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Les États-Unis poursuivent Huawei : quelles conséquences pour le géant chinois ?

Après des mois de menaces, l’administration Trump s’attaque frontalement à Huawei. Le numéro 1 chinois de la téléphonie est accusé d’avoir volé des technologies à T-Mobile et d’avoir violé l’embargo américain sur l’Iran.

On pensait les tensions entre les États-Unis et la Chine apaisées, l’administration Trump vient de remettre de l’huile sur le feu. Après plusieurs mois de menace, le ministre de la justice américain par intérim, Matthew Whitaker, a annoncé la mise en examen de Huawei pour « vol de technologies » et « violation de sanctions ». Des mesures qui pourraient avoir de graves conséquences sur l’avenir de celui que l’on proclamait déjà roi de la 5G et du smartphone.

Mauvaise réputation

En s’en prenant à Huawei, les États-Unis s’en prennent à la Chine. Le message est clair, le pays de Donald Trump n’apprécie pas ce nouvel acteur un peu trop présent dans les activités télécoms mondiales et qu’il suspecte de renseigner le gouvernement de Xi Jinping. Pékin dénonce de son côté des « manipulations politiques » et l’entreprise se dit « déçue » de cette décision.

Il faut dire que pour Huawei, cette inculpation risque de poser de gros problèmes. Combien d’opérateurs seront prêts à confier aveuglement leur réseau 5G à un groupe suspecté d’espionnage pour le gouvernement chinois et boycotté par la première puissance économique mondiale ?

Sous la pression, le géant Vodafone vient justement de rompre les relations avec le numéro 1 chinois, histoire de réfléchir avant de signer quoi que ce soit. En Australie, TPG, qui prévoyait de lancer un quatrième réseau national, renonce par peur de se retrouver impliqué dans l’affaire. En France, quelques opérateurs, dont Free, s’équipent majoritairement chez Huawei. Il est fort probable que le déploiement de la 5G soit donc ralenti. Pas sûr non plus que Huawei parvienne de nouveau à attirer des célébrités comme Gal Gadot ou Scarlett Johansson comme égéries dans ses futures publicités, la faute à une réputation en chute libre. 

À lire : Pour détrôner Samsung, Huawei mise sur la 5G et son smartphone pliable

Même si l’entreprise se dit capable de détrôner Samsung au titre de meilleur vendeur mondial de smartphones « sans les États-Unis », ce défi d’envergure risque d’être compliqué par la sanction américaine. Son fondateur, Ren Zhengfei, annonçait avec clairvoyance il y a quelques jours « se préparer à affronter des moments difficiles ».

Quelle réponse de la Chine ?

D’ici le 30 janvier, les États-Unis demanderont probablement l’extradition de Meng Wanzhou, la CFO (Chief Financial Officier) de Huawei mais aussi fille de son cofondateur. Cette dernière est actuellement retenue au Canada, accusée de ne pas avoir respecté l’embargo américain sur l’Iran. En représailles, Pékin a fait arrêter, ces dernières semaines, deux Canadiens et a condamné à mort un troisième.

En attendant de voir ce qu’il adviendra de Meng Wanzhou, le gouvernement chinois pourrait s’en prendre aux intérêts économiques américains dans son pays. S’il est peu probable de le voir taxer les échanges (puisqu’il en est beaucoup trop dépendant), il pourrait s’en prendre aux entreprises américaines comme Apple, pour qui le marché chinois est primordial. Depuis les premières tensions entre Huawei et Donald Trump, de nombreuses entreprises chinoises ont d’ailleurs appelé au boycott de la marque, au plus grand désarroi de Cupertino.

À lire : Des employés de Huawei sanctionnés… pour avoir tweeté avec un iPhone

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