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Le patron de Huawei veut négocier avec la nouvelle administration Biden aux Etats-Unis

Ren Zhengfei, le fondateur du géant chinois des télécoms, s’est voulu rassurant sur l’avenir du groupe visé par les sanctions de l’ex-gouvernement Trump.

Lors d’une conférence de presse, qui s’est tenue mardi, Ren Zhengfei, qui a créé Huawei en 1987, a mentionné les Etats-Unis en affirmant :

« Nous espérons que la nouvelle administration aura [envers Huawei] une politique d’ouverture qui sera bénéfique. »

Ren Zhengfei s’est voulu rassurant mardi sur la « survie »  du groupe visé par des sanctions américaines. Malgré la pression de Washington, « la capacité de survie de Huawei s’est accrue », a estimé le patriarche de 76 ans, vantant, sans fournir de chiffres, des recettes et un bénéfice net en hausse sur l’année 2020.
Mais il a également appelé l’administration Biden à « une politique d’ouverture » après les coups de l’ère Trump. Mais il n’a pour l’instant reçu aucun signal positif du côté américain.

Le mastodonte des télécoms est depuis quelques années au centre de la rivalité sino-américaine, sur fond de guerre commerciale et technologique
entre les deux premières puissances mondiales. Huawei s’était retrouvé dans le collimateur de l’ex-administration Trump, qui l’a accusée, sans toutefois apporter de preuves, d’espionnage potentiel au profit de Pékin.
Depuis 2019, les Etats-Unis ont placé le groupe sur liste noire afin de l’empêcher d’acquérir des technologies américaines, en particulier les services Google sur les smartphone Android.

Des sanctions qui ont un impact sur les ventes

Ce bannissement a eu des conséquences. En 2020, Huawei a vu ses ventes mondiales de téléphones baisser de 22%, tandis que celles de son compatriote Xiaomi progressaient de 19%, selon le bureau d’études Canalys.

La firme fait également face à une pression croissante sur le front de la 5G, dont le déploiement doit s’accélérer. L’administration Trump martelait que les services de renseignement chinois pourraient utiliser les équipements Huawei pour surveiller les communications et trafics de données d’un pays. Ces derniers mois, les Etats-Unis ont pressé leurs alliés de renoncer au groupe télécoms chinois pour équiper leur réseau 5G.

Cette méfiance envers l’entreprise provient en partie du passé militaire de Ren Zhengfei et de son appartenance au Parti communiste chinois, qui
alimentent les soupçons sur l’influence supposée du régime sur le groupe.

Mardi, le fondateur de Huawei a assuré que son entreprise pouvait augmenter sa production en dépit des restrictions américaines. Mais il espère toujours pouvoir acheter de grands volumes de matériaux, composants et équipements américains.
En effet, même en Chine, Huawei a été lourdement pénalisé par les sanctions : au quatrième trimestre 2020, les ventes se sont effondrées de 44% sur un an, plombées par les difficultés d’approvisionnement en technologies américaines, d’après Canalys.

Huawei joue la carte de la diversification et de l’investissement

Huawei est aujourd’hui un mastodonte planétaire, présent dans 170 pays avec 194 000 employés. L’entreprise accélère sa diversification en se positionnant sur l’informatique dématérialisée (cloud).
Pour sécuriser son approvisionnement en puces, indispensables pour ses téléphones, le groupe s’efforce aussi de prendre des participations dans des entreprises liées aux semi-conducteurs, d’après le quotidien économique japonais Nikkei.

Huawei a par ailleurs été contrainte en novembre de vendre sa marque de smartphones d’entrée de gamme, Honor. Ces dernières semaines, des rumeurs ont même circulé sur une vente par Huawei du reste de ses activités smartphones. Mais le fondateur du groupe a assuré mardi que cette option était «  hors de question ».

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François Bedin avec l'AFP