Méthodologie et critéres de choix

Méthodologie des tests

Les commutateurs de ce comparatif devaient posséder au minimum six ports Gigabit, un logiciel d’administration pour Windows 95/98, NT ou 2000 et être accompagnés d’une documentation technique. Les matériels ont été soumis à des épreuves visant à mesurer leur rapidité, leurs moyens d’administration ainsi que leurs fonctions avancées (la mise en place de VLAN) et de sécurité (filtrage), mais aussi leur ergonomie. Les tests de rapidité ont consisté à soumettre les commutateurs à des débits provenant de 288 clients virtuels simulés par le logiciel LoadRunner, réalisant des transferts FTP sur TCP/IP d’un fichier de 6,9 Mo. Les six ports Gigabit de chaque machine ont été connectés à des commutateurs d’extrémité, eux-mêmes reliés aux stations clientes. Les tests d’administration ont été réalisés avec le navigateur Internet Explorer 4, mais le laboratoire a aussi évalué les interfaces en ligne de commande, les outils de gestion de cohérence des VLAN et les statistiques disponibles. Quant aux tests des fonctions de sécurité, les ingénieurs ont vérifié la redondance des matrices de commutation et des microcodes (firmware), ainsi que l’étendue des dispositifs de filtrage. Enfin, pour l’ergonomie, c’est la simplicité de création des VLAN, la richesse de l’aide en ligne et la possibilité de visualiser graphiquement la face avant de la machine qui ont été prises en compte.

Les critéres de choix

Méthodologie et critéres de choix : Rapidité

Les tests de rapidité du laboratoire n’ont pas révélé d’écarts significatifs entre les différents commutateurs. Si le NetStructure 480T Routing Switch d’Intel arrive en tête, ses performances sont assez comparables à celles fournies par l’AT-9006T d’Allied Telesyn, classé dernier pour ce critère. Peut-être l’architecture de type non bloquant y est-elle pour quelque chose. Cette caractéristique signifie que la matrice de commutation a une taille suffisante pour ne pas se bloquer quand tous les ports sont au maximum de leur débit. Côté processeur, trois commutateurs sur quatre sont équipés de puces Risc, seul le modèle DGS-3208TG de D-Link étant livré avec un PowerPC MPC850. Les capacités théoriques des matrices de commutation varient beaucoup d’un modèle à l’autre, tout comme la quantité de mémoire tampon des ports de chacun d’eux. En pratique, nous n’avons pu réellement déceler un avantage véritablement marquant pour l’un ou l’autre des commutateurs testés.

NetStructure 480T Routing Switch d’Intel

SuperStack 3 Switch 4900 de 3Com

Méthodologie et critéres de choix : Administration

L’interface d’administration est un critère déterminant pour un commutateur. C’est grâce à elle en effet qu’un responsable gère au quotidien l’état de son réseau ou le déploiement des VLAN, consulte les statistiques de trafic ou d’erreurs éventuelles. De ce fait, elle doit être très simple à mettre en ?”uvre. Si tous les matériels testés possèdent la traditionnelle interface à base de lignes de commandes ou un port console DB9, ils sont équipés d’une console web autorisant un pilotage à distance. Tous ne font cependant pas jeu égal dans ce domaine, puisque l’interface web de deux d’entre eux ne permet pas de piloter l’ensemble du commutateur. La création de VLAN avec SuperStack 3 Switch 4900 de 3Com s’effectue par saisie de lignes de commandes, et le mode texte est nécessaire pour la mise en place des différents filtres pour le NetStructure 480T Routing Switch d’Intel. Celui-ci arrive néanmoins premier ex aequo avec le D-Link DGS-3208TG, du fait de leur capacité à sauvegarder leur propre configuration. Autre nouveauté, tous les commutateurs disposent de fonctions réservées à la création et à l’administration des VLAN. Elles ont pour but principal de veiller à la cohérence des sous-réseaux virtuels, par exemple en répertoriant les ports qu’il est possible d’insérer dans un VLAN ou un autre. Les matériels de ce comparatif, particulièrement bien fournis en outils statistiques, sont également compatibles avec RMON (Remote Monitoring), un ensemble de sondes qui fournit des informations sur le trafic du réseau. Atout supplémentaire : Allied Telesyn et 3Com permettent d’établir des statistiques par VLAN.

NetStructure 480T Routing Switch d’Intel

DGS-3208TG de D-Link

Méthodologie et critéres de choix : Fonctions évoluées

La gestion des sous-réseaux virtuels et l’agrégation de ports ont constitué les deux points principaux de ce critère. Si tous les commutateurs gèrent les VLAN par port 802. 1q, seuls les modèles d’Intel et de D-Link permettent en plus de créer et d’administrer des VLAN par adresse MAC. Même si les ingénieurs du laboratoire ont dû recourir à quelques astuces pour configurer cette fonction avec le matériel d’Intel, celui-ci est le seul à proposer la mise en place de sous-réseau virtuel par les différents protocoles qu’il est capable de gérer (IP, IPX…). La domination des commutateurs d’Intel et de D-Link pour ce critère tient aussi à la quantité théorique de VLAN : ils sont capables de gérer jusqu’à 2 048 réseaux, contre respectivement 30 et 254 pour les modèles de 3Com et d’Allied Telesyn. L’AT-9006T de ce dernier est pénalisé par son impossibilité à réaliser une agrégation sur les ports Gigabit Ethernet sur cuivre, sauf sur les modules optionnels, c’est-à-dire des ports Fibre ou Fast Ethernet. Pour sa part, le modèle de 3Com a échoué sur le test d’autonégociation : relié à un concentrateur 100 BaseT, il n’est pas parvenu à configurer automatiquement le port de connexion en 100 Mbit/s, contrairement à ses concurrents.

NetStructure 480T Routing Switch d’Intel

DGS-3208TG de D-Link

Méthodologie et critéres de choix : Sécurité

Bien que les filtres figurent parmi les plus importants dispositifs de sécurité d’un réseau local, le SuperStack de 3Com et le AT-9006T d’Allied Telesyn ne disposent pas de fonctions de filtrage. Résultat, une fois de plus les équipements d’Intel et de D-Link décrochent les premières places. Ils proposent tous deux d’établir des filtres sur les adresses MAC. Cependant, le commutateur d’Intel se distingue en proposant un dispositif de filtrage très étendu, allant jusqu’à l’adresse IP (niveau 3) et sur les ports de niveau 4. La sécurité du commutateur en lui-même varie également d’un matériel à l’autre. À part le D-Link, toutes les machines prévoient une seconde alimentation redondante en option. Le NetStructure d’Intel se démarque encore par ses dispositifs logiques de sécurité. C’est le seul matériel de ce comparatif à permettre le chargement en mémoire de deux configurations différentes, dont une seule est active, ce qui constitue un moyen d’effectuer plus rapidement les mises à jour et réduit le temps d’interruption.

NetStructure 480T Routing Switch d’Intel

DGS-3208TG de D-Link

Méthodologie et critéres de choix : Ergonomie

Très simple, la mise en ?”uvre initiale des commutateurs s’effectue par le port console. Tous les matériels obtiennent ici la note maximale. La seule différence se situe au niveau des comptes utilisateurs, le DGS-3208TG de D-Link n’en proposant pas par défaut. Si les interfaces web, en particulier les tableaux ou formulaires de statistiques, sont toutes très claires, des différences apparaissent lors de la création des sous-réseaux virtuels. Intel se distingue ici par sa simplicité : il suffit de remplir les champs d’un formulaire et d’ajouter ou de retirer des ports par un clic de souris. Il lui manque cependant une représentation graphique des LED (indicateurs lumineux) présents sur sa face avant ou la possibilité d’établir des filtres depuis l’interface web. Côté facilité d’emploi, il est suivi par le AT-9006T d’Allied Telesyn où la mise en ?”uvre de VLAN se fait presque aussi facilement. En définitive, seul D-Link propose une aide en ligne très riche dotée d’un index. Ce n’est pas le cas des modèles d’Allied Telesyn et de 3Com, pour lesquels il faut consulter les manuels.

DGS-3208TG de D-Link

NetStructure 480T Routing Switch d’Intel