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Protection des données : Facebook dans le collimateur de l’Europe

La Commission européenne planche sur une directive qui vise à interdire la publicité ciblée sans le consentement préalable des consommateurs.

Viviane Reding a un nouveau cheval de bataille. La vice-présidente de la commission européenne, en charge de la justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté veut renforcer la protection des données privées des utilisateurs de services en ligne. Une nouvelle directive, modernisant les textes « obsolètes » (1995) est sur le point de voir le jour.

« Les sociétés qui adressent des services aux consommateurs européens devraient être assujetties aux lois européennes. Autrement, elles ne devraient pas être autorisées à mener leurs affaires sur notre marché. Cela s’applique aussi aux réseaux sociaux et à leurs utilisateurs européens », expliquent dans un communiqué commun la commissaire européenne et le ministre fédéral allemand pour la protection des consommateurs (Ilse Aigner).

La menace envers Facebook est à peine voilée. Viviane Reding reproche au numéro un des réseaux sociaux de mettre à la disposition des annonceurs les données personnelles de ses membres pour qu’ils puissent leur envoyer des publicités ciblées.

Une trop bonne mémoire

Une enquête menée par le Sunday Telegraph a révélé que le réseau social ne se contentait pas d’archiver les informations déclaratives de ses membres. Facebook collecterait des données sur leurs amis ou leur famille, serait capable d’analyser un changement de vie, envoyant à une future mariée, par exemple, des publicités pour des photographes professionnels.

Voici quelques semaines, un Autrichien du nom de Max Schrems s’est fait envoyer par Facebook un CD comprenant l’intégralité de ses données privées. Il a eu la surprise de recevoir une galette contenant plus de 1 200 pages d’informations, dont certaines obtenues illégalement, selon le jeune homme, et pour lesquelles une plainte a été déposé en Irlande.

« Nous fournissons de la publicité ciblée en respectant la vie privée, car notre système ne fournit aux publicitaires que des données rendues anonymes (…) Nous ne partageons pas avec les annonceurs le nom de nos membres sans leur consentement et nous ne vendons jamais des infos personnelles à des tiers », a déclaré un porte-parole du réseau social au Telegraph. Un argument loin de convaincre Bruxelles.

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Recueillir le consentement des internautes

« Les utilisateurs devraient avoir le contrôle de leurs données. C’est pourquoi, la loi européenne devrait exiger que les consommateurs donnent leur consentement avant que [celles-ci] ne soient utilisées. Les consommateurs devraient avoir le droit d’effacer leurs données n’importe quand, en particulier quand [ils les] ont postées sur Internet », poursuivent Viviane Reding et Ilse Aigner.

Le CD de données récupéré par Max Schrems contenait l’historique de ses conversations privées avec des membres de son réseau. Des messages, que le jeune homme affirme pourtant avoir effacés, mais qui ne l’ont pas été des serveurs de Facebook… visiblement. Le contenu de la directive sera connu d’ici à la fin du mois de janvier 2012.


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La rédaction