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Le surprenant conseil donné à la police américaine pour éviter de bloquer les iPhone X 

Les agents de la police américaine ont été sensibilisés au fonctionnement de l’iPhone X. Ils ne doivent plus regarder l’écran allumé des appareils sous peine de bloquer la reconnaissance faciale au bout de cinq tentatives. Une situation qui compliquerait leur travail d’enquête.

C’était le 10 août dernier. Un suspect américain dans une enquête de pédopornographie était contraint par la justice à regarder l’écran de son iPhone X pour le déverrouiller. Cela a instantanément donné accès au FBI aux informations contenues dans le smartphone, lui évitant d’utiliser les très coûteuses solutions de Cellebrite ou Grayshift. Ces deux sociétés font en effet payer cher l’utilisation de leurs boîtiers capables de forcer le déverrouillage des smartphones protégés par un mot de passe.

Deux mois plus tard, le site américain Motherboard s’est procuré un document interne à la police américaine. Dans celui-ci, la société Elcomsoft donne des conseils d’utilisation aux enquêteurs chargés de manipuler des iPhone. « Ne regardez pas l’écran » est ainsi l’une des plus importantes recommandations formulées. Elle en accompagne une autre conseillant de ne pas non plus utiliser le bouton Home qui contient un capteur d’empreintes digitales, une manipulation qui pourrait, elle aussi, bloquer l’appareil.

Une histoire de cinquième amendement

En effet, dès que l’écran d’un iPhone X est allumé, le système TrueDepth se met en action pour détecter le visage de l’utilisateur. S’il s’agit bien de lui, Face ID déverrouille l’appareil, mais si c’est une autre personne, ceci est comptabilisé comme un essai raté. Au bout de cinq tentatives loupées, Face ID se désactive et la seule solution pour accéder au contenu du téléphone est de saisir le mot de passe de l’utilisateur. Même chose pour le système Touch ID qui reconnaît les empreintes digitales.

Or, la justice américaine peut exiger qu’un propriétaire d’iPhone regarde l’écran ou pose son doigt sur le capteur Touch ID, mais ne peut pas lui demander son mot de passe. L’accès à ce dernier est protégé par le cinquième amendement de la constitution des Etats-Unis qui confère à une personne la possibilité de ne pas avoir à témoigner contre elle-même. Donner accès à son mot de passe et donc aux contenus de son mobile peut effectivement fournir des preuves renforçant l’accusation.

L’accès aux smartphones est devenu un casse-tête pour les autorités du monde entier. Chaque pays ayant des contraintes juridiques différentes pour y parvenir. Au Royaume-Uni, les policiers n’hésitent plus par exemple à organiser de fausses agressions pour récupérer le smartphone déverrouillé qu’un suspect est en train d’utiliser. Un agent est ensuite préposé à l’utiliser en permanence pour éviter que l’écran ne s’éteigne, jusqu’à ce que les données soit récupérées. Un système D digne d’un scénario de roman d’espionnage.

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Jean-Sébastien Zanchi