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Panasonic met enfin de la vidéo HD dans son GH1

Cette version améliorée du G1, à optiques interchangeables, est un appareil hybride aussi efficace en photo qu’en vidéo.

D’ici à quelques mois, vous pourriez croiser de drôles de photographes, l’œil rivé à un appareil en forme de reflex sur lequel trône un micro-canon. Ne consultez pas un spécialiste, vous n’hallucinerez pas, vous vous trouverez juste en présence d’un détenteur du Lumix DMC-GH1, le nouvel appareil à objectifs interchangeables de Panasonic. Et la nouveauté, c’est que l’appareil de Panasonic fait enfin de la vidéo.

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, le Lumix DMC-G1 était un appareil photo à objectifs interchangeables reprenant le format de capteur 4/3 d’Olympus mais sans visée reflex (voir notre vidéo): plus de miroir ni de prisme, l’appareil était donc plus compact. Le standard a été renommé Micro 4/3. Le G1 était donc un «un reflex qui n’en est pas un», même si Panasonic avait fait le choix d’en conserver l’aspect. Mais le G1 avait une cruelle lacune: l’absence totale de mode vidéo.

Cette absence, Luc Saint-Elie, responsable de la communication de Panasonic, l’expliquait par «l’impossibilité [à l’époque, NDLR] de concevoir un autofocus à détection de contraste capable de suivre un sujet en mouvement avec une électronique à grand capteur». Les capteurs des caméscopes sont en effet bien plus petits que ceux des appareils photo et il semblerait que réussir à implémenter cette mise au point automatique avec suivi du sujet fût problématique pour les ingénieurs non seulement de Panasonic, mais de l’industrie en général.

Après plusieurs mois de travail, les équipes de Panasonic ont finalement atteint leur objectif, et le GH1 est donc capable de filmer en Full HD 1080i (les modes disponibles sont 60i, 50i, 24p et 25p). De là à affirmer que le G1 fut un GH1 castré, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement.
Pourquoi alors avoir sorti le G1? Parce que son lancement coïncidait avec les 90 ans de la firme et parce qu’il fallait bien présenter le concept de l’appareil Micro 4/3 à la Photokina 2008, qui est tout de même le plus important salon de la photo au monde.
Et quand nous lui avons posé la question «Pourquoi n’aviez vous pas implémenté un mode vidéo avec mise au point manuelle comme sur le Nikon D90?, Luc Saint-Elie nous a expliqué que, en tant que marque grand public, Panasonic ne pouvait pas offrir un mode vidéo qui ne soit pas complet [c’est-à-dire sans l’autofocus, NDLR] Une démarche cohérente, mais qui avait frustré quelques journalistes hargneux (dont nous) et une poignée d’utilisateurs avancés.

Hormis ce mode vidéo (avec un nouveau bouton dédié) et la possibilité de brancher un micro-canon (cliquez sur les visuels pour voir l’image de plus près) sur la griffe flash, la seule nouveauté de ce GH1 est la possibilité de faire des photos au format carré (1:1). Après, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Ou presque, car une nouveauté esthétique fait son apparition: un boîtier doré. Oui, oui, un boîtier «bling-bling», vous avez bien lu.
Les versions rouge (très appréciée à priori) et noire demeurent, tandis que la version bleu nuit, trop discrète, passe à la trappe au profit de ce modèle gold qui plaira, à n’en pas douter, aux habitués des fêtes huppées de Bègles et de Saint-Tropez. Il en faut pour tous les goûts et pour tous les usages.

Le GH1 ressemble donc trait pour trait à son aïeul, avec son capteur Live MOS 12,1 Mpix, ses vitesses d’exposition de 1/4000 à 60 s, le mode Auto intelligent (Ai), qui détecte le mode scène automatiquement, l’écran amovible (qui était superbe sur le G1), etc. La nouveauté électronique de l’animal est la reconnaissance des visages –l’appareil enregistre jusqu’à six personnes et ajoute leur nom dans les données Exif–, un gadget désormais implémenté dans les compacts haut de gamme de la marque.

La force du G1 était d’être un appareil à la fois léger et compact dont on pouvait changer l’optique. Au lancement, il n’y en avait que deux de disponibles, le 14-45 mm (24-90 mm en équivalent 24×36) f3.5-5.6 et un 45-200 mm (90-400 en équivalent 24×36) f4.0/5.6, ce qui était un peu léger.
La gamme s’étoffe désormais d’un ultragrand-angle, le Lumix G Vario 7-14 mm (14-28 mm en 24×36) f4.0 non stabilisé optiquement, et surtout d’un objectif dédié à la vidéo, le Lumix G Vario HD 14-140 mm (28-280 mm en 24 x 36) f4.0-5.8 Mega O.I.S, dont la particularité est d’intégrer un moteur ultrasilencieux. Cela évite ainsi d’entendre les bruits de mise au point sur la vidéo. Le fait de développer un tel objectif en dit long sur la volonté de Panasonic de mettre l’accent sur cette fonction.

Deux inconnus demeurent: le prix et la date de disponibilité. Pour le prix, on suppose qu’il sera cher, puisqu’il ne remplace pas réellement le G1 mais complète la gamme. On s’attend à ce que le tarif du G1 baisse (et c’est tant mieux) et que le GH1 vienne prendre sa place. Le G1 conserve-t-il son intérêt? Pour les photographes purs, oui, voire plus que jamais car cette baisse de son prix pourrait le rendre encore plus attrayant étant donné ses qualités (légèreté, compacité, qualité des images). Le GH1, lui, est à considérer comme le premier vrai hybride entre un appareil photo et un caméscope, le premier dispositif qui pourrait, s’il se révèle bon en vidéo, remplacer réellement le reflex et la caméra dans le sac de voyage. On sera fixé après le test!

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Adrian BRANCO