Commercialisé pour la première fois en octobre 1982 au Japon, le disque compact audio est une révolution pour les mélomanes. Une seule face de ce disque de 12 cm de diamètre contient 74 minutes de musique, soit 25 % de plus que les deux faces d'un 33 tours de 30 cm. Le son numérique garantit une reproduction quasi parfaite des enregistrements, et la lecture par rayon laser empêche l'usure mécanique du disque. Pour concevoir ce petit bijou, destiné à être fabriqué à des centaines de millions d'exemplaires, les chercheurs de Philips et de Sony ont imaginé une galette en polycarbonate transparent (du plastique) de 1,2 mm d'épaisseur, pesant environ 16 g. Sur la face supérieure sont appliquées successivement une fine couche réfléchissante en alu ou, plus rarement en or, une couche de laque protectrice, puis une étiquette d'identification. Les données numériques, inscrites sous la forme de cuvettes microscopiques, sont lues à travers la face inférieure du disque, à l'aide d'un rayon laser. La longueur d'onde de ce faisceau de couleur rouge rosé, émis plusieurs dizaines de milliers de fois par seconde, est de 780 nanomètres (nm). Projeté à travers une lentille, ce laser se focalise en un rayon extrêmement fin, qui produit un point lumineux de seulement 2,11 micromètres (µm) de diamètre à la surface du disque. Il traverse le plastique transparent et est réfléchi par la couche métallique, tout en étant légèrement dévié (diffraction), puis il heurte un miroir qui le renvoie vers une photodiode. Celle-ci en mesure l'intensité, avec une précision telle qu'elle peut détecter le passage du rayon sur le bord d'une cuvette. Le lecteur interprète cette altération de la lumière comme un 1 binaire. S'il n'y a pas d'altération (pas de relief), la valeur du bit lu est 0. Les cuvettes creusées dans le plastique sont alignées en un seul sillon en forme de spirale, s'enroulant du centre du disque et vers l'extérieur. La longueur minimale d'une cuvette est de 833 nm. L'espace entre deux cuvettes adjacentes (deux boucles de la spirale), ou pitch, est de 1,6 µm. Ces mesures, en adéquation avec la finesse du rayon laser, sont fondamentales : c'est d'elles que dépend la densité des informations gravées sur le disque. En l'occurrence, elles permettent d'y stocker au maximum 650 Mo de données