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Les géants du Web ne sont pas prêts à ne plus vous espionner

A la demande de la Maison Blanche, les défenseurs de la vie privée en ligne et les représentants des géants du Web discutent de la mise en place du Do Not Track. Mais ces négociations seraient actuellement au point mort. Vouées à l’échec ?

Conciliation. C’est le terme qui pourrait résumer ce que la Maison Blanche a tenté de faire en demandant aux différents acteurs du Net de se réunir pour discuter de la mise en place du Do Not Track, cette technologie destinée à éviter que les internautes ne se fassent espionner à leur insu lors de leur session de surf. Pour autant, l’affaire n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît à en croire Reuters, qui a eu vent d’un certain essoufflement dans des discussions vieilles de plus de dix mois et qui n’ont pas avancé d’un iota.

Un problème de définition

Toujours aussi éloignés les uns des autres, les différents acteurs n’arrivent même pas à se mettre d’accord sur ce que doit être le Do Not Track. Pour les tenants de la vie privée des Net-citoyens, il s’agit clairement d’une interdiction de collecter des informations sur les utilisateurs. Pour les représentants des associations de publicitaires en ligne et pour les géants comme Google ou Yahoo!, le propos est moins évident. Tous les éléments de l’industrie en ligne ont plutôt tendance à tenir une position qui veut qu’on ne fournisse pas de publicité ciblée en fonction de la navigation mais, en revanche, que les données créées par le surf soient bel et bien collectées… « pour d’autres usages ».

On se trouve au cœur du débat Do Not Track contre Do Not Target, qui faisait déjà rage au début de l’année et contre lequel la Federal Trade Commission mettait en garde. Pourquoi un tel hiatus entre les deux camps ? Simplement parce que les acteurs économiques du Web y voient toute une partie de leur modèle économique remise en question. Sans audience qualifiée, pas de publicité ciblée, et sans publicité ciblée, les chiffres d’affaires et les revenus des grands acteurs du Web pourraient bien fondre comme neige au soleil.

La voie légale

Le véritable problème, si les discussions achoppent jusqu’à la fin de l’année et n’aboutissent à aucun accord entre les deux parties, c’est que la Maison Blanche décidera de légiférer sur le sujet. Or, cette voie n’a pas que des avantages. Elle revient à tenter de rigidifier un cadre mouvant, aussi bien technologiquement qu’économiquement. Même si l’enjeu principal est, bien évidemment, de faire en sorte que les internautes puissent surfer librement, sans être espionnés à chaque clic…

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Pierre Fontaine