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Entre visible et caché, le flou de profondeur de champ

Le flou de profondeur de champ n’est plus lié à la notion de mouvement mais à celle de mise au point.La profondeur de champ (voir le…

Le flou de profondeur de champ n’est plus lié à la notion de mouvement mais à celle de mise au point.La profondeur de champ (voir le glossaire en page d’ouverture) est une notion essentielle pour maîtriser la répartition du flou dans l’image. Une profondeur de champ réduite permet de détacher un sujet net de son environnement, de privilégier un plan de mise au point pour le mettre en avant ou créer une atmosphère particulière, jouant du contraste net/flou sur les différents plans d’une image.Techniquement, elle est fonction de plusieurs paramètres et se réduit : plus la focale employée s’allonge (plus on zoome), plus l’ouverture du diaphragme s’agrandit (vers F:2 ou F:2,8) et plus la distance de mise au point se réduit. C’est pour cette raison que le flou de profondeur de champ est souvent présent dans les portraits studio (focale allongée) ou photos macro (distance très réduite), et dans les modes pré-enregistrés Portrait ou Macro d’un compact. Technologiquement, une difficulté s’ajoute en numérique : la profondeur de champ est aussi inversement proportionnelle à la taille de la surface sensible, réduite à 1/2,7″ (4 x 5,3 mm) en moyenne pour un compact, 2/3″ (6,6 x 8,8 mm) pour un reflex numérique, contre 24 x 36 mm pour un négatif. Ce qui nous limite, en pratique, avec un simple compact numérique, à deux situations basiques : faire du flou autour d’un sujet moyennement éloigné en longue focale et faire du flou derrière un sujet très rapproché. Dans les deux cas, ouvrez au maximum à F:2,8 ou F:4 en mode d’exposition manuel ou priorité à l’ouverture, pour raccourcir le temps de pose et éviter tout flou de bougé parasite.Comment visualiser le flou ? Les possesseurs de reflex ont un avantage : ils bénéficient d’une visée reflex de qualité et surtout du testeur de profondeur de champ, un bouton poussoir sur la bague de mise au point qui ferme réellement le diaphragme à la valeur choisie et indique alors la profondeur de champ. Avec un simple compact, il faudra vous contenter d’un écran peu fiable et vérifier en lecture le cliché après l’avoir pris.

Extrayez un sujet éloigné de son environnement

Le moyen le plus simple est de jouer de la réduction de la profondeur de champ en longue focale (de 50 à 100 mm). Pour éviter le bougé, effectuez la mise au point sur trépied. En allongeant la focale, l’angle de vue et les différents plans d’une image se resserrent et s’écrasent, la profondeur de champ rétrécit, les plans éloignés du plan de mise au point se floutent rapidement. Idéal pour un portrait classique dont le visage sera à la fois moins déformé qu’en courte focale et adouci par le flou ambiant.La réduction de la profondeur de champ offre une transition progressive du très net (les yeux mis au point en priorité) au net (les cils) au moyen flou (gommant les disparités de la peau) jusqu’au très flou (éteignant le fond sans importance). L’expression du regard, sur lequel on fait précisément la mise au point en mode manuel, ou en automatique en mesure spot sur la pupille, en est renforcée. Ce qui fonctionne pour le portrait fonctionne pour n’importe quel autre sujet pris en longue focale. Que ce soit un paysage zoomé, une scène de foule, ou une nature morte. Plus le sujet est encadré de premiers et arrière-plans, plus l’effet d’extraction est renforcé. Plus le sujet est rapproché, plus la transition net/flou sera rapide.

Jouez du contraste entre un premier plan net très rapproché et un horizon flouté

Ici, ce n’est plus le choix de la focale qui prévaut, mais la proximité de la mise au point. Un premier plan net accroche le regard et rend mystérieux un paysage ou une scène dont le flou renforce l’impression de distance. Vous créez une atmosphère, un climat, une émotion. Imaginez, mettez en scène de petites histoires que le flou laisse en pointillé. Puis procédez simplement, toujours en exposant à grande ouverture (F:2 ou F:4) et en faisant le point précisément sur ce premier plan, situé à deux mètres maximum. De quelle façon ? Avec la mise au point manuelle ou automatique : en spot mobile, ou en utilisant la technique décadrer-viser-recadrer, qui permet de mémoriser le point sur un sujet excentré, visé en maintenant à mi-pression le déclencheur, tout en revenant au cadre initial.Si votre sujet est particulièrement proche, à moins de 40 cm, et que votre appareil n’arrive pas à faire le point, il va patiner : c’est que vous basculez dans la macrophotographie. Vous utiliserez alors tout simplement le mode Macro (l’icône petite fleur sur l’interface externe) de votre appareil qui permet de faire le point à 1 cm minimum (seulement en courte focale, et pour certains compacts) et environ 60 cm au maximum. Plus votre focale est courte (grand-angle), plus la distance de mise au point minimale accessible en Macro se rapproche. Et plus votre distance de mise au point est courte, plus la profondeur de champ est faible, donc plus l’horizon se floute, et votre sujet net s’en détache. Mais alors, aussi, plus votre mise au point devra être précise et ne tolérera aucun écart. C’est la définition même de la photographie macro. Qui dit macro dit aussi miniature. N’imposez pas un premier plan massif qui cache l’horizon, contentez-vous d’un détail pris à la loupe ou d’un objet miniature dont le point de vue grossi et rapproché créera un effet d’échelle déformée. Toutes ces explications vous donnent le tournis ? Pas de souci ! En pratique, le mode Macro est très simple. Testez-le avec quelques mises en scène simples d’objets à la maison. Et sa visualisation sur l’écran LCD vous guidera intuitivement.

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Élisa Mordatti