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Les lunettes de Nvidia pour jouer en 3D prêtes à être posées sur votre nez

Pour profiter de la 3D il faudra, en plus des GeForce 3D Vision, un écran compatible et une carte graphique puissante.

Nous vous les avions présentée en vidéo à l’occasion du CES en début d’année et c’est seulement ce 12 mai 2009 que Nvidia annonce leur lancement: les lunettes pour jouer en 3D! Le kit GeForce 3D Vision, de son vrai petit nom, consiste en une paire de lunettes qui reçoivent leurs informations d’un émetteur infrarouge branché en USB à l’ordinateur. Rien de mystique, rien de magique pour rendre l’image en 3D, mais beaucoup de technique et de logique.

En gros, la carte graphique de votre PC calcule la scène non pas d’un unique point de vue  comme d’habitude, mais comme si elle était capturée par deux caméras espacées de quelques centimètres (nos yeux), une technique que l’industrie du cinéma a déjà mis en action avec son film «Monstres contre aliens». L’écran affiche les deux images ainsi calculées ce qui, sans les lunettes, donne une image floue. Chaque verre des lunettes dispose d’un obturateur qui va, par alternance (60 fois par seconde) laisser passer ou pas la lumière. Le cerveau reçoit ainsi deux images séparément qu’il va associer facilement puisque c’est un peu ce qu’il fait déjà toute la journée. Au final, les deux images légèrement différentes vont rendre une vraie impression de 3D.

De la 3D en profondeur mais aussi en avant de l’écran (en relief): une fonction qui n’était pas encore implantée dans les jeux en janvier dernier mais qui peut, moyennant son implémentation par les programmeurs, fonctionner sans souci. En début d’année, la seule application démontrant la matérialisation en avant de l’écran (z-buffer positif) était une démonstration Nvidia qui faisait rouler une boule. Aussi simple que cela puisse paraître, c’était tout bonnement bluffant. Et c’est ce que nous attendons avec beaucoup d’impatience: une expérience non seulement dans mais aussi en dehors de l’écran. Pour réellement sursauter quand les montres crabes de Half-Life 2 nous sautent à la tête, pour s’enfuir effrayé par une horde d’Orcs qui nous foncent dessus, pour voir fuser les balles autour de nous.

Le premier obstacle à la technologie est donc son implémentation dans les jeux. Nvidia étant partenaire avec nombre de studios de développement, ce premier frein est relatif puisque pas moins de 318 jeux sont actuellement supportés de manière excellente à bonne par le Geforce 3D Vision. C’est valable pour la profondeur dans l’écran, pas pour celle hors de l’écran: nous ne manquerons pas de traquer ces jeux dans notre test.

L’autre limite est l’écran: celui-ci doit être compatible 120 Hz ce qui ne court pas les rues à l’heure actuelle. Samsung dispose de modèles, notamment le SyncMaster 2233RZ 3D de même que ViewSonic, mais indépendamment de la technologie Nvidia, les écrans à fort taux de rafraîchissement devraient se développer à l’instar de ce que connaît le monde des téléviseurs. Encore faut-il vouloir ou pouvoir changer d’écran…

Ces deux limites passées, il reste celle de la puissance. Car la carte, rappelons-le, calcule non pas une mais deux images. Il faudra donc tabler sur de 30 à 50% de baisse de performances en utilisant les lunettes. Autrement dit soit on a déjà une carte très performante, soit on baisse la résolution native ou les effets visuels soit… on achète une autre GeForce pour gagner de la puissance au travers de la technologie SLI.

Autrement dit, si vous n’avez pas encore de PC, pour profiter de la 3D il vous faut: le kit GeForce 3D Vision (159 euros), un écran 120 Hz à 300 euros (les vieux écrans à tube cathodique haut de gamme fonctionne mais il serait sage de passer à du LCD pour ne pas perdre trop de dioptries…) et au moins une carte Nvidia puissante (200 euros ou plus). Autant dire que l’addition risque d’être un poil élevée. A noter que le SyncMaster 2233RZ 3D existe en kit avec les lunettes, sans baisse de prix, malheureusement.

Le jeu en vaut-il la chandelle? Si nous ne pourrons apporter la réponse qu’à l’issue d’un très prochain test, quelques éléments peuvent d’ores et déjà nous éclairer: tout d’abord les démonstrations que nous avions eu l’occasion de voir marchaient, avec la majorité des membres de la rédaction, plutôt bien. L’expérience de jeu est, dès lors que vous supportez de jouer avec des lunettes, grandement enrichie. Ensuite cela représente d’une part un certain coût, mais ce n’est compatible qu’avec des cartes Nvidia (qui réitère l’exclusivité de CUDA). Et les fabricants d’écrans travaillent d’arrache-pied à une technologie sans lunettes. Cela étant, la technologie de Nvidia est non seulement au point (pas de maux de tête) mais c’est aussi la seule actuellement disponible. Vivement le test!

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Adrian BRANCO