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Petit état des lieux de la téléphonie mobile en France (2/4)

Six semaines environ après le lancement du quatrième opérateur français Free Mobile, la rédaction se livre à une rapide analyse sur ce qui était, ce qui a changé et ce qu’il reste à faire dans le domaine de la téléphonie mobile en France.

Le réseau Free mobile en question

 En ce qui concerne le réseau Free Mobile, les couacs à l’allumage se transforment rapidement en véritable doute concernant sa couverture effective. Pour rappel, Free Mobile est contraint par l’Arcep de couvrir la population à hauteur de 27 % avec son propre réseau pour pouvoir bénéficier de l’accord d’itinérance pour la 2G et la 3G signé avec Orange. Accord qui lui permet, de fait, de couvrir la totalité de la population. La rumeur d’un réseau partiellement allumé commence à poindre lorsque le Figaro.fr révèle que des huissiers ont été dépêchés pour vérifier que le réseau Free Mobile est bien « allumé ». La polémique enfle quand des photos montrant une Freebox V5 censée acheminer les communications mobiles via le réseau ADSL de Free sont diffusées sur le Net… Nous les avons présentées à des professionnels travaillant sur ce genre d’équipements : ils ont conclu à un photomontage ou bien à des équipements de test mais certainement pas à une antenne relais Free Mobile.

Dernièrement, Orange fait savoir que Free Mobile ne respecte pas ses engagements en termes de montée en charge de son réseau, affirmant que 97 % du trafic de Free transite par ses propres tuyaux et menace d’engorger le réseau. « L’incident grave » est même évité de justesse. L’Arcep et l’Anfr, par souci de transparence, mènent actuellement l’enquête et rendront leurs conclusions en mars 2012. Mais que croire réellement ? Que penser de ces deux PDG qui n’en sont pas à leur coup d’essai et qui « s’affrontent » de manière détournée par voie de presse ? Il faut tout de même garder en tête que Free Mobile et Orange ont signé un accord d’itinérance qui rapportera à terme certainement plus d’un milliard à l’opérateur historique et dont les conditions sont ultraconfidentielles. On imagine bien que ce contrat n’a pas été signé sur un coin de table dans une boîte de nuit ! Il est évident que Free et Orange ont envisagé plusieurs cas de figure quant à la montée en puissance du nombre d’abonnés Free Mobile. Et tout ce qui en découle…

Des bogues qui s’expliquent

Ce qui est certain, c’est que le nombre d’abonnés Free Mobile – ceux dont la carte SIM est déjà opérationnelle comme ceux qui sont en attente d’activation – se situe dans la fourchette haute des prévisions faites par Orange et Free. Et la totalité des bogues signalés ici et là, y compris par notre rédaction, ne sont pas tous imputables à Free.

Les ralentissements de livraison de cartes SIM ou les délais rallongés d’activation sont dus à l’incapacité des structures du GIE – et des opérateurs – de faire face à un nombre important de demandes de portabilité. Face à un tel afflux de clientèle, Free Mobile prend toutes les précautions pour ne pas saturer son propre réseau. Ce qui explique peut-être, d’une part, que la plupart des communications passent encore par le réseau d’Orange. Et que, d’autre part, les livraisons de carte SIM Free mobile sont bien plus lentes que les premiers jours qui ont suivi le lancement.

Par ailleurs, concernant les nombreuses rumeurs de bogues : il faut d’abord être bien conscients que si Internet n’était pas là pour les relayer, on en entendrait beaucoup moins parler… Enfin, le grand public, en 2012, est beaucoup moins patient qu’il y a dix ou quinze ans, particulièrement avec une technologie comme la téléphonie mobile qu’il considère comme éprouvée. Souvenez-vous des « zones blanches » d’Itinéris ou, plus récemment (en 1998), de celles de Bouygues Telecom…

Lire la première, troisième et quatrième parties de notre dossier.

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Benjamin Gourdet