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Microsoft va limiter le stockage des données personnelles par Bing

L’éditeur veut suivre les recommandations européennes. La durée de conservation des données privées des internautes tombera à 6 mois.

Contre toute attente, Microsoft change de point de vue sur le stockage des données personnelles. Lors d’une conférence de presse donnée ce 19 janvier à Bruxelles, John Vassallo, le conseil de l’éditeur pour les affaires européennes, a indiqué que le géant de l’informatique allait « effacer l’intégralité des adresses IP liées aux recherches [sur Bing] après six mois ».

Pour mieux connaître les internautes et leur dispenser de la publicité ciblée, les moteurs de recherche comme Bing, Yahoo! et Google gardent en mémoire l’historique de leurs requêtes. En février 2008, les 27 autorités de contrôle de l’informatique et des libertés des pays européens, réunies au sein du Groupe article 29 (G29) demandaient à ces géants du Web de rendre les recherches anonymes ou d’effacer leurs historiques.

Selon le G29, la collecte de ces données ne pouvait se faire sans le consentement des internautes. A l’époque, cette déclaration avait provoqué un tollé parmi les moteurs de recherche. Pourtant, force est de constater que leur position s’est assouplie.

Une mise en place d’ici un an et demi

Jusqu’à présent Microsoft conservait les données liées à la recherche pendant 18 mois. La réduction à 6 mois, annoncée aujourd’hui, devrait être mise en place d’ici un an et demi. Elle sera appliquée « à tous les utilisateurs dans le monde entier », rapporte l’AFP.

Chez Yahoo!, les informations sont encore conservées actuellement pendant 13 mois. Voilà un an pourtant, l’américain avait annoncé son intention de réduire cette durée à 90 jours pour l’ensemble de ses utilisateurs. « Nous sommes en cours d’implémentation, explique une porte-parole de Yahoo! France. Nous nous sommes rendu compte que conserver les données personnelles des utilisateurs [recherches, surf, clics sur les publicités, NDRL] au-delà de cette durée n’a pas de sens en matière de ciblage comportemental publicitaire. Les cycles d’achat les plus longs pendant lesquels un internaute recherche de l’information sur un produit n’excèdent pas 6 à 8 semaines. Il n’y a donc pas de raison de les conserver au delà de 90 jours ».

Neuf mois non négociables chez Google

Le discours de Google est tout autre. Le moteur de recherche stocke les informations personnelles des internautes pendant 9 mois, et n’entend pas à ce jour abaisser ce seuil. « Pour nous, 9 mois est le juste équilibre entre la préservation des données confidentielles de nos utilisateurs et nos principes de sécurité, rappelle un porte-parole de Google France. Nous conservons les mots-clés des requêtes pour prévenir tout risque d’attaque ».

Le groupe de Mountain View construit des agrégats statistiques à partir des mots-clés tapés par les internautes. Selon Google, ces formules lui permettent de dégager des tendances de recherche, mais aussi d’identifier tout risque de fraude au clic, ou tentative de hacking.

A l’inverse des engagements de Microsoft, Google ne supprime pas toutes les données relatives aux internautes de ses serveurs. Il se contente de rendre anonyme une partie des chiffres de son adresse IP. Ainsi, tout en gardant les logs de connexion (requête, système d’exploitation, navigateur, date et heure, etc.), il ne lui est plus possible de rattacher une recherche à un ordinateur. Une méthode que Microsoft critique, étant favorable à « un anonymat complet et irréversible des données ».

Effacer ces traces

Afin d’aider les internautes à maîtriser les traces qu’ils laissent sur la Toile mondiale, les géants de l’Internet ont mis en place des outils. Lancé en novembre 2009, Dashboard permet de savoir tout ce que Google connaît d’un utilisateur. D’une simple connexion avec les logins Gmail, il est possible de supprimer les données personnelles récoltées par Google par l’intermédiaire de ses différents services.

Yahoo! propose également une gestion des informations personnelles en opt-out depuis la gestion du profil. Cette fonction permet de bloquer l’affichage de publicités par centres d’intérêts. En tapant une requête sur 01net.com par exemple, Yahoo! va définir plusieurs domaines comme la high-tech, l’électronique grand public ou les télécommunications, sur lesquels il proposera de la publicité ciblée. Depuis l’outil de gestion, l’utilisateur choisit d’accepter ou non les annonces concernant l’un ou l’autre de ses centres d’intérêts.

Malgré ces nouvelles fonctions, il reste difficile voire impossible de ne pas laisser de  traces de son passage sur la Toile. Chaque nouvelle connexion sur un moteur de recherche étant invariablement enregistrée.

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Hélène Puel