Passer au contenu

Waymo se dit prêt à lancer son service de taxis autonomes

La filiale d’Alphabet est entrée dans un processus d’industrialisation de sa technologie, afin de proposer ses robots taxis à la demande d’ici quelques mois.

Cela fait près de dix ans que des ingénieurs de Google ont commencé à plancher sur la technologie de la voiture autonome. Refondu dans la société Waymo en 2016, le projet est enfin en passe d’aboutir. Dans une interview à Forbes, le directeur technique de la société, Dmitri Dolgov, parle aujourd’hui de  lancer dans « quelques mois » son service de robots-taxis à la demande.

Début juin, Waymo avait annoncé, lors de l’Automotive New Europe Congress, acquérir 62 000 mini-vans Chrysler Pacifica et SUV Jaguar e-Pace dans les années qui viennent. Aujourd’hui, la société parle de 82 000 exemplaires dont 600 rien que pour la banlieue de Phoenix où la société teste encore actuellement le programme auprès de vrais utilisateurs. Mais le lancement devrait être très progressif, commençant à Chandler, et s’élargissant peu à peu à d’autres villes américaines.

Waymo doit faire baisser le prix des capteurs

Dans cette optique, il a fallu passer à un processus industriel. « Vous devez créer des cartes et les entretenir, afin de mettre à niveau et de déployer cette technologie. Vous devez aussi construire et concevoir du matériel autonome, des lasers, des radars, des caméras, des ordinateurs, puis déployer toutes les couches logicielles », a énuméré pour Forbes Dmitri Dolgov. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Waymo ne peut pas s’appuyer sur les services Maps, Street View et Earth. « Nos cartes sont différentes, de bien plus haute résolution et beaucoup plus fiables », explique-t-il.

Autre problème, les voitures doivent encore rouler pour collecter des données, afin d’enrichir ces cartes. En bout de course, il faut disposer d’infrastructures solides pour traiter toutes ces données. Sans compter que les capteurs de type Lidar, qui permettent de cartographier l’environnement du véhicule en 3D, sont chers et difficiles à acquérir en grande quantité. Waymo doit donc impérativement faire baisser les prix de tout l’équipement, notamment en profitant des relations que Google a déjà nouées avec des fournisseurs depuis qu’il s’est lancé dans le hardware.

Des tests sans interruption

Waymo a dépassé les 9 millions de kilomètres de tests sur route et des milliards en simulation. Des essais sont aussi effectués à « The Castle », une installation de Waymo en Californie centrale, où sont recréés des scénarios de conduite réels, comme l’insertion dans un trafic intense, des virages à gauche ou la confrontation inattendue avec des piétons qui traversent. Ces expérimentations ne s’arrêtent jamais car elles sont nécessaires pour continuer à améliorer l’intelligence artificielle du système de conduite autonome. C’est la raison pour laquelle Waymo s’est montré assez serein face à l’article de The Information de la semaine dernière qui pointait des difficultés à effectuer des manœuvres de base. Les témoignages d’habitants de la banlieue de Phoenix ont étonné la société, la mairie affirmant n’avoir jamais reçu de plaintes à ce sujet et Waymo ayant toujours été transparent sur les incidents impliquant ces véhicules.

Dolgov reconnaît toutefois que la conduite au milieu d’autres véhicules et face à des obstacles imprévus pose toujours des défis. « Il faut comprendre l’intention des autres, faire des prédictions sur la façon dont ils vont se comporter et réagir d’une manière qui soit socialement acceptable », explique-t-il. Ce qui est difficile à apprendre pour un humain reste difficile pour une machine.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Amélie Charnay