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Watson, la machine d’IBM, l’emporte sur les humains [MAJ]

Depuis deux jours, le superordinateur est confronté aux champions américains du jeu télé Jeopardy. Après une première journée, où ils ont réussi à tenir tête au monstre, ils ont été littéralement écrasés par Watson.

Article publié le 16 février 2011

Après Deep Blue, Watson. Une institution américaine, le jeu télévisé Jeopardy, accueille depuis deux jours le dernier rejeton d’IBM, pour une semaine d’une compétition incongrue : un concours entre les deux plus grands champions du jeu aux Etats-Unis et un supercalculateur… Watson est un monstre de silicium tournant avec un système GNU-Linux sur une base de Power 7 d’IBM, équipé de 2 880 cœurs de calcul et de 15 téraoctets de RAM. Au deuxième jour de la compétition, il a littéralement laissé sur place les représentants de la race humaine.

Le résultat de quatre ans de recherche

Il a en effet été capable de répondre aux questions de l’animateur avec une précision et une vitesse diaboliques, sans laisser le moindre répit aux pauvres humains qui concouraient contre lui. Résultat : l’ordinateur d’IBM a fait, hier, un presque sans-faute. Et pourrait bien dès demain devenir la première machine championne d’un jeu télévisé !  

La tâche n’était pourtant pas aisée. Watson est le résultat de quatre ans de recherche en intelligence artificielle et représente ce que Big Blue considère comme le prochain « grand challenge » de l’entreprise, son nouveau Deep Blue (l’ordinateur qui était parvenu à battre Garry Kasparov aux échecs en 1997)… Même si les deux machines n’ont pas grand-chose à voir : Watson utilise en effet une intelligence artificielle (IA) très différente de celle qui était à l’œuvre face au champion du monde d’échecs. Son but, selon IBM, est tout bonnement de « rivaliser avec la capacité de l’esprit humain à déterminer des réponses précises à des questions en langage naturel ».

Voir un extrait de la partie du 16 février :

L’IA de Watson est en effet capable de répondre de façon compréhensible à des questions complexes en langage naturel. C’est un vieux rêve des chercheurs en intelligence artificielle qui prend forme. Au cœur des algorithmes qui animent la machine, il y a de la sémantique : par un travail d’association et de compréhension de mots et de concepts, Watson est capable d’interpréter une question et de déterminer ce qu’on lui demande. Pour cela, il utilise de grandes quantités de textes en langage naturel pour tenter de deviner le sujet de la question. L’équivalent, selon IBM, de 200 millions de pages de contenus. Notez au passage qu’à l’instar des concurrents humains Watson n’a aucun moyen d’accéder à Internet !

Un ordinateur capable d’« apprendre »

Après avoir étudié la question, l’ordinateur analyse les choix qui s’offrent à lui et formule la réponse la plus probable dans un anglais parfait, grâce à un module de synthèse vocale maison. Un travail de longue haleine a été nécessaire pour en arriver là : Watson a ainsi, pour « s’entraîner », effectué des centaines de parties de Jeopardy afin d’« apprendre » les subtilités du jeu.

Le calculateur n’est pas toujours sûr de lui : il peut alors s’abstenir de presser le buzzer pour répondre. Mais il apprend aussi des réponses faites au cours du jeu en analysant notamment la thématique du quiz. Pendant la partie, il s’est également plusieurs fois trompé. Son intelligence singulière a même été à l’origine de certaines situations cocasses, comme pour cette question à laquelle il a répondu à côté, alors qu’un concurrent humain venait justement de donner la même réponse inexacte…  

Il faut dire que, malgré les apparences, Watson ne peut pas entendre : les questions lui sont transmises au format texte au moment où les autres concurrents les voient. De même, il ne sait pas quand prendre la parole une fois qu’il a obtenu la réponse. C’est un opérateur qui décide de le faire parler.

Le dernier match aura lieu demain, 17 février, mais, à moins d’une grande contre-performance, le champion artificiel devrait remporter la partie haut la main… Ainsi que 1 million de dollars, qui seront reversés à des entreprises de charité.

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Eric Le Bourlout