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Un député réclame des brouilleurs d’ondes « efficaces » dans les prisons

Bien qu’interdits, les téléphones portables circulent en prison. Pour endiguer cette “faille majeure de sécurité”, un député demande que des brouilleurs d’ondes soient installés.

Le député UMP de la Haute-Marne, François Cornut-Gentille, a transmis, ce mardi 5 mars 2013, à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, une question écrite dans laquelle il fait part de sa préoccupation quant à la présence de téléphones portables dans les établissements pénitentiaires. « La présence de téléphones portables dans un centre pénitentiaire constitue une faille majeure de sécurité. Les détenus peuvent ainsi avoir accès à Internet, joindre des personnes extérieures… », s’inquiète-t-il.

Face à ce problème, l’élu met néanmoins en avant une solution : l’installation de « brouilleurs d’ondes efficaces » dans les établissements pénitentiaires. Comme il y en a dans les cinémas ou les théâtres. Selon lui, une telle mesure « serait une première réponse à cette faille » et permettrait d’« endiguer l’introduction illégale de téléphones portables dans les établissements pénitentiaires ».

C’est sans doute la publication sur YouTube d’une vidéo de détenus de la centrale de Lannemezan les présentant armes à la main qui a poussé le député à réagir et à interpeller la ministre.

Des problèmes de coûts

Ce type d’installation est autorisé en France par deux articles du code des postes et télécommunications. Un test a été mené à Fresnes au début des années 2000. Depuis, quelques établissements ont été équipés. Mais à certains endroits, comme dans la prison du Gasquinoy, à Béziers, le système ne fonctionne pas à tous les étages, rendant tout le dispositif inutile.

Le problème posé par le député n’est pas nouveau et d’autres pays ont déjà pris des mesures ou tout au moins tenté des expériences. Ainsi en Belgique, deux prisons ont été équipées en 2006. Mais depuis la situation stagne. Une question de coût probablement.

En Suisse, c’est l’établissement de Lenzburg qui a fait office de pionnier en 2007. Le directeur avait choisi d’installer un système complet de brouilleurs et de détecteurs d’ondes GSM et UMTS. Il avait même obtenu une modification de la loi sur les télécoms, l’autorisant à brouiller les communications. Cette installation serait envisagée dans plusieurs cantons romands. Mais les coûts semblent là aussi refroidir les autorités politiques. L’équipement de la prison de Champ-Dollon, par exemple, a été chiffré à environ 370 000 francs suisses (plus de 300 000 euros).

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Cécile Bolesse