Passer au contenu

Les technologies Microsoft menacées

Microsoft a plus à craindre des restrictions préliminaires que de la scission. Ces mesures pourraient s’appliqueront dès septembre.

Les limites imposées aux pratiques de l’éditeur pourraient bouleverser sa façon d’agir. Ainsi de la divulgation du code source de Windows. Microsoft se devra en effet d’assurer à tout développeur le même niveau d’information et de support technique qu’à ses propres programmeurs. Cela passe par les API (interfaces de programmation) non documentées, mais aussi par la divulgation du code source et la documentation associée. Un éditeur comme Novell aura donc tous les éléments pour substituer son propre annuaire à l’Active Directory de Windows 2000. “ Cela revient à confisquer notre propriété intellectuelle et à la donner à nos concurrents “, s’inquiète William Neukom, responsable juridique de la société.

La fin des accords d’exclusivité

Mais il y a pire. L’éditeur ne pourra pas ajouter d’application complémentaire à toute version de Windows qui sera lancée après le 6 décembre… à moins d’en proposer aussi une version dépouillée et vendue moins cher. Windows Me, le successeur de Windows 98 qui doit être lancé cet été, semble épargné. Mais Windows 2000 Data Center est sur la sellette. S’il n’est pas lancé avant la fin de l’année, Microsoft pourrait être obligé de le réécrire et de rendre plusieurs de ses composants optionnels. Idem pour l’initiative New Generation Windows Services, qui devrait être dévoilée la semaine prochaine. Si elle implique des changements dans le système d’exploitation, Microsoft devra s’assurer qu’ils puissent être retirés facilement.Le jugement met aussi fin à toute discrimination entre les fabricants de PC. A volume égal, le prix de Windows sera désormais le même pour tous. Fini aussi les accords d’exclusivité, tous les fabricants de PC et éditeurs tiers auront accès au même support technique et aux mêmes outils de développement. Tous pourront d’ailleurs personnaliser Windows comme bon leur semble : changer l’écran de démarrage, les icônes, les favoris, les applications préinstallées, etc. Le tout sans avoir à signer d’accord particulier comme aujourd’hui. Ce sont les petits intégrateurs qui vont être contents.Une telle mesure leur permettra, avec un peu de créativité, de réellement proposer des PC à la carte, voire des boîtes noires Windows dédiées à une seule application. Malgré cela, l’état-major de Microsoft garde une confiance à toute épreuve. “ Ce jugement ne change rien à notre fonctionnement quotidien. Nous continuerons à pousser nos initiatives actuelles. Car nous sommes certains de gagner en appel “, martèle Steve Ballmer, le président-directeur général. Pourtant il est clair que plus rien ne sera plus jamais comme avant. Microsoft entre dans une période d’incertitude qui durera pendant toute la procédure d’appel, et probablement au-delà.
Dans l’intervalle, il faudra rassurer les clients, les employés et les partenaires. Car beaucoup préféreront attendre que l’horizon s’éclaircisse avant de signer un accord d’envergure avec Microsoft… au singulier.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Anicet Mbida