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On a testé la version développeur de HoloLens

Le casque de réalité augmentée de Microsoft est maintenant entre les mains des développeurs. Nous avons pu passer un peu  de temps avec.

Longtemps fantasmé, HoloLens se montre bien plus réel depuis quelques mois. D’abord parce que Microsoft a dévoilé ses caractéristiques plus en détails. Puis parce que l’appareil a été commercialisé, du moins pour les développeurs. C’est chez l’un deux, Infinite Square – spécialiste du développement d’applications logicielles pour les entreprises, qu’on a pu se familiariser davantage avec le casque de réalité augmentée. Contrairement à notre précédent essai, nous avons pu expérimenter la chose sans la présence du fabricant, sans limite de temps, et dans un environnement des plus classiques : un open space.

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Contrairement au HTC Vive, HoloLens n’a besoin d’aucun raccordement pour fonctionner. Le casque dispose d’une puissance comparable à celle d’un smartphone, avec un processeur Quad-Core à 1,04 GHz et 2 Go de RAM. L’aspect immersif est bien moins présent, pour deux raisons simples. D’abord, parce que les écrans sont transparents. Ensuite, parce que le casque est léger et se fait presque oublier. Ou du moins, pendant environ 45 minutes. Après ce laps de temps, des légers picotements se sont fait ressentir sur le haut du nez.

Une navigation à réapprendre

Une fois allumée, la machine se comporte comme un ordinateur des plus banals. Le menu démarrer arrive, avec l’interface Windows que l’on connaît. Sa seule spécificité étant d’apparaître en légère transparence devant ce que l’on a devant les yeux. Pour naviguer, il faut jouer des doigts. Un pincement entre le pouce et l’index fera office de clic. Pour revenir au menu principal, il faudra serrer le poing, puis l’ouvrir dans un mouvement vers le haut, comme une éclosion. Le premier est rapidement devenu élémentaire. Le second est bien plus difficile à apprivoiser. On peut également tout commander à la voix, notamment à l’aide de Cortana.

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Pour partir sur de bonnes bases, nous avons opté pour un jeu simulant une attaque de drones. En quelques secondes, on se retrouve à lutter contre des vaisseaux dégainant leurs boules de feu, et brisant les murs de la pièce pour s’infiltrer. Le tout au milieu d’une quinzaine de programmeurs vaquant tranquillement à leurs occupations. Seul le son spatial – de très bonne qualité – leur permet alors de suivre nos aventures, de loin. Même si l’expérience est incomparable avec celle du HTC Vive (ce n’est pas le but), l’immersion est relativement bonne.

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Le mapping de la pièce est précis, et les ennemis naviguent de façon très réaliste. Mais difficile d’oublier ce qui reste le principal point noir du casque. Avec son champ de vision extrêmement réduit, HoloLens peine à nous faire basculer dans le monde futuriste qui s’anime dans les vidéos promotionnelles de Microsoft. Dans le cadre du jeu de tir, il serait bien difficile de s’en sortir sans les flèches directionnelles indiquant la présence des vaisseaux à 90 degrés. Un jeu du “chaud ou froid” qui rappelle que la machine est encore loin d’avoir les ressources pour coller à notre angle de vision.

Un monde parallèle en mémoire

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Une fois cette (forte) limite acceptée, on prend plaisir à éparpiller un joyeux fouillis autour de soi. On peut par exemple s’amuser à placer différents hologrammes (chiens, chats, navettes spatiales, etc.) dans la pièce. HoloLens les gardera en mémoire, et les objets resteront à leur place indéfiniment. Les applications ouvertes restent également en toile de fond, placardées à l’endroit où elles l’avaient été lors de leur ouverture, sur un mur ou un tableau. Là encore, le champ de vision vous poussera à les regrouper pour éviter de les chercher, et des discussions du type :
– Chérie, où as-tu rangé Skype?
– Dans la salle de bain

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En grossissant le trait (on peut bien évidemment réinitialiser le casque), cela donne une bonne idée de l’ambition de HoloLens : nous offrir notre propre monde augmenté. Et nous permettre d’augmenter celui des autres. Justement, avec Skype par exemple. Le logiciel de messagerie vidéo fonctionne parfaitement dans cet environnement. Nous voyons notre interlocuteur, et il voit ce que nous voyons. Depuis son ordinateur, il peut agrémenter notre monde de schémas ou dessins en tous genres. Les traits apparaissent, en trois dimensions, tout en restant bien ancrés dans “notre” réalité. L’effet est impressionnant et les perspectives réjouissantes.

Mystère sur la technologie d’affichage

On s’imagine déjà se baladant dans les rues d’une ville, en communication avec un ami qui en connaîtrait tous les secrets, qui entourerait d’un cercle virtuel une petite échoppe méconnue. Les secteurs touristique et culturel semblent d’ailleurs s’intéresser de très près à HoloLens. Le travail collaboratif, la médecine, et bien évidemment l’éducation sont également dans la ligne de mire de Microsoft. Infinite Square travaille pour sa part sur une application d’ameublement. Comme avec le smartphone Tango de Lenovo, des entreprises pourraient rapidement nous permettre de placer un canapé virtuel au milieu de notre salon, pour éviter toute mauvaise surprise à la réception.

À lire : Microsoft : le processeur du casque Hololens bientôt arrêté par Intel

Dans sa version développeur – à l’état de prototype, HoloLens est déjà capable de beaucoup. Mais la contrainte technique se fait encore bien sentir. Pourquoi nous offrir un superbe appareil de réalité augmentée, et enfermer cette dernière dans l’équivalent d’un petit téléviseur? Microsoft ne donne aucune réponse et ne communique pas sur sa technologie d’affichage. Ce qu’on voit dans la fenêtre est très séduisant. Encore faudra-t-il pouvoir y rentrer de pied ferme.

Note : les captures d’écran ci-dessus viennent du casque HoloLens que nous avons testé. Toutefois, elles se contentent de reproduire la “fenêtre” de réalité virtuelle et sont donc peu représentatives de la limite liée au champ de vision. Par ailleurs, le rendu des éléments en 3D est nettement plus convaincant en utilisant le casque que sur les images.

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Raphaël GRABLY