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Test : Lomography Lomo’Instant Wide, la photo instantanée passe en mode expert

Contrairement aux modèles de Fujifilm automatiques, l’Instant Wide de Lomo offre plus de paramétrages et donc plus de possibilités créatives, notamment en matière d’exposition.

L'avis de 01net.com

Lomography Lomo Instant Wide

Appréciation générale

4.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 18/04/2016

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Fiche technique

Lomography Lomo Instant Wide

Autonome Oui
Alimentation Pile(s)
Indicateur d'autonomie Non
Câbles fournis n/a
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Lomography Lomo Instant Wide : la promesse

L’instantané a le vent en poupe : outre la sortie l’an dernier de deux modèles de Fujifilm, père du film instantané, ce début d’année 2016 voit arriver l’Instant Wide de Lomography.

Concurrent des Wide 210 et Wide 300 de Fujifilm, l’Instant Wide by Lomo a deux atouts majeurs face aux appareils japonais, à savoir une optique plus lumineuse et une plus large palette de débrayages manuels. S’agit-il du boîtier que les photographes experts en soif d’instantané attendaient ?

[Voir la galerie des images réalisées avec le Lomography Lomo’Instant Wide sur notre album Flickr]

Lomography Lomo Instant Wide : la réalité

Lomography a conçu sa renommée autant sur le rendu typique de ses appareils, aux optiques volontairement « cheap », que sur un marketing bien rôdé.

Mais outre le fait que la marque autrichienne a développé de nombreux appareils amusants – le plaisir, ça compte en photographie ! – il faut aussi mettre à son crédit le développement de boîtiers qui répondent à des besoins précis. Et ici, il s’agissait de passer outre les limites des appareils 100% auto de Fujifilm.

Lomography a pensé à (presque) tout !

L’Instant Wide semble avoir pris une liste des doléances que l’on adressait au modèle Wide 210/300 de Fujifilm pour y répondre point par point.

Possibilité de changer de focale ? Oui, par le biais de petits compléments optiques optionnels (assez chers séparément, préférez-les en kit). La macro ? oui, idem. Un retardateur ? Bien sûr, via la télécommande qui sert aussi de déclencheur à distance. Un mode autoportrait ? Lomography a mis un miroir en façade !

Dans le kit de compléments optiques, Lomography a même intégré un viseur plus large pour coller à la focale grand angle. Notons que la lentille macro s’avère de qualité médiocre et la mise au point assez sport car à 100% au jugé.

Côté exposition, un design si simple en plastique interdit l’usage d’un obturateur précis et coûteux, mais l’Instant Wide s’en sort bien avec un mode auto, un mode au 1/30e et un mode bulb.

Ce dernier permet les longues expositions puisqu’il faut déclencher un fois pour ouvrir le diaphragme, une autre fois pour le fermer.

Bonne optique grand angle

Sur ces 3 images comparatives vous pouvez voir un cliché sorti d’un Instax Wide 300, le second du Lomo’Instant Wide avec son optique de base, le dernier sortant de ce même boîtier mais avec le complément optique ultra grand-angle.

Fujifilm Instax Wide 300

Lomography Lomo’Instant Wide normal

Lomography Lomo’Instant Wide + complément optique ultra grand angle

Nous avons été surpris de voir que l’optique du Lomo’Instant est presque aussi piquée que l’optique de Fuji, tout en étant plus grand angle.

L’ultra grand-angle est, lui, optiquement moins bon mais pour le public traditionnel de Lomography les défauts optiques notamment le vignetage sont recherchés pour le look très spécial qu’ils confèrent aux clichés.

Le complément macro, s’il a tendance à sous-exposer sérieusement – en plus d’être diablement imprécis – offre un rendu très doux et permet des prises de vue inédites avec un tel appareil.

Dans le kit d’accessoires on trouve aussi un splitter qui se place devant l’optique et qui permet de n’exposer qu’une partie de l’image à la fois.

Parfait pour réaliser un portrait de bébé façon Tchernobyl comme ci-dessus.

Vilain déclencheur

Passons le fait que l’optique de l’Instant Wide ne soit pas aussi piquée qu’un 85 mm à 2000 € de Zeiss – elle est plus lumineuse que celle des boîtiers Fuji, c’est déjà bien. Les principaux reproches que nous faisons à l’encontre de cet Instant Wide sont d’ordre ergonomique. Et le déclencheur cristallise l’essentiel de nos griefs. Placé de manière un peu incongrue, il est d’une forme bizarre et n’offre pas assez de course de pression. En clair : il est facile (et fréquent) de déclencher par inadvertance alors que cela n’arrive jamais avec un Fujifilm Instax Wide 210/Wide 300 (et votre serviteur a du shooter plus de 1000 films en 6 ans !)

Concernant la lisibilité des commandes, il est certain que la grande taille du medium Instax Wide impose un cercle image de dimensions adéquates et le placement des différentes commandes n’est pas une chose aisée. Mais il nous semble que les ingénieurs de Lomography auraient pu utiliser des icônes plus parlantes voire ajouter un peu plus de texte à l’arrière de l’appareil.

L’appareil que Fujifilm n’a pas daigné développer

Titillées par nos soins, les équipes de Fujifilm France reconnaissent bien souvent qu’elles aimeraient bien voir arriver un boîtier Instax dédié aux experts. Quand on voit comment Fujifilm Japon aborde le sujet de l’argentique depuis trois ans (la production de nombreux films et pellicules a été abandonnée), on peut se demander si les ingénieurs de la marque y viendront un jour.

Fujifilm est non seulement un cador des pellicules, mais est aussi un acteur majeur de la construction de boîtiers et d’optiques. On ne peut dont pas parler de supériorité technique de Lomography sur Fujifilm : il s’agit ici d’une vision de l’instantané. Quand l’Instax est, à la base, un medium pour enfants et familles dans la vision de Fujifilm, Lomography s’est appuyé sur les frustrations des photographes face aux boîtiers automatiques de Fujifilm pour développer une version destinée aux amateurs avertis voire aux experts.

Espérons que les marketeux de Fuji jetteront un coup d’œil à la tendance actuelle de l’Instax, qui a plus que le vent en poupe : avec de la chance, ils laisseront leurs ingénieurs développer une version experte conçue par le maître de l’Instax himself – l’espoir fait vivre.

En attendant, Lomography a plus que le champ libre : c’est un vrai boulevard !

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