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Très Haut Débit : la radio, meilleure solution pour les zones rurales isolées ?

Au moins 2,2 millions de foyers et entreprises devraient être éligibles au THD Radio à l’horizon 2022. Cette technologie basée sur la 4G promet d’apporter rapidement jusqu’à 30 Mbit/s de débit et peut-être le gigabit à l’horizon 2024 grâce à la 5G.

Si la France atteint son objectif optimiste de 30,8 millions de lignes éligibles à la fibre d’ici 2022, il restera toujours 6 millions de foyers et entreprises sur le bas-côté à cette date. Parmi toutes les solutions palliatives évoquées par le gouvernement, l’une d’elles se distingue particulièrement : le THD Radio. Le satellite d’Eutelsat offrant du très haut débit n’est en effet pas prévu avant 2021 et la montée en gamme du cuivre semble hypothétique. Il y a bien les box 4G, mais elles sont réservées aux territoires déjà pourvus d’un très bon réseau mobile. Le THD Radio apparaît donc comme la solution la plus facile à mettre en œuvre dans les zones rurales isolées.

Entre 2,2 et 11 millions de foyers concernés

« La fourchette basse de nos prévisions table sur 2,2 millions de locaux éligibles au THD Radio d’ici 2022 », annonce Philippe Le Grand, vice-président de Nomotech, un opérateur d’infrastructure spécialisé dans les solutions radio. « Mais si la montée en gamme du cuivre n’est pas réalisée, on montera à 5,9 millions et dans le cas où le déploiement de la fibre prendrait du retard, le chiffre pourrait passer à 11 millions », estime-t-il encore.

Le THD Radio s’appuie sur la technologie 4G TD LTE pour apporter un accès fixe à Internet et nécessite de déployer des antennes sur des points hauts, ainsi qu’une antenne plus petite sur le toit ou en façade du bâtiment à raccorder. L’utilisateur est ensuite libre de connecter ses appareils comme il le souhaite à partir d’un routeur : en filaire ou en Wi-Fi, et en puisant dans les offres commerciales de FAI comme Nordnet (filiale d’Orange) ou Ozone (filiale de Nomotech).

Vers 1 Gbit/s de débit ?

L’Arcep a libéré une fréquence dédiée au THD Radio au mois de décembre dernier, située entre 3,410 et 3,460 GHz, jusqu’en 2026. Des fréquences hautes avec une bonne largeur de spectre, permettant d’atteindre jusqu’à 30 Mbit/s de débit. Elles sont attribuées sans enchères mais uniquement dans le cadre d’un projet public. La première autorisation a été délivrée le 25 mai en Seine-et-Marne, un département qui expérimentait déjà cette solution depuis 2016. 142 communes et 300 000 locaux sont concernés. « Certains de nos habitants se trouvent à 8km du répartiteur téléphonique. A cette distance, ils peuvent tout juste espérer atteindre 2 Mbit/s en ADSL. Avec ce débit, impossible d’accéder au tripleplay. Cela incite malheureusement aussi les entreprises à partir ailleurs », nous explique Dominique Leroy, directeur général des services du syndicat mixte Seine-et-Marne numérique. 33 stations ont été activées et 700 abonnés ont basculé depuis le 25 mai. Les deux tiers bénéficiaient déjà du WiMAX et ont migré sur le THD Radio, les autres sont de nouveaux abonnés attirés par le service.

Les acteurs du marché pensent aussi pouvoir faire évoluer la technologie avec l’arrivée prochaine de la 5G. « Nous pourrions atteindre le gigabit de débit en adoptant les technologies de la 5G à l’horizon 2024 », espère Philippe Le Grand de Nomotech, évoquant notamment le massive MIMO qui consiste à multiplier les antennes en émission et en réception. Mais il restera encore à convaincre l’Arcep pérenniser les fréquences au-delà de 2026.

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Amélie Charnay