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Le quatrième opérateur, particulièrement malmené

Difficile pour le quatrième opérateur GSM de trouver sa place sur le marché. Le parcours de One2One, en Grande-Bretagne ; de Blu, en Italie ; et de Viag Interkom, en Allemagne, résume bien les difficultés des derniers arrivés sur le marché.

Dur, dur, le “métier” de quatrième opérateur mobile ! Sans attendre l’UMTS, le constat est éloquent. Qu’il s’agisse de Viag Interkom, en Allemagne ; de One2One, en Grande-Bretagne ; ou de Blu, en Italie, le quatrième opérateur cellulaire ne récupère que les miettes d’un marché pourtant réputé pour son dynamisme. Plutôt moins mal loti que ses homologues italien ou allemand, One2One a réussi à limiter les dégâts en accueillant un opérateur virtuel (Virgin Mobile), afin de remplir son réseau. Il a, ainsi, récupéré plus de un million d’abonnés issus de Virgin Mobile, qui, sans cela, se seraient vraisemblablement retrouvés chez l’un de ses trois concurrents.La situation est nettement plus préoccupante en Allemagne et en Italie. En Allemagne d’abord, premier marché européen, où Viag Interkom, filiale de BT et de Viag, pèse moins de 10 % du marché. Également titulaire d’une licence UMTS, Viag Interkom aura d’autant plus de mal à retomber sur ses pieds que l’Allemagne compte six titulaires d’une licence UMTS (E-Plus, Hutchison, Mannesmann/Vodafone, Mobilcom, T-Mobil et Viag Interkom).

Une configuration déterminante

En Italie, la situation est encore plus tendue. Blu, le consortium titulaire de la quatrième licence GSM (dont les principaux actionnaires sont BT et Benetton) cherche désespérément un repreneur. Il est vrai que Blu pèse moins de 5 % du marché italien du cellulaire avec des pertes cumulées qui, près de deux ans après son lancement, approchent le milliard d’euros. Initialement titulaire d’une licence UMTS (au même titre que Hutchison, Ipse, Telecom Italia Mobile et Wind) à laquelle il a finalement renoncé, Blu est actuellement menacé de liquidation.“Ce n’est jamais gagné d’avance pour le quatrième opérateur”, relève François Jaclot, vice-président du directoire de Suez, qui a finalement renoncé à postuler pour une licence UMTS dans l’Hexagone. “C’est surtout fonction de la physionomie du marché, poursuit-il. Dès lors que vous avez un opérateur hyperdominant [Orange en France, et Telefónica en Espagne, NDLR], il est quasi impossible de faire son trou. “” À partir du moment où il n’y a pas plus de trois opérateurs et si le churn est important, c’est jouable”, relativise-t-on chez Telefónica.Difficile de trancher, mais on constate que, en Espagne, par exemple, Xfera, le quatrième entrant (au titre de l’UMTS), a finalement renoncé à se déployer dans le GSM (par le biais d’un accord d’opérateur mobile virtuel avec Vodafone) compte tenu des hésitations de ses actionnaires, mais aussi du poids de Telefónica Móviles sur son propre marché.Autant d’éléments qui, rapportés à la situation du GSM, éclairent d’un jour nouveau les perspectives de l’UMTS. Parmi les critères censés susciter l’intérêt pour un opérateur de se porter candidat à la quatrième licence UMTS tricolore, le poids de France Télécom (Orange) sur son propre marché (48,2 % de parts) est déterminant : “À moins de parvenir à tuer Bouygues Telecom [le troisième opérateur, NDLR], un nouvel entrant n’a aucune chance”, confie un opérateur, qui a finalement renoncé à être candidat à une licence UMTS dans l’Hexagone.Globalement, Arthur D. Little, cabinet de conseil en marketing stratégique, prédit un taux de pénétration de l’ordre de 7 % (en volume) pour les nouveaux entrants dans l’UMTS à l’horizon 2010. Ce qui est, en définitive, assez peu, compte tenu des lourds investissements que ces opérateurs s’apprêtent à réaliser.

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Henri Bessières