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Twitter est le champion de la désinformation, selon l’Union européenne

Le fléau de la désinformation touche tous les réseaux sociaux, mais c’est Twitter qui remporte le pompon, selon l’Union européenne. Et Elon Musk donne le bâton pour se faire battre.

X/Twitter a le plus fort ratio de désinformation de toutes les plateformes de réseaux sociaux qui opèrent dans l’UE, selon Věra Jourová, commissaire européenne responsable de la mise en œuvre du nouveau code européen contre la désinformation. Le dernier rapport de la Commission européenne a examiné plus de 6 000 publications postées dans trois pays (Espagne, Pologne et Slovaquie) sur Facebook, Instagram, LinkedIn, TikTok, YouTube, et donc Twitter.

Le pyromane Elon Musk

La plateforme qui présente le plus fort « taux de découvrabilité » de messages de désinformation, autrement dit le rapport entre le contenu sensible et les publications de désinformation ou de désinformation, est donc Twitter, suivi par Facebook. YouTube est le dernier de la liste. L’étude, à consulter à cette adresse, a été réalisée par TrustLab, une startup spécialisée dans la surveillance de la désinformation.

Twitter Désinformation 2
© TrustLab

Ce rapport tombe à point nommé : la législation sur les services numériques (DSA) s’applique depuis fin août. Les grandes plateformes ont des obligations sur la transparence de leurs algorithmes, sur la publicité, mais aussi sur les contenus. Il s’agit d’un outil coercitif de lutte contre la haine et la désinformation.

Lire DSA : l’heure de vérité a sonné pour les géants du numérique… mais aussi pour l’Union européenne

Le code contre la désinformation, présenté en juin 2022, est la révision d’un code mis en place quatre ans plus tôt. Il repose sur un consensus entre les principales plateformes en ligne, les acteurs du marché de la publicité, les fact checkers, les organisations de recherche et de la société civile. Les signataires ont souscrit à des mesures comme la responsabilisation des utilisateurs, le renforcement de la coopération avec les vérificateurs de faits, ou encore la démonétisation de la désinformation.

Twitter était un des signataires de ce code, mais le réseau social a décidé de s’en retirer avec l’arrivée d’Elon Musk à sa tête. Cela n’exonère pas l’entreprise de respecter les dispositions du DSA, comme l’a rappelé la commissaire européenne.

« M. Musk sait qu’il n’est pas tiré d’affaire après avoir quitté le code des bonnes pratiques (…) Il y a des obligations en vertu du droit. Donc, mon message pour X/Twitter, c’est que vous devez vous conformer [aux règles]. Nous surveillons ce que vous faites ».

L’amende peut être salée : 6 % du chiffre d’affaires mondial… La plateforme récidiviste peut même être exclue du marché de l’UE ! Voilà qui pourrait faire réfléchir Elon Musk, dont certaines décisions récentes semblent malheureusement montrer qu’il n’a aucune intention de lutter contre la désinformation.

Twitter a en effet retiré une option permettant aux utilisateurs de signaler de fausses informations en lien avec les élections. Cette option avait été mise en ligne l’an dernier.

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Par ailleurs, les effectifs de l’équipe en charge de l’intégrité des élections ont été divisés par deux, malgré la promesse de Musk de les renforcer. La crainte de Věra Jourová, c’est de voir la propagation des « demi-vérités et des mensonges » propagés par la Russie « afin de créer une fausse image selon laquelle la démocratie n’est pas meilleure que l’autocratie ».

Alors que l’élection présidentielle américaine se profile, et que d’autres élections sont en préparation ailleurs dans le monde, la désinformation amplifiée par Twitter pourrait bien provoquer des effets délétères sur les démocraties.

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Source : The Guardian


Mickaël Bazoge