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Neuralink, la société d’Elon Musk, a posé une puce dans le cerveau d’un humain

Neuralink, la start-up d’Elon Musk, a commencé son premier essai clinique sur l’homme. Le premier patient aurait bien récupéré, selon le PDG. Voici ce que nous savons de ce projet.

Contrôler des objets par la pensée ? Le scénario de science-fiction pourrait devenir réalité. C’est du moins ce qu’espère Elon Musk. Le milliardaire controversé, co-fondateur et patron de Neuralink, a annoncé qu’une puce de plus de 1 000 électrodes avait été implantée dans le cerveau d’un humain, dans un message sur X publié dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 janvier. Le patient aurait bien récupéré, a-t-il ajouté. De quoi constituer une étape majeure dans son objectif de permettre, un jour, de contrôler par la pensée les ordinateurs.

« Les résultats préliminaires montrent une prometteuse détection des pics neuronaux », a ajouté le richissime Sud-Africain, aussi à la tête de X (ex-Twitter). L’appareil a été placé dans une région du cerveau qui contrôle l’intention de bouger. Concrètement, l’implant doit enregistrer et transmettre les signaux cérébraux à une application qui les décode, précisait Neuralink dans un article de blog.

PRIME : un programme de six ans

L’objectif de ce programme de six ans, connu sous le nom de PRIME (« Precise Robotically Implanted Brain-Computer Interface »), est d’évaluer la sécurité du dispositif, appelé interface homme-ordinateur. L’appareil permettrait aux personnes atteintes de quadraplégie (la paralysie des quatre membres) de contrôler un curseur ou un clavier par la pensée, rapporte la brochure de l’étude de l’entreprise, fondée en 2016. Le premier produit de Neuralink s’appelle « Telepathy », a précisé dans un autre tweet Elon Musk. « Les premiers utilisateurs seront ceux qui ont perdu l’usage de leurs membres. Imaginez que Stephen Hawking puisse communiquer plus rapidement qu’un dactylographe (…). Tel est l’objectif », s’est enthousiasmé l’homme d’affaires.

Il faudra cependant attendre plusieurs mois avant de voir si ce patient peut utiliser l’implant pour contrôler un ordinateur ou un autre appareil. Ce dernier doit, en plus de se remettre de l’opération, être formé à l’utilisation du dispositif, ce qui peut prendre plusieurs semaines, précise Wired. Aucun autre détail de l’étude n’est donné, la dernière mise à jour du blog de Neuralink remontant à plus de cinq mois.

Des essais sur les singes controversés

En mai dernier, Elon Musk avait annoncé que l’autorité de santé américaine, la « Food and Drug Administration » (FDA), lui avait donné son feu vert pour commencer des tests sur des humains, après des essais effectués sur des animaux. La puce, de la taille d’une pièce de monnaie, avait déjà été implantée dans le cerveau d’un macaque. Ce dernier aurait réussi à jouer à « Pong » sans la moindre manette.

Mais ces études ne sont pas allées sans controverse. Après une enquête de Wired, qui révélait que des singes étaient morts pendant l’étude, et certains dossiers vétérinaires dont se fait l’écho Reuters, une demande d’enquête a été déposée, fin novembre, auprès de la « Securities and Exchange Commission », l’organisme fédéral américain de contrôle des marchés financiers. Le PDG avait alors rétorqué, toujours sur X, « qu’aucun singe n’est mort à la suite d’un implant Neuralink ». L’entreprise aurait choisi des singes « en phase terminale » afin de minimiser les risques pour les singes en bonne santé, ajoutait-il.

À lire aussi : Singes morts à cause des implants Neuralink : Elon Musk aurait menti

Mais cela n’a pas empêché Neuralink de recevoir l’autorisation de recruter ses premiers volontaires humains, des patients atteints de quadriplégie, en septembre dernier. Ce n’est pas la première fois qu’un implant est posé dans un cerveau humain. Grâce à une interface cerveau-moelle épinière développée par Clinatec, un institut grenoblois rattaché au CEA, en partenariat avec des centres de recherche suisses, une personne paraplégique a pu marcher en pilotant ses jambes par la pensée, rapportait Nature le 24 mai 2023. Depuis 2004, des chercheurs ont mis au point divers dispositifs, qui permettent aujourd’hui à des personnes paralysées de jouer à des jeux vidéo, d’écrire des messages ou de déplacer des bras robotisés.

Mais jusqu’à présent, ces appareils étaient très encombrants. Il s’agirait d’un des tout premiers dispositifs sans fil, qui pourrait, s’il fonctionne, être utilisé à la maison. Si l’objectif à court terme est de permettre aux personnes de contrôler un curseur ou un clavier d’ordinateur par la pensée, Elon Musk n’a jamais caché qu’il voulait aller bien plus loin. Son but ultime, a-t-il rappelé à plusieurs reprises, est d’être en symbiose avec l’intelligence artificielle. Tout un programme.

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Source : Message d'Elon Musk sur X du 19 janvier 2024


Stéphanie Bascou
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