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Pannes : la mission d’enquête épargne les opérateurs

A la suite des incidents qui ont touché France Télécom et Bouygues Telecom en 2004, le ministre délégué à l’Industrie avait diligenté une mission d’enquête. Les conclusions, rendues ce jour, ne font ressortir ni faute ni négligence.

30 octobre 2004 : un équipement dédié à la voix sur IP
perturbe une partie du réseau de France Télécom et empêche l’acheminement des appels vers le fixe dans plusieurs régions. Deux semaines plus tard, le 17 novembre 2004, le
réseau mobile de Bouygues Telecom est paralysé dans toute la France, à cause d’un dysfonctionnement de serveurs gérant la base de données clients.Dès le lendemain, le ministre délégué à l’Industrie, Patrick Devedjian, diligente une enquête, confiée à Jean-Michel Hubert, vice-président du Conseil général des technologies de l’information (CGTI) et ancien président de l’Autorité de
régulation des télécommunications (ART).Les conclusions de la mission ont été remises à Patrick Devedjian ce vendredi 11 février, avec deux mois de retard sur l’échéancefixée. Etaient présents des représentants de SFR, Bouygues Telecom, Orange et France Télécom.

Après l’enquête, le plan d’action

Les éléments du rapport rendus publics épargnent les opérateurs concernés. Selon le communiqué du ministère, on ne peut leur imputer ‘ ni faute, ni négligence caractérisée ‘. Pour le reste,
la mission Hubert n’apporte guère d’éléments nouveaux. Elle souligne ce que l’on savait déjà, à savoir qu’il n’y pas eu d’attaque malveillante. Le rapport évoque néanmoins des dysfonctionnements, qui ‘ ont eu comme origine des
défauts dûs à des interventions humaines ou automatiques sur les équipements techniques des réseaux ‘.
Jusqu’à présent, seule la technologie avait été mise en cause et non les équipes. Mais le texte du ministère ne donne pas
plus de précision.Autre ‘ révélation ‘ : certains équipements sont ‘ sensibles et essentiels au fonctionnement des réseaux ‘, tels la passerelle de voix sur IP côté fixe et la
base de données des clients côté mobiles. Vue l’ampleur des pannes, notamment celle qui a touché Bouygues Telecom, une telle observation allait plutôt de soi.La mission Hubert considère par ailleurs que ‘ les pouvoirs publics ne sont pas suffisamment bien organisés pour anticiper et faire face à ces pannes ‘. Patrick Devedjian a donc demandé au
CGTI de lui proposer avant le 27 mai prochain, en concertation avec le Haut Fonctionnaire de défense*, le Secrétariat général de la défense nationale, et le ministère de l’Intérieur, ‘ un plan
d’action permettant d’accroître le niveau des précautions à prendre pour la sécurité des réseaux et d’améliorer l’organisation de l’Etat pour mieux anticiper et faire face à ce type de pannes ‘.
Cest, au final, le seul élément concret et nouveau qui ressort de la mission Hubert.* Un Haut Fonctionnaire de défense est nommé dans chaque ministère. Il est responsable de l’application des dispositions relatives à la sécurité de défense et à la protection du secret, ainsi qu’à la sécurité des
systèmes d’information.

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Guillaume Deleurence