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Test de la GoPro Hero8 Black : l’indétrônable reine des caméras d’action s’améliore encore

La Hero 8 Black est non seulement plus performante que son aïeule, mais sa conception mécanique a été peaufinée dans les moindres recoins. Plus besoin de cage, lentille frontale deux fois plus résistante, une seule portière… le diable est dans les détails. Et GoPro est un démon.

L'avis de 01net.com

GoPro Hero8 Black

Les plus

  • + Stabilisation HyperSmooth 2.0
  • + Système de fixation intégré
  • + Qualité vidéo
  • + Menus améliorés
  • + Corps caméra anti-chocs et étanche
  • + Arrivée prochaine des mods

Les moins

  • - Performances en basses lumières
  • - Pas d'écran de cadrage en façade

Note de la rédaction

Note publiée le 09/10/2019

Voir le verdict

Fiche technique

GoPro Hero8 Black

Type de capteur CMOS
Définition native du capteur 12 Mpx
Mémoire interne Non
Support cartes mémoire Micro SD/SDHC/SDXC
Voir la fiche complète

Huitième génération depuis la première version « HD », la Hero8 Black est le nouveau fleuron de la famille des « Hero », ces caméras d’action étanches et résistantes que l’on peut placer (presque) partout. Depuis la première Hero HD lancée en 2010, des pixels ont coulé sous les capteurs et la petite dernière ne se limite plus à de la Full HD 30i/s. La Hero8 Black est une caméra embarquant un capteur 12 Mpix capable de shooter des séquences 4K à 60 images par seconde ou d’envoyer des des rafales de photo jusqu’à 30 i/s en mode live burst. Et elle s’avère plus simple que jamais à utiliser.

Design mécanique simplifié

Adrian BRANCO / 01net.com

Les Hero ont gardé peu ou prou le même boîtier et la même conception mécanique de la Hero5 Black  à la Hero7 Black. Si son design extérieur semble similaire, la Hero8 met un terme à cela, offrant une conception entièrement nouvelle qui a comme objectif de simplifier la conception mécanique et de réduire l’encombrement de la caméra.

Adrian BRANCO / 01net.com – La Hero7 Black à gauche, avec ses deux trappes. A droite, la Hero8 Black n’a plus qu’une seule trappe, ce qui renforce la solidité globale de l’appareil.

Le premier élément de cette simplification est le passage de deux à une seule trappe. Placée sur le côté droit (quand on regarde la caméra de dos), l’unique trappe réunit les emplacements pour batterie et carte Micro SD ainsi que la prise USB-C. Point de sortie HDMI comme par le passé, il faut passer par l’un des mods pour en profiter désormais (lire plus loin). Cette trappe est toujours amovible mais s’avère plus résistante que par le passé puisque le matériau extérieur est une sorte de métal.

Adrian BRANCO / 01net.com
Adrian BRANCO / 01net.com – A gauche, la Hero7 Black et son optique plus protubérante et remplaçable en cas de casse. A droite, l’optique de la Hero8 Black au profil plus compact, au verre plus résistant, mais plus difficile à réparer.

Vient ensuite le bloc optique. Jusqu’ici remplaçable en cas de bris, il offre désormais un profil plus fin, plus intégré, mais a priori moins facile à remplacer – il faut en effet changer toute la coque avant. Pour limiter la casse, GoPro enploie un verre que l’entreprise annonce comme deux fois plus résistant. Et propose comme accessoires deux films (écran, lentille frontale) anti-rayure. Il faudra voir à l’utilisation si GoPro a fait le bon choix de ce côté.

Adrian BRANCO / 01net.com

Toujours étanche à 10 m, la Hero8 Black peut évidemment être protégée par un caisson de plongée, autant pour aller dire coucou aux mérous qu’en cas d’usages terrestres un peu trop rugueux pour sa coque.

Fixation intégrée : plus besoin de cage !

Adrian BRANCO / 01net.com
Adrian BRANCO / 01net.com

Quand on se penche plus avant sur le corps caméra, on remarque deux petits éléments articulés sur le dessous de l’appareil. Qui sont la vraie révolution physique de cette nouvelle caméra. Ces deux petites pattes métalliques qui pivotent à 90° se déploient pour former la griffe de fixation pour les accessoires. Cela fait de la Hero8 Black la première GoPro de l’histoire à se passer de cage de fixation.

Après la Hero5 Black qui permettait de se passer de caisson étanche, la Hero8 Black pousse encore plus loin la simplification de l’usage. Côté casse/réparation, les deux modules articulés font partie de la même plaque qui peut être remplacée par le biais de quatre vis en étoile à 6 branches (Torx).

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Adrian BRANCO / 01net.com – A gauche, la Hero8 Black n’a plus besoin de cage de fixation pour s’arrimer aux différents accessoires.

Le revers de la médaille de l’intégration du système de fixation est que lorsque la caméra tombe sur le sol, il n’y a plus une cage en plastique pour la protéger. Une limite dont nous avons fait les frais lors d’un timelapse de nuit. Placée sur un trépied, l’ensemble s’est renversé à cause du vent pendant la nuit, causant un petit impact sur la caméra. Nous vous conseillons donc l’utilisation de la housse en silicone (19,99 euros quand même !), voire de la coque flottante (Floatty, 29,99 euros), dès lors que la caméra peut être amenée à prendre des coups.

Ergonomie logicielle : vocabulaire plus intelligible

Adrian BRANCO / 01net.com

Il n’y a pas que le matériel qui bouge, l’interface logicielle évolue elle aussi. Avec comme objectif d’être encore plus simple à appréhender. Fini l’interface de sélection de paramètres un peu brute, désormais les modes vidéo sont présentés sous la forme de préréglages aux noms simples et informatifs : Standard, Activité, Cinéma, Ralenti, etc. Point d’inquiétude chers amis geeks, vous conservez l’accès aux paramètres fins (définition, ratio, fréquence de trame, etc.), soit en modifiant les préréglages, soit en en créant de nouveaux (jusqu’à 10 au total).

Même travail du côté des « optiques numériques », le nom maison pour les différentes couvertures angulaires. Les noms « marketing » maison (SuperView) sont désormais affublés de l’équivalent 24×36 mm, ce qui permet d’avoir un référentiel photo plus compréhensible : SuperView = 16 mm, Large = 16-34 mm (selon format vidéo), Linéaire = 19-39 mm, Etroit = 27 mm.  

Les icônes ont fait l’objet d’un léger remaniement visuel, mais la vraie évolution que l’on apprécie c’est la possibilité de paramétrer des raccourcis à l’écran. Dans le paramétrage du mode vidéo, en descendant dans menus, on a ainsi accès à quatre « pastilles » paramétrables à loisir. Le même résultat peut être obtenu en laissant le doigt appuyé sur chaque icône de l’écran de shoot. Mais dans le cas où vous feriez(par erreur ou pas) disparaître une des icônes, il faut absolument repasser par les menus du mode pour la faire réapparaître.

HyperSmooth 2.0, stabilisation d’un autre monde

Avec Hypersmooth 1.0, GoPro avait pris une belle avance de matière de qualité de stabilisation électronique. HyperSmooth 2.0 enfonce le clou encore plus loin en apportant un niveau de stabilisation qu’on pourrait qualifier d’irréelle. Outre la vidéo à vélo (caméra fixée sur le guidon) ci-dessus, la séquence (familiale) tournée ci-dessous explique mieux que mille mots ce que peut apporter une telle stabilisation dans la vie de tous les jours – désolé, je n’ai pas eu l’occasion de descendre les chutes du Niagara en canard gonflable.

On peut ainsi courir à côté d’un enfant en gardant la caméra dans la main, cadrage « à l’arrache », donner une accélération pour tourner un plan de son arrivée… et obtenir une séquence nette stable, sans le moindre moyen de stabilisation. Point de gimbal, de poids de stabilisation, de trépied, de tige ou que sais-je. La Hero8 Black était juste dans ma main (définition de 2704 x 1520 pixels, 50p à 100 mbit/s).

Batterie toujours un peu juste pour les longues sorties

Adrian BRANCO / 01net.com

Le processeur au cœur de la GoPro Hero8 Black est le GP1, le même qui animait déjà les Hero6 et Hero7. Une puce exploitée de manière plus intensive – « il nous reste un petit peu de marge », nous a confié Mickael Kraak, chef des ingénieurs français – notamment pour la stabilisation HyperSmooth 2.0 dont nous vous avons parlé. Avec le capteur d’image (et l’écran quand il est actif), c’est cette puce qui consomme l’essentiel de l’énergie en « avalant » les pixels, le son et les infos des différents capteurs (gyroscope, etc.). D’un côté GoPro ne cesse d’améliorer l’électronique pour diminuer la consommation énergétique, de l’autre les ingénieurs se font un malin plaisir à améliorer les performances, au prix des gains énergétiques susmentionnés. Selon les usages et les conditions climatiques, la Hero8 Black nous a paru consommer autant que son aïeule la Hero7 Black

On atteint une heure et demie (1h32) en 4K24p mais seulement 01h04 en 2,7K 60p (64 min). Le nombre d’images par seconde capturées par le capteur semble avoir un impact plus significatif sur l’endurance que la définition d’image ou les raffinements algorithmiques (HyperSmooth, etc.).

Si on prend en compte les gains de performances, ces durées de temps d’enregistrement sont excellentes – on enregistre le même temps mais avec des performances accrues. L’autonomie nous semble suffire pour la plupart des usages, de la descente à vélo en passant par des captures à main levée ou une nuit en timelapse. Mais il n’empêche que ça peut être un peu juste pour des activités plus longues, quand la caméra est embarquée ou placée à un endroit difficile d’accès, etc.

Attention cependant à tout ce qui consomme de l’énergie en plus : dans son plein potentiel, c’est-à-dire avec la reconnaissance vocale et le Wi-Fi activé, la caméra consomme plus d’énergie et on peut se retrouver à ne pouvoir capter que 45 minutes de contenus avec une charge de batterie, selon la météo et les usages.

Les mods, l’atout pour charmer les vloggers

Disponibles dans le courant du mois de décembre, les mods sont une évolution ergonomique majeure qu’apporte la Hero8 Black. Amélioration que nous ne pouvons malheureusement pas évaluer pour le moment puisqu’ils ne devraient arriver, au mieux, qu’au mois de novembre dans les rédactions pour les tests. Mais sur le papier, ces trois accessoires pourraient changer la donne pour nombre d’utilisateurs, notamment les vloggers.

Pour rappel, ces modules appelés « mods » seront au nombre de trois à leur lancement : un module média qui sert de « cage » connectique, un module écran et un module d’éclairage. Le plus important est le module média, un cadre qui cercle (et protège) la caméra tout en intégrant non seulement des prises externes (HDMI, USB C et Jack 3,5 mm), mais aussi un microphone directionnel et deux griffes de support. A cela s’ajoute un écran à greffer sur la griffe supérieure du module média pour contrôler le cadrage en mode « selfie » et une torche autonome énergétiquement qui envoie jusqu’à 200 lumens.

Couplés à une poignée ou une petite perche, ces mods media et écran qui affublent la Hero8 Black forment un ensemble parfait pour le vlogging en vadrouille. S’il ne faudra pas oublier de filmer aussi ce qui est devant la caméra, cet équipement associé à l’incroyable stabilisation de la caméra en font un must have pour tous les baroudeurs qui partagent leurs voyages. Le présent test s’enrichira de la revue des mods dès que nous les aurons testés.  

Pourquoi GoPro reste sur un petit capteur

Adrian BRANCO / 01net.com
Adrian BRANCO / 01net.com

En qualité d’image pure, notamment en photographie, la Sony RX0 Mark II domine la Hero8 Black. Et ce pour une raison évidente :  le capteur 1 pouce de la RX0 Mark II est quatre fois plus grand que celui au format 1/2.3’’ de la GoPro. Que celui de toutes les GoPro, en fait. Et cette petite taille de capteur a une grosse faiblesse, les basses lumières.

On le voit ici sur ces images de nuit, le bruit numérique dans les basses lumières est assez conséquent par rapport à des capteurs plus grands. Une donne que GoPro assume, par la voix même de son fondateur et patron Nick Woodman : « Intégrer un capteur plus grand est possible, mais la caméra serait alors plus lourde, plus encombrante, moins endurante et plus chère. Nous considérons que cette taille de capteur (de 1/2.3’’, ndr) est la plus adaptée pour être intégrée dans une caméra que les gens doivent emmener partout ».

Une position qui se justifie quand on regarde les RX0 qui subissent effectivement toutes les limites évoquées. Sans compter que l’optique des RX0, un équivalent 24 mm f/4, quoi que d’excellente qualité, est bien moins grand-angle que celles des GoPro.

GoPro Plus, l’atout service

Aux qualités intrinsèques de ses caméras, GoPro ajoute le service depuis quelques années avec GoPro Plus. Un système de souscription annuelle – 50 euros – qui peut devenir, selon vos besoins, incontournable.

Côté logiciel, GoPro Plus offre la sauvegarde illimitée de vos fichiers dans le cloud de GoPro. Point de compression façon YouTube, une fois paramétrée par le biais d’un smartphone qui va la lier à un réseau Wi-Fi, la caméra envoie les fichiers originaux qui peuvent être partagés ou montés a posteriori. GoPro Plus offre aussi de nombreuses bandes-son dont les droits sont payés par GoPro et qui sont accessibles depuis le logiciel de montage maison, GoPro Quik (gratuit).

Côté matériel, GoPro Plus offre deux atouts en or notamment pour les casse-cous ou les gros utilisateurs. Le premier atout c’est deux échanges par an de caméra cassées, quelle que soit la raison de la casse. L’échange n’est pas gratuit mais largement moins coûteux que l’achat d’une nouvelle caméra : une Hero7 Black ne coûte que 79 euros à l’échange (même si la vôtre est complètement bousillée), contre 350 euros à l’achat, neuve. Qui plus est, GoPro plus donne aussi droit à -50% de réduction sur certains accessoires du magasin en ligne de gopro.com dans la limite de 10 produits par an. Vu le tarif d’une caméra mais aussi celui des accessoires, les 50 euros demandés pour une année de souscription sont du pain béni pour les gros utilisateurs.

Face à la Chine, GoPro ne se relâche pas

Adrian BRANCO / 01net.com

L’échec de son drone Karma a fait mal à GoPro, ce d’autant plus que la marque était en partie menacée par des copies chinoises de caméras d’action qui, elles aussi, pouvaient tourner en Full HD voire 4K. Le dernier en date étant DJI, le géant… des drones. Sans autre marché historique que la caméra d’action, GoPro n’avait d’autre choix que de ne rien lâcher et de se concentrer sur son cœur de métier. Et sur sa force intrinsèque : savoir de quoi les utilisateurs ont vraiment besoin, qu’il s’agisse de performances techniques comme HyperSmooth 2.0, de raffinements ergonomiques (simplification de design mécanique) ou de service, un domaine que les américains maîtrisent bien plus que les chinois.

La partie n’est cependant pas fermée. Si les mods sont attrayants, nous aurions apprécié que GoPro intègre, comme pour la DJI Osmo Action, un écran en façade.

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