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Un contrat d’assurance spécifique est nécessaire pour l’informatique

Le matériel informatique et les données de l’entreprise ne sont pas systématiquement couverts par les polices d’assurance générales. Un contrat spécifique est nécessaire.

Incendie, inondation, attaque virale, quelles qu’en soient les causes, la perte du matériel informatique ou des données fragilise les entreprises, quand elle ne les contraint pas à la faillite. Malgré les précautions d’usage, stockage des données dans des lieux sécurisés ou mise en place d’antivirus, aucune société n’est à l’abri d’un sinistre informatique. Les récentes intempéries qui ont frappé la France en témoignent. Mais les polices d’assurance traditionnelles ne couvrent pas l’ensemble des dégâts. L’entreprise doit donc souscrire une police d’assurance spécifique.
En général, les pertes d’exploitation résultant d’une défaillance informatique sont couvertes par les contrats habituels. Mais qu’en est-il pour le matériel ? Les ordinateurs de bureau sont assurés et considérés comme du mobilier, à l’exception des stations et autres serveurs. La perte et le recouvrement des données ne sont en général pas indemnisés, de même que les logiciels.

“La souscription des assurances de notre entreprise est décidée au niveau du groupe, en Angleterre. Sauf celle des assurances informatiques, qui est choisie en fonction de chaque pays, explique Philippe Hervieux, directeur commercial et informatique du distributeur de fournitures industrielles techniques Roulement Service (270 personnes et 350 millions de francs – 53 millions d’euros – de chiffre d’affaires). Nous avons choisi un contrat qui couvre l’ensemble des machines – des mini-ordinateurs Siemens – et du recouvrement des données.”

Le choix est identique pour le bureau d’études B2J Industrie (dix personnes et 5 millions de francs, 760 000 euros, de chiffre d’affaires). “L’informatique est notre outil de travail, s’exclame Didier Jay, directeur général de cette société. Nous avons donc assuré notre matériel informatique dès les débuts de l’entreprise, en 1989, en choisissant une police spécifique.” Sage décision, puisqu’en 1997, une tête de lecture endommageait un disque dur (voir Décision Micro &Réseaux nö 387). “Nous n’avons pas hésité un seul instant à faire jouer l’assurance, reprend Didier Jay, et nous avons été remboursés des 6 000 F (915
?
) de récupération des données, ainsi que de l’intégralité des prestations associées. Soit l’achat d’un nouveau disque dur, son installation, la reconstitution des données qui n’avaient pu être récupérées ainsi que la perte directe due à l’incident.”

Ne pas hésiter à faire jouer son contrat

Curieusement, malgré la couverture, de nombreuses entreprises hésitent à faire jouer les assurances lors d’un sinistre. “L’obligation de déclaration à la police, en cas d’attaque de virus ou de malveillance, ne motive pas les entreprises “, reconna”t un assureur. “Et puis, on a parfois peur des malus “, constate Didier Jay. Sans compter que les assureurs soumettent leurs clients à une analyse des risques. Plus on a d’incidents, plus il est difficile de se prémunir. Les sociétés reculent également devant les tracasseries administratives : “C’est vrai que lorsque nous avons perdu un disque dur, nous n’avons pas pensé à faire jouer l’assurance. Les pertes étaient minimes “, reconna”t Julia Nion, gérante de Scribe Line.
Dès la création de cette société de communication et de publicité (deux personnes et un chiffre d’affaires de 1,3 million de francs – 198184 ? – en juillet 1996), la gérante opte pour un complément multirisque informatique, couvrant les dégâts occasionnés par l’incendie, le vol ou les bris accidentels sur les ordinateurs et les périphériques. Mais il y a trois mois, un sinistre survenu chez l’un de ses clients pousse Julia Nion à revaloriser sa police d’assurance informatique. Aujourd’hui, les deux Macintosh et le serveur IBM de la société sont couverts par une assurance contre le bris de machine, le vol et les virus, pour un montant allant jusqu’à 1 million de francs (152450 ?). “J’ai également souscrit l’option perte financière, proposée par Axa. Celle-ci me permet de couvrir le manque à gagner en chiffre d’affaires ou de financer la sous-traitance nécessaire pour réaliser les travaux de mes clients, ainsi que les frais de découverts bancaires résultant de l’accident, ajoute Julia Nion. La perte des logiciels et les attaques par des virus sont également couvertes.”



Chez Roulement Service, seul le matériel est couvert, le logiciel étant un développement maison. “Il n’existe, à ma connaissance, aucune police pour les logiciels spécifiques “, remarque Philippe Hervieux. Le montant couvert est de 1 million de francs (152 450 ?) pour la récupération des données et de 6 millions de francs (914694 ?) pour le matériel. Quant au choix de l’assureur, il s’est fait de lui-même : le Gan assure l’entreprise depuis 25 ans.

Établir un bon contact avec son courtier


Pour Didier Jay, la police d’assurance informatique est remise en question chaque année. “Notre courtier nous conseille sur le meilleur rapport prestation/prix. Pour l’instant, nous sommes couverts par un groupe allemand : Albingia “, explique le directeur de la société B2J Industrie.
Jusqu’en 1999, la liste détaillée des matériels et des logiciels couverts était indiquée et réactualisée dans le contrat. Ainsi, 17 logiciels dont des outils de simulation, tels que Catia (logiciel de CAO 3D de Dassault), jusqu’aux logiciels bureautiques de Microsoft sont pris en compte. “Cette liste était fastidieuse à établir. À présent, nous avons un contrat global. L’essentiel étant d’avoir un bon contact avec son courtier. Ce qui n’empêche pas de comparer également sa prestation avec celle de la concurrence “, reprend le directeur de ce bureau d’études. Quant au montant des primes, il s’élève à 3 000 F ht (457 ?) annuels pour Scribe Line, 5 080 F ht (774 ?) pour B2J Industrie, et à 30 000 F ht (4 573 ?) pour Roulement Service.

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STÉPHANIE RENAULT