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2. Dans les entrailles du micro

Plus compacts, mieux sécurisés, moins bruyants et même plus simples à configurer : les PC vont changer en profondeur. Invisibles une fois le boîtier fermé, ces mutations pourront parfois être la source d’incompatibilités. Sachez les éviter.

Les cartes graphiques toujours plus rapides

Pour afficher des images encore plus belles, les cartes graphiques vont, dès le mois de juin, bénéficier d’un nouveau type de bus (l’ensemble de fils qui transportent les informations entre les différentes parties de l’ordinateur). L’AGP (Advanced Graphic Port), utilisé aujourd’hui, va en effet peu à peu laisser la place au PCI Express. Ce nouveau bus de communication sera décliné en six versions, allant de 1X à 32X, correspondant aux différentes vitesses de transferts, de 312 Mo/s à 10 Go/s théoriques. L’AGP 8X, le plus rapide des bus actuels (2,1 Go/s) sera remplacé par le PCI Express 16X (5 Go/s). Les premiers circuits graphiques supportant la nouvelle norme seront le R420X d’ATI et le nV41 de nVidia, dont les premiers exemplaires sont attendus dans le courant des mois d’avril et mai. Les puces nVidia seront dans un premier temps des versions AGP équipées d’un circuit de conversion, les véritables circuits PCI Express du fabricant (comme ceux d’ATI) seront produits d’ici à juin. Date à laquelle les deux fabricants de puces adopteront le PCI Express 16X sur les cartes graphiques à plus de 400 euros, sans pour autant stopper la production des cartes AGP 8X. Mais ce n’est probablement qu’en fin d’année que les cartes vidéo à moins de 300 euros seront adaptées au PCI Express 16X. Les futures cartes mères seront aussi équipées de deux PCI Express 1X, remplaçant une partie des connecteurs PCI. Beaucoup plus petit (2,5 cm contre 8,4 de long) et trois fois plus rapide que le PCI classique, le bus PCI Express 1X a pour le moment peu d’applications. Il ne remplacera donc pas immédiatement le bus PCI et ne concernera, dans un premier temps, que les ordinateurs dont le prix est supérieur à 1 500 euros.

Incompatibilités en vue sur les mémoires

Dès juin, la mémoire DDR des PC va céder sa place à la DDR-II sur les ordinateurs les plus chers et équipés de processeurs Intel, AMD ayant décidé de patienter jusqu’en 2005. Les premières DDR-II cumuleront les inconvénients. Elles seront incompatibles, un peu plus coûteuses et à peine plus rapides que les DDR actuelles. En revanche, les PC portables gagneront en autonomie puisque la DDR-II consomme deux fois moins d’énergie que la DDR. Sur les PC de bureau, le véritable gain de performances ne se fera sentir que fin 2004, période à laquelle elle travaillera à 533 MHz, contre 400 MHz maximum pour la mémoire actuelle. Des barrettes de mémoire DDR-II de 256 Mo, 512 Mo et 1 Go sont déjà fabriquées en petites quantités.

Bruit moindre, meilleure aération

Au placard les PC plus bruyants que des aspirateurs ! Dès juin, l’intérieur des micros de bureau va entièrement changer. Objectif : diminuer le bruit. Boîtiers, alimentation et cartes mères vont progressivement adopter le format BTX, défini par Intel. Légèrement plus grand que l’ATX, standard utilisé actuellement, le BTX permettra d’optimiser la circulation de l’air dans le boîtier. Un seul gros ventilateur sera placé à l’avant du PC, refroidissant à la fois le processeur, les circuits du chipset, les barrettes mémoire et même la carte graphique, tous réorganisés sur les nouvelles cartes mères BTX. Conséquence : les PC nécessiteront moins de petits ventilateurs auxiliaires, souvent bruyants. Autre avantage du BTX, l’alimentation comprendra des câbles électriques spécifiques pour les disques durs Serial ATA, ce qui évitera de brancher des adaptateurs sur les connecteurs des disques durs IDE. Ceux qui recherchent des micros compacts seront comblés avec le microBTX (26 x 26 cm) et le picoBTX (26 x 20 cm), tous deux destinés aux mini-PC.Les cartes mères à ces formats supporteront des cartes d’extension de petite taille (dites low-format) et des alimentations plus compactes (format CFX). Toutefois, si le BTX présente de nombreux avantages, il est peu probable qu’il remplace immédiatement l’actuel ATX. Etant donné les coûts d’un tel changement, la transition devrait s’effectuer progressivement.

Des processeurs équivalents

AMD et Intel comptent encore cette année se disputer la place du fabricant de processeurs le plus performant. Ainsi, pour les PC de bureau, Intel, qui lance un Pentium 4 à 3,4 GHz (bâti sur l’architecture Prescott), devrait le faire évoluer jusqu’à 4 GHz d’ici à la fin 2004. AMD fera de même, avec son Athlon 64, cadencé à 2,2 GHz dans sa version 3400+ et qui atteindra les 2,6 GHz en version 4000+. L’évolution sera semblable pour les processeurs utilisés dans les PC portables ‘ de bureau ‘. AMD, qui vient d’annoncer l’Athlon 64 3200+ mobile, est supposé présenter un modèle 3700+ en fin d’année. Et Intel, qui propose en ce moment un P4 mobile à 3,2 GHz, devrait faire passer ce dernier à la fréquence de 3,7 GHz. Du côté des processeurs à faible consommation pour les PC portables les plus légers, AMD ne semble pas avoir prévu de nouveaux modèles. Pendant ce temps, les processeurs Pentium M (utilisés dans la technologie Centrino) à 1,7 GHz ne devraient gagner qu’une centaine de mégahertz vers la fin de ce trimestre. Les 2 GHz ne seront atteints que vers l’automne avec le Dothan, version améliorée du Pentium M.

Le PC sécurisé de l’intérieur

Après les vagues d’attaques de virus de l’été 2003, les fabricants de matériel ont décidé de réagir. Plus question de faire confiance à un logiciel pour protéger le PC ; des dispositifs de protection seront intégrés au c?”ur des composants de l’ordinateur. Ainsi, nVidia devrait sous peu annoncer une mise à jour de ses pilotes ForceWare qui activeront le dispositif anti-intrusion (le firewall) intégrés aux cartes mères équipées du chipset nForce3. Toutes les connexions Internet seront protégées contre les attaques destinées, par exemple, à saturer le PC de requêtes tronquées ou à subtiliser son adresse IP. Le constructeur AMD a aussi annoncé son propre dispositif, l’Execution Protection, déjà présent dans ses processeurs Athlon 64 bits. Destiné cette fois à empêcher les virus de s’exécuter dans la mémoire du PC, le mécanisme n’entrera en fonction que cet été.

Minicartes d’extension pour les portables

La PC-Card ne prend pas beaucoup de place. Pourtant, son heure a sonné. Elle pourrait commencer à disparaître vers la fin de l’année, au profit de l’ExpressCard, plus compacte, plus rapide et moins gourmande. En plus des cartes réseaux Wi-Fi ou Ethernet adaptées à cette nouvelle technologie, certains fabricants envisagent des tuners TV et des lecteurs optiques. Les cartes existeront en deux formats, l’ExpressCard/34 (34 mm x 75 mm x 5 mm) et l’ExpressCard/54 (54 mm x 75 mm x 5 mm) et s’interfaceront sur les bus de communication USB 2.0 ou PCI Express 1X. Quatre fois plus rapides que les PC-Card, des prototypes de cartes mémoire ExpressCard sont déjà fabriqués par Lexar qui devrait en commercialiser une en septembre. Le prix devrait être semblable à celui des PC-Card.

La configuration en deux clics de souris

Finis les sempiternels textes blancs sur fond noir ou bleu du Bios. Cette année, la technologie EFI (Extensible Firmware Interface) affichera une interface plus conviviale pour configurer le PC lors de son démarrage, avec des fenêtres semblables à celles de Windows, des menus déroulants et des photos ! Ces nouveaux Bios seront aussi capables d’analyser les disques durs ou de supprimer des virus ! D’après Microsoft et Intel, à l’origine de l’EFI, les PC pourraient aussi démarrer plus rapidement. Gateway commercialise un PC de ce type aux Etats-Unis. D’autres vont s’y mettre…

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Christophe Gauthier et Stanislas Odinot, avec Alain Steinmann