GoPro

Note de la rédaction

Note publiée le 16/07/2019

Voir le verdict

Fiche technique

DJI Osmo Action

Type de capteur CMOS
Définition native du capteur 12 Mpx
Support cartes mémoire microSD
Voir la fiche complète

Le champion des drones DJI transforme le savoir-faire qu’il a acquis dans l’imagerie aérienne. Après l’Osmo Pocket, une caméra stabilisée au format stick, voici l’Osmo Action, une caméra d’action qui s’inspire – copie ? – GoPro dans les moindres détails. Pragmatique, DJI s’est inspiré des dimensions de la caméra américaine au millimètre près afin de garantir une parfaite compatibilité avec tous les accessoires déjà sur le marché – tous sauf le cadre de la caméra (cage mount), différent à cause du placement des boutons. Une bonne approche qui évite d’avoir à pousser un nouveau standard, même s’il est à peu près certain que GoPro doit grincer des dents.

Loin d’être une simple copie sans imagination, l’Osmo Action ajoute deux améliorations : un système modulaire autour de l’optique afin de permettre l’ajout de compléments optiques. Et surtout un écran LCD en façade qui facilite le cadrage des séquences en mode autoportrait. L’arme fatale pour s’imposer face à GoPro ?

Comme l’original (ou presque)

Adrian BRANCO / 01net.com

Sur le plan de la conception mécanique, l’Osmo Action ne réinvente pas la roue et reprend peu ou prou la même ergonomie que sa rivale. Mais il y a des différences subtiles dont certaines sont des choix délibérés. Si le déplacement du bouton de côté (Mode chez GoPro, QS chez DJI) est anecdotique, l’emplacement de la carte Micro SD et la conception de la batterie le sont moins.

A.B. / 01net.com

Au lieu de placer la carte mémoire dans la trappe à batterie, DJI a fait le choix de la placer à côté de prise USB C dont la trappe de protection est amovible. Ce qui présente à la fois des avantages – facilité d’accès – et des inconvénients – stockage exposé à l’air et/ou à l’humidité en cas de retrait de la trappe.

A.B. / 01net.com

Même remarque côté batterie : DJI a fait un choix fort en intégrant la trappe de fermeture à la batterie, ce qui a comme avantage de simplifier la conception mécanique et d’offrir, sur le plan théorique, une plus grande étanchéité due à la plus grande pression qu’il faut appliquer sur la batterie quand on l’enfiche dans la caméra. Mais le point noir de cette conception, est que l’intérieur de la caméra est moins bien protégé quand on retire la batterie, alors qu’une GoPro a ses entrailles bien à l’abri dès lors que l’on ferme la trappe. Et il faut aussi noter que les batteries de rechange prennent un peu plus de place car elles doivent toutes intégrer la porte de verrouillage.

A.B. / 01net.com

Outre la conception mécanique différente des batteries, DJI se démarque de GoPro en exploitant un peu plus le bloc optique. L’Osmo Action est ainsi équipée d’une vitre de protection de la lentille frontale qui est amovible – il suffit de quelques tours pour la dévisser. De quoi ajouter des filtres pour des séquences particulières – Tiffen a ainsi lancé son « DJI Osmo Action Kit » qui regroupe des filtres à densité neutre (pour limiter la quantité de lumière) et polarisant (pour limiter ou éviter les reflets).

Du côté de la prise en main, il y a donc des différences mineures entre l’original et la copie, mais rien de clivant. Un utilisateur de GoPro pourra donc passer à DJI sans être perdu.

L’écran en façade, l’argument phare

A.B. / 01net.com

Si la qualité vidéo est de bon aloi comme on le verra, DJI ne bouscule pas grand-chose de ce côté-là. La vraie force de cette Osmo Action tient plutôt dans son second écran en façade qui permet de cadrer parfaitement sa trogne quand on se filme. Qu’on soit en train de sauter (pour la dernière fois de sa vie) dans les chutes du Niagara un jour de gel hivernal en tong ou que l’on joue le YouTuber du dimanche, l’avantage d’avoir un écran en façade est clair : garantir un cadrage parfait que ne peut proposer la GoPro. En effet, l’écran en façade de la Hero 7 Black (et de ses ancêtres) ne sert qu’à afficher le mode actuel (Photo, Vidéo, etc.) et ne propose pas de retour d’image. Et quand bien même il serait programmé pour cela, il ne pourrait le faire que de manière sommaire puisqu’il s’agit d’un petit écran monochrome à cristaux liquides et non d’une vraie dalle couleur.

A.B. / 01net.com

S’il existe un risque dans la conception d’un tel écran dans le cadre d’un usage de sport un peu extrême – l’être humain ne peut pas s’empêcher longtemps de regarder un écran qui affiche un visage – ce cas de figure est finalement assez rare. Tout le monde n’est pas Baumgartner qui saute d’un ballon stratosphérique ! Mais hormis ces usages où le risque implique un niveau de concentration qui disqualifie tout écran en façade, il faut bien admettre que l’approche de l’Osmo Action de faire de l’écran un miroir est une excellente idée… et on peut reprocher à GoPro de ne pas avoir été le premier le proposer. La concurrence a du bon !

Qualité photo et vidéo : presque au niveau de GoPro… presque…

Votre philosophie de vie est-elle celle du verre à moitié vide ou celle du verre à moitié plein ? Dans le domaine du test et de la comparaison de produits – qui mène parfois à vous inciter à dépenser votre précieux argent dans un produit plutôt que dans un autre – notre responsabilité de journalistes est d’être râleurs et insatisfaits.

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Alors même si la qualité d’image vidéo est bonne et la stabilisation électronique est de bon aloi, nous ne pouvons que déplorer que DJI soit un petit cran en-dessous de GoPro. Les noirs fourmillent un peu trop et on ne retrouve pas la même douceur de mouvements qu’offre la stabilisation HyperSmooth de GoPro.

Pire, la qualité des photos laisse clairement à désirer – tendance à la surexposition en mode auto, montée en ISO très granuleuse, couleurs assez fades, etc. GoPro conserve l’avantage du côté de « la science de l’image ». Les utilisateurs à la recherche de la meilleure qualité d’image photo/vidéo et qui ont besoin d’une application avec des réglages exhaustifs ne trouveront pas chaussure à leur pied avec l’Osmo Action. Mais il faut reconnaître que DJI a déjà du mérite de sortir une première caméra aussi aboutie.

Face à la GoPro Hero 7

Que choisir entre l’original – c’est à dire la GoPro Hero 7 Black – et l’Osmo Action qui sont toutes les deux au même prix ? L’équation est simple. En mode action, sa stabilisation un poil supérieure, son large panel d’accessoires disponibles (originaux comme compatibles), son application, ses menus plus riches et son contrôle à la voix en français font de la GoPro un choix incontournable. Dans le cas où vous souhaitez vous mettre en scène et parler face caméra, la DJI gagne par K.O. technique grâce à son écran couleur en façade qui affiche l’image en train d’être capturée.

Face à la Sony RX0 Mark II

L’autre concurrente de l’Osmo Action est la RX0 Mark II de Sony, une caméra au positionnement plus haut de gamme. Plus chère que l’Osmo Action, la Sony est aussi handicapée par un menu issu des appareils photos, aussi difficilement lisible que catastrophique à manipuler, et par l’absence de résistances à l’eau et aux chocs. Dans le cas d’un usage en mode « Moi en plein action », la DJI est, face à la Sony, incontournable. Mais dans le cas d’un usage en mode vlog/YouTuber qui cherche une caméra extra compacte de grande qualité, la Sony RX0 Mark II enfonce littéralement la DJI comme la GoPro. La raison étant que son capteur 1 pouce est plus grand que les capteurs utilisés par la Hero 7 et l’Osmo Action ce qui lui offre une (bien) meilleure sensibilité en basses lumières, lui permet de capturer plus de détails, d’être plus juste dans les couleurs et d’offrir une meilleure plage dynamique. Une supériorité électronique renforcée par la qualité de l’optique 24 mm f/4 certes moins grand-angle que les blocs optiques de DJI et GoPro, mais dépourvue de déformations et de bien meilleure qualité.

Concurrence bienvenue… mais on en attendait plus

Pour sa première caméra d’action, DJI signe avec cet Osmo Action un produit intéressant qui offre quelques arguments uniques – écran de cadrage en façade, possibilité de monter des compléments optiques. Si c’est intéressant aussi bien du point de vue des fonctionnalités que pour stimuler la compétition dans le segment, DJI fait cependant montre d’un peu de timidité technologique. Géant des drones et des caméras embarquées (DJI a même développé sa propre gamme d’optiques), le chinois aurait pu tenter d’aller un peu plus loin en termes de qualité d’image. Si la partition vidéo est bonne (stabilisation, couleurs), c’est un poil en deçà de GoPro voire, dans le cas de la photo, très en-dessous. Un départ intéressant, mais pas assez enthousiaste pour effacer GoPro.

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