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Les étiquettes radio annoncent un ‘ Internet des objets ‘

Au CeBIT, les étiquettes RFID tiennent la vedette. Bruxelles a décidé de se battre pour leur généralisation, en travaillant sur la standardisation et les fréquences.

Elle a pour l’instant la forme d’une étiquette plastique très fine. Elle est actuellement surtout utilisée dans le monde de la logistique. Mais l’étiquette à puce RFID (Radio Frequency Identification), capable de
transmettre sans contact des informations, a été promise au salon CeBIT 2006 à un futur bien plus grandiose : sa propre Toile. Car à Hanovre où se déroule l’événement, tout le monde en est persuadé, jusqu’à l’Union européenne : d’ici peu
se créera l’Internet des objets étiquetés et interconnectés.Une compagnie s’y plonge déjà : Metro. Le géant allemand de la distribution est aujourd’hui l’un des plus avancés en terme de RFID. Il a profité du CeBIT pour faire une vaste démonstration des expériences en cours dans son
Future Shop, un supermarché de test grandeur nature. Les étiquettes électroniques y étaient omniprésentes. Que ce soit via une liste de courses envoyée depuis Internet, pour permettre au consommateur de repérer les produits dans
le magasin, ou pour afficher en permanence le bon prix sur un écran électronique. Avec à chaque fois, une étiquette intelligente pour chaque produit.Mais, ‘ dans le futur, les étiquettes RFID ne seront plus limitées aux magasins, on en trouvera aussi dans les domiciles ‘, explique un représentant de Metro sur son stand. Par exemple,
dans un frigo avertissant son propriétaire qu’il n’a plus de beurre ou de yaourts après avoir détecté l’absence d’étiquettes ad hoc. Ou avec un four à micro-ondes capable, dès qu’on en approche un plat surgelé, d’en donner le
temps de cuisson.Techniquement, la démonstration est probante. Et économiquement, elle le sera bientôt, selon Zygmunt Mierdorf, le directeur des systèmes d’information de Metro. ‘ Dans trois, quatre ou cinq ans, les prix des
étiquettes auront sûrement suffisamment baissé pour qu’on arrive à mettre du RFID sur tous les produits ‘,
expliquait-il lors d’une conférence.

Les chaussettes de Vinton Cerf

Surtout que la Commission européenne a pris parti pour cette technologie. Viviane Reding, la commissaire à la Société de l’information, a ainsi annoncé son intention de favoriser la libération des fréquences radio nécessaires au RFID et
l’émergence de standards internationaux pour ce type d’étiquette. A ses yeux, ‘ la mise en relation de Galileo, du Wi-Fi, du RFID et de l’intelligence artificielle va créer une architecture intelligente. Chaque objet pourra
avoir une adresse sur Internet. On se dirige vers une fusion du monde des données et du monde des objets. ‘
Ce qu’elle a choisi d’appeler ‘ l’Internet des objets ‘.Une vision du futur que partage aussi Google. Vinton Cerf, un des pères fondateurs d’Internet, devenu depuis VRP de luxe pour le moteur de recherche, était aussi au CeBIT pour parler du RFID. Et de ses chaussettes. Il imaginait ainsi un
scénario où sa garde-robe repèrerait l’existence d’une chaussette dépareillée et détecterait sa contrepartie égarée sous un canapé. Mais, Google oblige, tout cela finirait sur Internet. ‘ Du moment où un équipement possède un
identifiant unique
[ici, l’étiquette RFID, NDLR], vous pouvez lui définir un historique. On pourrait utiliser le système des noms de domaine, par exemple en créant une adresse avec le numéro RFID suivi d’un .rfid. Et on
stockerait toutes les informations sur le réseau. ‘
Des propos qui ont dû inquiéter Viviane Reding. Tout en vantant les mérites du RFID, elle s’est dite extrêmement vigilante face aux dérives de ‘ surveillance omniprésente ‘ que pourrait
occasionner cette technologie. D’ailleurs, en visite sur le stand du Metro, un dispositif a tout particulièrement retenu son attention : le ‘ désactivateur ‘. Soit la borne qui, à la sortie d’un supermarché, rend
l’étiquette RFID illisible et l’empêche de diffuser ses informations.

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Ludovic Nachury, à Hanovre