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Qualcomm présente le premier smartphone… 5G

Le fabricant fait coup double en présentant son terminal “reference design” qui embarque en outre la première puce modem miniaturisée capable d’émettre sur des ondes millimétriques. Une avancée majeure.

Pour tester la 5G jusqu’à maintenant, les équipementiers et les opérateurs utilisaient des terminaux gros comme des imprimantes de bureau (voir photo ci-dessous). Tout juste commence-t-on à apercevoir des dispositifs plus légers de type « pizza box » montés sur des roulettes comme à Saclay sur le site de Nokia.

Le terminal utilisé par Bouygues Telecom pour sa première expérimentation 5G publique au mois de mars 2017.
01net.com – Le terminal utilisé par Bouygues Telecom pour sa première expérimentation 5G publique au mois de mars 2017.

Qualcomm vient de ringardiser d’un coup ce matériel en présentant à Hong Kong son reference design, le premier smartphone au monde qui va servir à tester la 5G. Pataud, il affiche en effet une épaisseur de 9 mm, mais profite malgré tout d’un design bord à bord comme c’est la tendance actuellement chez les appareils haut de gamme.
Mais au-delà de ces considérations esthétiques, c’est son existence même qui change tout car on va enfin pouvoir reproduire des cas d’usage semblables à ceux rencontrés sur le terrain, notamment au niveau de la mobilité.

Les premiers smartphones 5G pour 2019

Ce n’est pas la seule innovation. Le terminal est équipé de la puce modem Snapdragon X50 5G NR  (New Radio). Qualcomm avait présenté une première version de cette puce modem en 2016. Ce qui est nouveau, c’est la miniaturisation de l’antenne qui a été accomplie en moins d’un an. Elle permet aujourd’hui l’existence de ce fameux smartphone de référence.

A gauche, la puce Snapdragon X 50 5G NR, à droite la module antenne 28 GHz.
Qualcomm – A gauche, la puce Snapdragon X 50 5G NR, à droite la module antenne 28 GHz.

Réalisés dans le laboratoire de San Diego de Qualcomm, les tests ont atteint un débit descendant supérieur à 1 Gbit/s en couplant plusieurs porteuses et avec une largeur de spectre de 100 MHz. Le fabricant assure toutefois pouvoir atteindre les 5 Gbit/s dès l’année prochaine.
Certes, ce n’est pas un record. Mais il s’agit du débit obtenu pour un seul smartphone et non une station de base desservant plusieurs terminaux comme c’est le cas généralement lors des expérimentations 5G. La vitesse reste donc impressionnante.

Des ondes millimétriques pour encore plus de débit

Mais on retiendra surtout le fait que le fabricant a réussi à transmettre des données sans fil sur la bande millimétrique des 28 GHz. Une performance à double titre. Parce que les tests sont d’ordinaire câblés mais pas seulement. « Il y avait un certain scepticisme jusqu’à maintenant sur notre capacité à réussir à mettre au point une puce miniaturisée qui puisse réceptionner sans problème les ondes millimétriques », nous confiait il y a quelques jours Laurent Fournier, le directeur France et responsable technologique Europe de Qualcomm. L’incertitude est désormais levée ce qui permet à la société de prendre le leadership mondial en matière de 5G.

Pour rappel, les ondes millimétriques se situent au-delà de 6 GHz. Si l’incertitude règne encore sur les fréquences précises qui seront choisies par l’ITU (Union internationale des télécommunications) en 2019, on sait déjà qu’elles seront situées entre 24,25 et 86 GHz et probablement entre 24,25 et 27 GHz en Europe.
Elles ont pour intérêt de présenter une plus grande largeur de spectre donc plus de bande passante et un débit supérieur dans chaque cellule radio. C’est la raison pour laquelle la vidéo de promotion de Qualcomm insiste principalement sur le gain de vitesse que permet sa puce 5G.
Mais la 5G apportera également (et surtout) moins de latence et plus de fiabilité, d’où son importance pour le développement des voitures autonomes et des objets connectés.

« Ce n’est qu’un début », promet le fabricant. Ce dernier espère pouvoir réduire encore la taille de son antenne de 50% pour 2018. Rappelons que le 3GPP prévoit de finaliser pour le mois de décembre de cette année un premier standard non standalone, afin de permettre à des opérateurs, comme l’Américain Verizon ou le Coréen KT, de déployer de la pré-5Gà usage fixe dès le premier semestre 2019.

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Amélie Charnay