Bertrand Dautresme aime parler vrai. Directeur général de Direct Finance depuis février, cet ancien de l’École des Mines de Nancy, tombé dans la finance par tradition (son père est un pilier de la Banque Lazard) mais aussi, dit-il, par passion, aligne les mauvais chiffres sans sourciller. “Notre chiffre d’affaires est passé de 16,2 millions d’euros en 2000 à 11,8 millions en 2001, notre portefeuille clients stagne à 12 700 comptes contre 12 600 fin 2000, pour un total d’actifs affichant tout de même 270 millions d’euros.”
Sûr de tenir jusqu’à la reprise
Le courtier en ligne traverse, comme ses concurrents, une mauvaise passe, mais pas de quoi affoler ce quadra serein, passé par la société de Bourse Dufour Kervern, le courtier Trifutures et la banque d’affaires Wormser frères. “Nous avons adapté notre structure de coûts de manière à ne plus consommer de capital, assure-t-il. Nous pouvons tenir des mois dans l’attente d’une reprise”. Réduire les coûts, c’est d’abord sabrer dans le budget publicité : 11,65 millions d’euros en 2000 et 3,4 millions en 2001. Le marketing direct a remplacé les spots télés ; la fidélisation des clients l’emporte sur la recherche de prospects.Au programme de Bertrand Dautresme : le raffinement du back-office, la mise en ?”uvre d’un outil de gestion de la relation clients (GRC), la création de produits (de trading notamment), la refonte du site (pour juin 2002) et le conseil : le courtier compte mettre en ligne un portefeuille type dès cette année. Lancé dans l’aventure Direct Finance en 1999 avec l’ambition d’“offrir aux particuliers les outils informatiques à disposition des professionnels depuis des années”, Bertrand Dautresme sait qu’il faut “proposer des services différenciateurs pour séduire les clients”, et concède qu’“il n’y aura pas 15 courtiers en ligne dans 5 ans”. Direct Finance qui avait envisagé le rachat de la filiale française de Comdirect à la fin 2001, va “regarder toute opportunité de ce type dans les mois à venir”.
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