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XML peine à conquérir les PME malgré les efforts des éditeurs

XML reste difficile à exploiter par les PME
Certains éditeurs développent des spécifications de ce langage adapté à ce type d’entreprise
Les outils gagnent en maturité

L’un des objectifs de XML, issu de SGML, était de simplifier les échanges de données structurées entre les entreprises. Aubaine pour ces dernières, les factures, les bons de commande, les documents techniques et le suivi de livraison des pièces détachées sont autant de processus faciles à formaliser en XML à partir d’informations situées dans les bases de données de l’entreprise ou issues de PGI et de progiciels, à des fins d’échanges ou de stockage. “XML présente l’intérêt d’éclater un document en informations élémentaires récupérables à volonté dans des documents de tous types “, explique Valery Frémaux, responsable du laboratoire des NTIC à l’EISTI (École internationale des sciences et technologies de l’information) de Cergy-Pontoise (95). Toutefois, l’argument de la simplicité prôné par les éditeurs ne semble pas résister à l’épreuve des faits, si l’on en croit Valery Frémaux : “XML est encore extrêmement complexe et ne rentrera pas tel quel dans les PME.”

Entre six mois et un an de travail de mise en ?”uvre

Ce langage confronte ainsi informaticiens et développeurs à un paradoxe : ses avantages sont les obstacles à son développement rapide dans les PME. Pour ce spécialiste du langage XML, “l’exhaustivité d’XML impose une réflexion préalable qui nuit à la productivité d’une petite ou moyenne entreprise. Il nécessite de schématiser la structure de la documentation de l’entreprise, la charte graphique et la trame de données pour des documents et les fiches produits. Cela peut nécessiter entre six mois et un an de travail !”

Des compétences parfois difficiles à recruter

Autant de temps difficile à dégager pour une PME, sans parler des compétences parfois délicates à trouver. Pour Valery Frémaux : “Très peu, parmi le personnel des entreprises, ont la compétence nécessaire pour modifier à la source le code d’un document XML. Mais s’ils sont aidés par des outils d’édition, alors cela peut fonctionner.” Certaines sociétés tentent de fournir ces outils spécifiques, dont l’éditeur américain NetLedger (lire l’encadré). Ce dernier présente ainsi un ensemble de règles XML orientées vers les PME, le SMBXML (Small and Medium Business XML). Les développeurs de NetLedger ont prédéfini des balises (codes qui expriment des règles d’affichage, des types de contenus, etc. ) et des matrices de documents, notamment concernant les blocs d’informations spécifiques à l’activité des PME. De même, éditeurs de logiciels et SSII ont, eux aussi, bien compris qu’ils avaient des compétences à faire valoir pour simplifier le passage au XML. Ainsi, Microsoft a intégré la reconnaissance du métalangage XML dans ses produits phares (Windows 2000, Office, Internet Explorer 5). De plus, il rendra disponible, à partir d’octobre 2000, sa technologie BizTalk (pour Business Talk) Server. Selon Marc Gardette, chef de produit middleware pour la division solutions d’entreprise de Microsoft : “Cette technologie intégrera les échanges de documents métier basés sur les standards XML.” L’éditeur de Redmond fournira des briques logicielles XML pour aider les développeurs à concevoir des solutions spécifiques aux entreprises. Mais, quoi qu’il en soit, “le ticket d’entrée pour des solutions packagées XML reste élevé : de 300 000 à 600 000 F [de 45 735 à 91 469 ?] en moyenne. Une PME aura plus intérêt à faire développer ses outils en fonction de ses besoins spécifiques par une SSII, voire utiliser des outils en open source comme ceux d’Apache “, détaille Jean-Christophe Bernadac, directeur technique de la SSII CosmosBay qui conclut que “les outils sont désormais matures”.XML est un langage lourd à mettre en place. Mais une fois les investissements effectués dans les développements spécifiques aux PME, son exhaustivité améliore la gestion des documents. L’antienne XML, clamée par les éditeurs, devra, pour séduire les entreprises, être assortie d’outils simples à mettre en ?”uvre et surtout normalisés. Ce qui est encore loin d’être le cas.

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THOMAS PIMONT