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Pump, le logiciel français qui encourage l’usage légal du peer to peer

Pump est un logiciel de peer to peer d’une société française, zSlide. Il intègre des moteurs de recherche existants et met l’accent sur les fichiers libres et légaux. Explications du président de la société, Louis Choquel.

Un logiciel français de peer to peer ? Oui, ça existe, il s’appelle Pump et est édité par la société zSlide, basée à Montreuil, à l’est de Paris. Spécialisée depuis huit ans dans le développement, zSlide
compte parmi ses clients Orange, Pathé, Atari ou encore MSN pour lequel la société a conçu un jeu multijoueur intégré à Messenger. Détails du projet avec le président de zSlide, Louis Choquel.01net. : Pump, c’est quoi ?


Louis Choquel : C’est un logiciel ambitieux, mais qui suit à un premier projet, VIPeers, d’hébergement et de partage de fichiers BitTorrent sur le Web à travers le peer to peer. Avec Pump, nous
proposons ces fonctions côté PC.C’est-à-dire ?


Pump est un logiciel qui s’installe sur votre ordinateur [sous Windows XP et Vista, NDLR] et qui donne la possibilité de télécharger des fichiers. C’est un client BitTorrent assorti de fonctions de recherche. Nous
n’avons pas notre propre technologie de moteur, nous en utilisons plusieurs existants, comme Google, pour trouver de la musique et des vidéos à télécharger, ou Jamendo, pour la musique en Creative Commons.


Nous nous servons aussi de LegalTorrents, pour les vidéos en Creative Commons, et de Mininova, qui est le site leader de partage de liens Torrent. On peut faire des recherches sur Mininova directement avec Pump. De même, il y a un onglet
YouTube dans Pump. Si vous trouvez une vidéo qui vous plaît, vous pouvez garder le lien dans Pump ou stocker la vidéo dans une bibliothèque créée sur le disque dur par le logiciel.Pump est disponible sous quelles conditions ?


Pour l’instant, l’utilisation est limitée à ceux qui ont un compte VIPeers, pour qu’ils nous remontent les bugs. Nous fournissons un code d’invitation, qui permet de s’inscrire et de télécharger le logiciel. C’est gratuit. Nous avons pour
objectif de proposer des produits payants. Pour VIPeers, on peut imaginer faire payer pour du stockage et de la bande passante supplémentaires. On verra plus tard ce que l’on fera autour du logiciel.N’est-ce pas un peu audacieux de sortir un logiciel de peer to peer à un moment où une nouvelle loi veut lutter contre la contrefaçon, souvent associée au peer to peer ?


En 2006, notre outil de peer to peer Podmailing a été utilisé pour la diffusion du discours en vidéo de Nicolas Sarkozy à l’université d’été de l’UMP. Déjà, à l’époque, nous nous intéressions aux
aspects légaux et nous avions suivi les débats parlementaires, d’abord ceux sur la Loi pour la confiance dans l’économie numérique [LCEN, NDLR], puis ceux concernant la loi DADVSI.


Certains voulaient interdire le peer to peer. Mais au final, ça n’a pas été le cas. Cette technologie est même absente de la législation. Donc on ne peut pas dire que c’est mal. Mais nous ne sommes pas naïfs, nous ne
faisons pas les choses sans réfléchir. Nous voulons fournir des outils puissants tout en restant dans la légalité.Quels sont vos garde-fous ?


Nous faisons tout ce qui est imposé. Les règles légales, les messages de sensibilisation, tout est appliqué à la lettre. Il y a des messages sur le site Web et tous les jours nous en rajoutons. Nous expliquons aux utilisateurs que le
piratage est dangereux pour la création artistique. Ce qui est exactement le message qu’impose la LCEN aux fournisseurs d’accès à Internet.


Mais les internautes ont également besoin d’être informés sur certains risques : un moteur de recherche peut vous renvoyer des choses illégales, indignes ou choquantes pour les enfants. D’ailleurs, j’estime qu’un moteur de recherche
standard devrait systématiquement avertir les internautes qu’ils peuvent, à l’occasion, tomber sur des choses pas très belles.Il reste que la loi DADVSI fait peser une responsabilité sur les éditeurs de logiciels.


Rien ne peut empêcher quelqu’un de nous intenter un procès, effectivement. Mais la loi vise les logiciels ‘ manifestement ‘ destinés au piratage. Or, le nôtre est destiné à autre chose :
nous mettons en avant les contenus libres, nous encourageons les internautes à faire un usage légal. Toutes les semaines, nous sommes en contact avec des gens qui veulent proposer leurs contenus.C’est un moyen de prouver votre bonne foi ?


Oui. Mais si quelqu’un voit les choses autrement, alors dans ce cas, nous ne pouvons plus rien faire. On peut toujours nous dire : ‘ Votre logiciel facilite le piratage ‘. Oui, mais alors
je réponds : ‘ Internet facilite le piratage, la dématérialisation facilite le piratage. ‘

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Arnaud Devillard