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Test : Insta360 One X, la plus simple et la plus efficace des caméras pour filmer à 360 degrés

Simple à l’usage, la One X d’Insta360 est la caméra VR la plus compacte et la plus simple à utiliser. La qualité de l’assemblage des deux flux vidéo est très bonne mais ce qui surprend le plus, c’est sa stabilisation électronique, redoutable. Dommage que la partie logicielle ne soit pas plus soignée.

L'avis de 01net.com

Insta360 One X

Les plus

  • + Simplicité d'utilisation
  • + Stabilisation épatante
  • + Qualité vidéo
  • + Batterie amovible

Les moins

  • - Exploitation des fichiers complexes
  • - Pas étanche sans caisson
  • - Logiciel ordinateur médiocre

Note de la rédaction

Note publiée le 31/07/2019

Voir le verdict

Fiche technique

Insta360 One X

Type de capteur CMOS
Support cartes mémoire Micro SD/SDHC/SDXC
Voir la fiche complète

La captation de vidéo à 360° a un nouveau champion. Si Kodak fut pionnier avec ses nombreuses caméras et Ricoh est la référence de la simplicité d’usage avec ses Theta, le chinois Insta360 arrive en force. Peu connu dans l’Hexagone, Insta360 est un poids lourd en Chine et aux USA, et a développé de nombreuses solutions professionnelles.

Adrian BRANCO / 01net.com

La One X est une déclinaison grand public des technologies acquises dans le domaine pro : reprenant le look « stick » d’une Ricoh Theta, la caméra est, comme son modèle, équipée de deux modules caméra ultra grand-angle avec un assemblage interne des deux flux. Une caméra peu connue, mais techniquement très aboutie.

Marque inconnue mais fabrication au niveau

A.B. / 01net.com

Si Insta360 s’affiche comme une marque chinoise sans la notoriété de GoPro, oubliez de suite vos craintes concernant la qualité, tant matérielle que logicielle. Cette offre est largement au niveau de la compétition. Les finitions montrent bien que les équipes en charge de la R&D et de la production ne sont pas des amateurs, mais bien des vétérans de l’industrie.

A.B. / 01net.com

Quelques reproches de choix techniques cependant : primo, l’usage du Micro USB et non d’une prise USB-C, plus robuste et plus facile à enficher. Sans doute un choix de coût des composants. Deuxio, le port Micro SD de la carte mémoire n’est pas protégé – ok, la caméra n’est pas waterproof, mais ce n’est pas une raison.

A.B. / 01net.com

Finalement, le pas de vis en plastique est là encore un choix de poids/coût, mais nous aurions préféré une garantie de robustesse. On apprécie cependant la batterie amovible, qui évite les écueils des batteries de plus en plus souvent intégrée dans les appareils électroniques.

Stabilisation épatante ou “La VR sans vomir”

Avant même de vous parler de qualité d’image, du logiciel, etc. intéressons-nous à la fonctionnalité qui impressionne, à savoir la stabilisation électronique. En effet, non seulement les deux flux vidéo sont assemblés dans la caméra – pour une définition totale de 5,7K quand même – mais en plus les gyroscopes et algorithmes de la caméra effectuent un travail de stabilisation en même temps. Une stabilisation tellement bonne qu’on peut chevaucher un ondulant dromadaire sans avoir la moindre vibration sur la vidéo finale – croyez-moi, ça remue ces bestioles, mon dos s’en souvient.

On peut ainsi marcher le long d’un sentier, faire une activité (rappel : attention à l’eau, elle n’est pas protégée), chevaucher un véhicule/animal, etc. le tout en tenant la caméra à bout de bâton et la séquence vidéo à 360° en sortie sera impeccable. Point de sauts ou de heurts, on peut vraiment s’immerger dans une séquence VR sans vomir, ce qui n’est pas rien ! 

L’Insta360 One X réalise un excellent travail dans l’assemblage des deux flux, notamment en effaçant partiellement le bâton (ou selfie stick) nécessaire à la réalisation de séquences propres. Notez bien la mention « partiellement » : une ombre circulaire résiduelle marque l’endroit masqué par le bâton, ce qui ne gêne pas vraiment mais reste notable. Il n’y a pas encore de puce d’IA pour recréer ce que les caméras n’ont pas pu filmer. Nul doute que cela arrivera un jour, à la captation ou en post-production.

La perche, accessoire obligatoire

A.B. / 01net.com

Appelez cela « perche », « stick » ou « bâton ». Peu importe le terme, avec une telle caméra ce n’est pas un accessoire à selfie, mais un outil obligatoire pour tirer pleinement parti de l’engin. La perche une condition sine qua non pour obtenir des séquences propres non seulement en termes d’artefacts – la main et le bras sont plus durs à effacer qu’un bâton – mais aussi en termes d’immersion. Elever le point de vue ou, comme dans le cas des dromadaires, abaisser le point de vue sont autant d’outils pour renforcer l’immersion. On peut autant faire « survoler » (vue de dessus) qu’« immerger » selon les besoins des séquences.

A.B. / 01net.com

Avec un tel potentiel, on regrette une fois encore que la caméra ne soit pas naturellement résistante à l’immersion dans l’eau pour par exemple, réaliser des plans en bateau qui alternerait prises à l’air libre et des prises subaquatiques sans le caisson. Car pour la moindre prise en immersion, il faut débourser 90 € pour le caisson étanche à 30 m. Ça fait un peu cher la séquence « bébé dans la piscine »…

Bonne qualité d’image

A 460 euros – enfin 476 euros parce qu’il vous FAUT absolument la perche –  on ne peut pas encore prétendre à de la 8K, mais la qualité d’image 5,7K de l’assemblage des deux modules est de très bonne tenue. Ce d’autant plus que la résistance aux effets de halo et de flare est assez impressionnante, comme le démontre cette séquence où les modules encaissent le soleil marocain en plein capteur sans vraiment broncher. Le niveau de détails des séquences est bon, de même que les couleurs par défaut, ce qui n’est pas rien.

Côté photo, on a droit à une définition d’image de 18 Mpix de qualité compact. Comprendre qu’il ne faut mieux pas regarder de trop près les détails ou espérer tirer des photos de 3 mètres de large. On peut cependant tirer des 30 x 15 cm de qualité convenable, même si l’usage le plus probable de ces images sera le partage sur le Web via Facebook et consorts.

Le logiciel en talon d’Achille

A.B. / 01net.com

C’est (malheureusement) souvent sur la partie logicielle que trébuchent bien des produits de qualité, notamment parce que le savoir-faire asiatique met le hardware au centre de tout et ne traite le software qu’à la marge. La partie logicielle de l’Insta360 One X peut être évaluée sous trois aspects : la caméra en elle-même et son logiciel interne (le firmware), l’offre logicielle mobile et l’offre logicielle PC/Mac.

En ce qui concerne la stabilité de la caméra en captation, seule ou en usage connectée avec le smartphone, c’est très bon. Aucun plantage, pas de surchauffe, pas de soucis d’appairage avec les smartphones Android (testé avec Huawei P20 Pro et Huawei P30 Pro), la prévisualisation et l’assemblage temps réel (stitching en anglais) sont propres, de même que le visionnage des séquences sur smartphone (en lecture depuis la caméra ou depuis le smartphone une fois le fichier importé dans la mémoire du terminal). Une fois les vidéos « dans la boîte », se pose la question de l’exploitation des séquences et de leur partage. Et là, ça se complique…

C’est via l’application mobile que c’est le moins… pire. L’application ne se prête pas à un montage/paramétrage fin et précis, mais au moins peut-on envoyer facilement les séquences sur des plates-formes telles que YouTube. Malheureusement, pas en qualité maximale 5,7K parce que les smartphones ne seraient « pas assez puissants » selon l’app – quelle vaste blague.
Il faut donc se contenter de la 4K ce qui est aussi dommage qu’incompréhensible. L’application permet de paramétrer le type d’affichage – fisheye, smallplanet, etc. – mais elle demande du travail pour comprendre à quoi servent toutes les commandes et options. Ce n’est pas l’idéal, mais c’est le plus facile. Parce qu’une fois arrivé sur PC, on rigole moins.

Deux choix s’offrent à vous pour exploiter les séquences : le logiciel gratuit Insta360 Studio 2019 ou un logiciel tierce partie comme Adobe Premiere Pro CC. Dans le premier cas, le nombre d’options est congru, le logiciel est lent et l’ergonomie médiocre. Mais le pire est le partage des séquences… qui est simplement impossible directement depuis l’interface.
Il faut recourir à un export de fichier « normal » avant d’avoir à uploader (téléverser pour nos amis Canadiens) à la main les fichiers sur votre plate-forme vidéo de choix – YouTube dans notre cas. Un passage qui oblige à un transcodage qui s’avère très long (plus de 15 minutes !) pour une simple séquence de 2 minutes sur un Intel Core i7 4770 épaulé par 16 Go de RAM et une petite Quadro K600. Et n’espérez pas envoyer les fichiers au format .insv sur la plate-forme de Google, les fichiers ne sont pas reconnus.

Premiere Pro CC est sans aucun doute la meilleure solution pour monter de manière efficace et confortable. Le problème est qu’il s’agit ici d’une caméra à moins de 500 euros et qu’il est assez peu probable que le grand public ait envie de se frotter à un logiciel si puissant et complexe (en plus d’être payant tous les mois). Les pros et autres passionnés ne seront pas rebutés, le commun des mortels est lui, complètement largué.

Exploiter les fichiers sur mobile (ou pire, sur ordinateur), c’est long et cela demande du travail. Ce qui met un frein idiot au fabuleux potentiel de cette caméra dont la partie matérielle et logicielle (interne) est excellente.

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